T'as vu l'heure ?

Si vous n’étiez pas au courant, sachez-le : Kamala Harris a l’intention d’interdire les vaches. Ce n’est pas nous qui le disons, mais Donald Trump, à l'occasion de l’un de ses interminables meetings. Et Trump, quand il dit quelque chose, c’est généralement, sinon tout le temps, mesuré... Jamais avare de fake news et grossièretés haineuses déplacées, le candidat républicain est âgé de 78 ans. Compte tenu de ses propos outranciers, souvent ridicules et de ses comportements étranges, il se murmure qu’en cas de victoire, demain, au bout du rouleau (comme Joe Biden en son temps), il pourrait ne pas aller au bout de son mandat. On se souvient notamment de son récent meeting en Pennsylvanie durant lequel le candidat a écouté de la musique et vaguement dansé pendant plus d’une demi-heure. Et ça, c'est une très bonne nouvelle pour son colistier J.D. Vance. Mais pas vraiment pour les américain.es... Le Los Angeles Times a récemment dressé un portrait bien peu élogieux de J.D Vance. Le quotidien se dit même inquiet de la possibilité d'un désistement de Donald Trump, car le jeune Sénateur, à l'ambition débordante, pour ne pas dire dévorante, serait bien pire que Donald Trump. Le Los Angeles Times a notamment évoqué la récente autobiographie de l'originaire de Middletown, dans laquelle il se dit favorable à l’interdiction de l’avortement dans tout le pays en insultant au passage, je cite, "les folles à chats sans enfant". Et d’avancer l’idée de donner aux parents plus de poids dans le système électoral qu’aux adultes n’ayant pas procréé. J.D. Vance souhaite aussi "virer tous les gratte-papiers". Comprenez par là les fonctionnaires de l’administration gouvernementale, pour les remplacer par "des gens à nous". Pour ne rien arranger, ces dernières semaines, J.D. Vance a refusé à cinq reprises dans une même interview de reconnaître la défaite de Trump contre Biden… Si Trump remporte la présidentielle demain, J.D. Vance, qui a environ la moitié de son âge, sera donc le premier dans l’ordre de succession en cas de vacance du bureau ovale. Un comble quand on pense au virage à 180° opéré par le Sénateur pour en arriver là. En effet, en 1996, farouchement anti-Trump, J.D. Vance qualifiait ce dernier d’idiot et précisait ne pas savoir s’il était un "enfoiré cynique" ou "le Hitler américain". Ce qui soulève une autre interrogation : J.D. Vance serait-il ambitieux au point de prendre la tête d’une opération de destitution de Donald Trump ? Une chose est sûre, il ne cache pas sa volonté de monter, et de monter vite. Mais encore faut-il que Trump l’emporte. C’est terrible, on en viendrait presque à préférer l’original à la copie…

Dragon Ball, Akira, Neon Genesis Evangelion... Vous connaissez probablement ces classiques du manga, d'autant plus que la France est le deuxième consommateur mondial de cette bande dessinée japonaise (40 millions de mangas vendus en 2023 !). Les Daft Punk en ont assurément lu des tonnes, puisqu'ils sont à l'origine du génial Interstella 5555: The Story of the Secret Star System. Ce long-métrage animé et muet de 68 minute, cultissime, raconte les aventures d'un pilote de l'espace, qui tente de délivrer les musiciens d'un groupe célèbre dans tout le cosmos et mystérieusement enlevés. Le twist, c'est que l'intégralité du film est rythmé par les quatorze musiques de Discovery, superbe classique des Daft Punk, sorti le 8 mars 2001. L’histoire d'Interstella 5555 a été conceptualisée par les hommes-robot en collaboration avec leur ami et collaborateur Cédric Hervet. Le trio rêvait de travailler avec Leiji Matsumoto, le créateur légendaire d’un grand film leur enfance, Albator. Ils finissent par aller le rencontrer à l'été 2000 avec Discovery et le synopsis du film sous le bras. Le projet plaît, Interstella 5555 sera réalisé par Kazuhisa Takenouchi et supervisé par Matsumoto lui-même. Enfin, le 18 mai 2003, l’union de l’animation japonaise et de l’électronique française prend enfin vie, lors d’une séance spéciale à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes. Si vous faites partie des timbrés qui se refont le film au moins une fois par an en défilant les vidéos sur YouTube, on a une bonne nouvelle pour vous. Interstella 5555: The Story of the Secret Star System, ressort au cinéma ce 12 décembre prochain, le temps d'une séance unique, diffusée partout dans le monde, le même jour. Pas de date d'anniversaire ou prétextes particuliers pour justifier la réédition du film, si ce n'est la promesse d'une nouvelle version restaurée et surtout modernisée grâce à l'intelligence artificielle. Comme ce revival semble se faire en grandes pompes, l'événement ne s'arrête pas à Interstella 5555. Après la projection du film, le duo a prévu de faire passer une sélection de clips des Daft Punk signées de réalisateurs réputés tels que Spike Jonze, Michel Gondry, Seb Janiak, Roman Coppola et Warren Fu. Évidemment, Thomas Bangalter, Guy-Manuel de Homem-Christo et leur équipe sont malins, puisqu'ils ressortent aussi une lignée de merchandising spécial autour du film, avec des disques inédits… En fait, la véritable date à noter dans vos agendas, c’est plutôt le 13 novembre, car c’est le jour d’ouverture des billetteries, et ça risque de partir (très) vite.

C’était le 5 novembre 1854, il y a 170 ans : un événement devenue le symbole de la journée de sensibilisation aux tsunamis. On appelle aussi cette histoire "Inamura-no-hi" en japonais, qui signifie "Brûler les gerbes de riz". Le 5 novembre 1854, c'est d'abord un tremblement de terre qui frappait la ville de Nakai au Japon. Le chef Goryo Hamaguchi observe la catastrophe depuis les hauteurs de son village (qui deviendra la ville de Hirogawa). À la suite du séisme, la marée se retire bien trop loin et Goryo reconnait là le signe d’un tsunami imminent. Les oiseaux et autres animaux sentent également le danger arriver et se mettent en fuite : il faut faire vite. Le chef du village japonais veut donc absolument prévenir les habitants. Il a l’idée de démarrer un giga incendie, et brûle toutes ses récoltes de gerbes de riz. La fumée interpelle les habitant.es de la basse ville, les plus en danger, qui grimpent pour rejoindre la fumée et aider Hamaguchi à éteindre l’incendie. C'est comme ça que le leader japonais a sauvés ses villageois. Les japonais ont commencé à raconter cette histoire quelques années plus tard. Aujourd’hui, le récit est intégré aux manuels scolaires japonais. Mais "Inamura-no-hi" ne s’arrête pas là. Ça raconte aussi que Hamaguchi, a construit un grand barrage avec ses villageois pour une prochaine catastrophe naturelle, et qu’il a aidé les réfugiés à reconstruire leur vie. Par exemple, le chef du village a fait bâtir une école qui existe toujours aujourd’hui. Cette d'entière conserve d'ailleurs dans ses archives les restes des cours d'époque, qui étaient un peu hors du commun, puisqu’il s’agissait d’enseignement pratique de la vie quotidienne, comme l'agriculture et le repassage. Le système d’alerte de Hamaguchi, d’une grande efficacité, a en tout cas été choisi pour symboliser la sensibilisation aux tsunamis. En 2024, il est loin le temps où l'on prévenait un incendie en provoquant l’incendie de gerbes de riz. De nos jours, on est plutôt passé à des systèmes de capteurs sismiques et de marégraphes. Quoi qu'il en soit, il faut aller très vite puisqu’une vague de tsunami peut aller entre 500 et 1 000 km/h. Un autre tsunami a marqué un tournant dans les méthodes de prévention. La gigantesque vague s'est formée en 2004 dans l'océan Indien, qui a touché douze pays et fait près de 226 000 victimes, surtout au Sri Lanka et en Indonésie. Le drame a conduit à la mise en place d’un système d'alerte particulier : 25 sismographes, ont été répartis dans l’océan Indien pour retransmettre en permanence leurs informations à 26 centres de surveillance. Évidemment, impossible de terminer cette chronique sans rappeler que les tsunamis font partie des conséquences du dérèglement climatique et notamment de la fonte des glaces. La communauté scientifique s'inquiète même de la possible montée en puissance d'un truc qui fait encore plus peur que les tsunamis : les Mégatsunamis. Ils peuvent être déclenchés par la chute d'énormes morceaux de glace, de roche ou de terre dans l'océan. Et ça peut faire des vagues de 200 mètres de haut.

Des rats gros comme des chats. Voilà ce qu’on peut trouver dans certaines régions d’Afrique de l’Ouest. Ces dernières années, ces rongeurs, peu farouches ni agressifs, sont en train d’être domestiqués, un peu comme les lapins en France ou les cochons d’Inde au Pérou et en Bolivie. Les Cricétome des Savanes, plus généralement appelés rats géants de Gambie, font l’objet depuis plus de 15 ans d’une attention particulière de la part d’une Organisation non gouvernementale baptisée APOPO. Cette ONG belge a réussi à dresser ces bestioles pour détecter les mines anti-personnel, au Mozambique, en Angola et au Cambodge, entre autres. Il faut dire que le rongeur dispose d’un très bon odorat et d’une grande capacité d’apprentissage. Outre les mines, le Cricétome des Savanes a aussi été dressé pour dépister la tuberculose… C'est un rat incroyable, et nous ne sommes pas au bout de nos surprises, car des études menées dans le port commercial de Dar Es Salaam en Tanzanie sont en train d’aboutir sur la capacité de ce rongeur à détecter l’ivoire, la corne animale et les essences de bois tropicaux protégés. De quoi bouleverser la lutte contre le trafic illégal de produits d’origine animale et donc aider à la sauvegarde des espèces en danger. Pour le moment, 11 premiers rats ont été dressés à cet effet. Tous ont été entraînés (avec succès) à reconnaître deux odeurs surtout : celle de l’essence d’arbre africain menacé et des écailles de pangolin, l’une des espèces les plus braconnées au monde. Mais apparemment, ça marche aussi sur les défenses des éléphants et les cornes des rhinocéros. Même si les produits sont cachés et enveloppés au milieu d’autres marchandises (les trafiquants font souvent ça), comme du café ou de la lessive, le Cricétome des Savanes est en mesure de séparer les odeurs et de détecter les produits de contrebande... Pour réaliser ses opérations, on lâche le rat se balader dans les containers stocker dans les aéroports ou les ports. Il est muni d’une sorte de sac à dos avec une petite caméra et il porte un interrupteur ou une petite cloche, ce qui lui permet de prévenir s’il trouve quelque chose, auquel cas, il reçoit un peu de sa nourriture préférée. Il faut préciser que l’immense port commercial de Dar es Salaam en Tanzanie est particulièrement bruyant avec des températures qui dépassent régulièrement les 30° et bien malgré tout, les rats sont parvenus à localiser 84% des échantillons qui avaient été volontairement cachés.

Ahou Daryaei est devenue une icône en l’espace de 48h. Ce samedi, l'étudiante iranienne ôtait ses habits, devant l’université privée Azad de Téhéran, dans le nord de la capitale iranienne... Souvenons-nous de son nom, qui résonne comme celui de Mahsa Amini, il y a un peu plus de deux ans. Quelques instants plus tôt, avant cette démonstration de courage extraordinaire, Ahou Daryaei veut entrer dans l’un des bâtiments du campus, où elle étudie la littérature. Mais elle est refusée par des membres de la milice Basidji, une force paramilitaire à laquelle les autorités font régulièrement appel. Leur problème : Daryaei ne portait pas le "maghnaeh‘", ce tissu noir qui doit couvrir la tête, le front, le menton et la poitrine et qui est obligatoire dans toutes les universités iraniennes. Finalement, les Basidji violentent la jeune femme et l'empêchent d'entrer. En signe de protestation, Daryaei se déshabille presque entièrement. Une fois en culotte, soutif et pieds nus, l'étudiante s’installe d’abord sur un muret, puis se lève et marche pendant de longues minutes, sous les regards incrédules, avant d’être arrêtée. Selon les mots de la militante iranienne Narges Mohammadi, qui écrit depuis la prison, Daryaei a “utilisé son corps comme symbole de rébellion contre la misogynie" du régime iranien. La vidéo de cet acte héroïque de désobéissance civile a fait le tour du monde. "Femme Vie Nudité", plaisante la dessinatrice Coco, alors que des dizaines d’autres artistes se sont essayés à adapter en dessin ce qui est devenue une image de notre histoire. Certains représentent Daryaei en géante au milieu de minuscules autres personnages et d'autres reprennent les images originales en teintant tout le paysage de noir et blanc, cassé par l'image de l'étudiante en sous-vêtements, l'unique élément coloré. Des illustrateurs ajoutent également des slogans ou des poèmes. Un dessin en particulier se distingue par le lien qu'il construit entre le passé, le présent et le futur de l'Iran. On y observe Daryaei attraper un bâton de relai que lui tend une certaine Vida Movahed. Cette militante féministe iranienne s’était illustrée en 2017 pour avoir brandi son foulard accroché sur une branche dans une rue de Téhéran. Cette image, c’est celle d’une quête symbolique de la liberté et d’un gros doigt d'honneur qui a requis un courage immense. D'après un média iranien affilié aux gardiens de la révolution, après sa violente arrestation, Ahou Daryaei aurait été placée en hôpital psychiatrique. Ce n’est pas un procédé rare pour la République Islamique, qui n’hésite pas à parler de la “maladie du dévoilement”, un prétendu trouble psychiatrique d’exhibitionnisme, qui pousserait les femmes à vouloir montrer leurs cheveux et leur corps… Le régime a enfermé ainsi de nombreuses femmes, qui dénoncent des conditions de vie terribles dans ces services psychiatriques, torturées par les surdosages de médicaments et les violences permanentes des geôliers. Souvenons-nous du nom de cette incroyable résistante ! Elle s’appelle Ahou Daryaei, elle a 30 ans, mariée et mère de deux enfants, étudiante en littérature française, et désormais une icône de lutte !

Votre réveil n'a pas sonné ? Voici le replay de la délicieuse matinale de Radio Nova, version grasse matinale.

On ne vous apprend probablement rien en vous disant que dans l'imaginaire collectif, fumer, c'est cool. La gestuelle, le petit air désabusé... Personne ne saurait vraiment l'expliquer, mais il y a bien une aura particulière qui se dégage de cette pratique, qui encrasse pourtant nos poumons comme un vieux pot d’échappement et nous rapproche toujours plus du cancer du larynx. Comment les cigarettes se sont-elles donc autant imposées comme ces accessoires indispensables (et faussement inoffensifs) du cool ? D'après de multiples historiens, les lobbies du tabac sont en partie responsables. Jusqu'aux années 50, les fabricants de ces petits cylindres de papier derniers ont déboursé milliards sur milliards pour que des médecins affirment dans la presse que la clope soignait l’asthme, la grippe ou encore la bronchite. Les entreprises refourguaient aussi leurs bâtons de goudrons à tout Hollywood, en créant de toutes pièces une pratique sociale et culturelle inédite qui est devenue la norme. C’est ce travail de normalisation qui a fait que les roulées se sont déguisées en accessoire de mode rebelle, alors qu’elles ne sont finalement que l'apanage du capitalisme. Une ZAD vous laissera entrer avec une clope au bec, mais pas avec un McDonald au bras, alors que c’est sensiblement la même chose. En 2024, à force de mesures politiques et d'éducation, les prix des cigarettes ont augmenté et le nombre de fumeurs a baissé. Mais tous ces efforts sont peut-être en passe de se faire complètement saboter... Plusieurs médias étrangers s’inquiètent du retour de la clope dans le paysage culturel, annoncé par... Charli XCX. De nos jours, qui dit pop culture dit Charli XCX. L'incontournable artiste de Cambridge a signé Brat cette année, génial bijou de dance-pop et sans doute l'un des disques les plus impactants de l'année. Le titre de l'album ("sale gosse" en français) à la police floutée sur fond vert iconique a même été élu mot de l’année par le Collins Dictionary’s britannique. L'influence de Brat a dépassé les seules frontières du dance-floor puisqu'il a été à l'origine du "Brat Summer", défini par Charli XCX elle-même comme "un paquet de cigarettes, un briquet Bic et un débardeur blanc sans soutien-gorge…" La chanteuse Rosalía s’est carrément pointée à la soirée d'anniversaire de la popstar avec un bouquet de fleurs fait en cigarettes. Les célébrités annonciatrices du retour en grâce de la cigarette ont un nom : les cigfluencers. "Influenceurs à cigarettes" en français, le terme a été popularisé par la page Instagram du même nom, suivie par 60 millions de personnes et sur laquelle sont relayées des photos de diverses stars, la clope au bec. Cette tendance de la cigarette porte en elle une certaine idée, éminemment cool : celle de fumer la vie avant qu’elle ne te fume. Allumer une clope, c'est adopter en fait une esthétique un peu trash, un peu gueule de bois, avec un fond de "je ne crois plus en rien, donc me griller une clope dans un monde qui crame, ça ne peut pas être bien grave". Le septième art continue d'être hyper influencé par cette mode : rien qu'aux Oscars, ça fumait dans la grande majorité des films primés… La Ligue française contre le cancer a alerté sur le cinéma français en particulier : “entre 2015 et 2019, plus de 90% des films comprennent au moins un événement, un objet ou un discours en rapport avec le tabac : personnes en train de fumer, présence de cendriers, cigarettes, personnage qui parle de tabac.” De toute façon, pas besoin de chiffres pour comprendre que le simple fait de voir ou entendre parler de cigarette, ça donne envie de fumer. Bon, heureusement, selon la dernière enquête Escapad de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, les jeunes fumeraient deux fois moins qu’il y a dix ans. Il faut néanmoins mesurer ce désaveu des cigarettes auprès moins de 18 ans, puisque l'usage quotidien des puffs (cigarettes électroniques) a aussi triplé en cinq ans. On en a vu dans les mains de l’actrice Adèle...

On a souvent du mal à se représenter les autres pays. Surtout ceux qui sont loin de nous et qui ne sont pas des destinations touristiques évidentes. Prenez le Pakistan par exemple, peu de français s’y rendent (environ une centaine par an), et donc ne connaissent réellement ce pays qui pourtant est beaucoup plus grand que la France. Ce qui peut surprendre, c’est la taille de ses grandes villes : plus de 3500 kilomètres carrés pour la capitale Karachi qui compte 19 millions d’habitants. La deuxième ville du pays se nomme Lahore, qui compte plus de 11 millions d’habitants, cinq fois plus que Paris. 11 millions d’habitants qui suffoquent… Lahore est en proie en ce moment à un smog redoutable, sans précédent. Une pollution historique. L’indice de la qualité de l'air de la deuxième ville du Pakistan a atteint ce weekend un niveau 40 fois supérieur à celui jugé acceptable par l'Organisation mondiale de la Santé. Pour être plus précis, l’indice de la qualité de l'air a atteint un pic à 1067, avant de redescendre autour de 300, des chiffres qui sans doute vous parlent peu, voire pas, mais il faut savoir que l'air est considéré comme "mauvais" à partir de 180 seulement… Ce qui se passe, c’est que les émanations de diesel bas de gamme, utilisées pour alimenter les véhicules et les usines de la ville, sont retenues au sol par l’air froid automnal, qui se double des cultures saisonnières brûlées par les agriculteurs à la périphérie de Lahore. Ces deux phénomènes contribuent à la formation d'un smog toxique. Ce brouillard peut mener à des maladies cardiaques, des cancers du poumon, des attaques cérébrales et autres difficultés respiratoires. Résultat, les autorités ont décidé de fermer les écoles à partir d’aujourd’hui, d’interdire les sports de plein air, mais aussi la circulation des tuk-tuks les plus polluants et les barbecues sans filtre, très répandus dans de nombreux restaurants pakistanais. Toujours à propos de nourriture, les vendeurs de rue qui cuisinent à ciel ouvert sont désormais contraints de fermer après 20 heures. Les deux dernières mesures concernent le secteur de la construction, avec l’arrêt de tous les travaux en cours, ainsi que les administrations et entreprises privées qui ont été invitées à faire travailler au moins la moitié de leur personnel à domicile à partir de ce lundi. Si en 2023, le Pakistan avait fait appel à des avions prêtés par les Émirats arabes unis pour créer des pluies artificielles, pas sûr que cette fois ce soit suffisant…

Si on vous dit que Noël arrive, il y en a qui vont peut-être nous rire au nez. Où sont les guirlandes dans les arbres de la ville, les catalogues qui bourrent les boites aux lettres, le vin chaud à l’ardoise ? Pourtant, Noël arrive bel et bien, et s'il y a bien une personne qui décide le début des festivités, c'est Mariah Carey. Mariah Carey, c'est LE symbole de Noël. Qu'on ait envie de mettre sa voix en mute ou bien que ce soit notre petit plaisir coupable, il est impossible de passer à côté de la popstar. Cette année, elle avait été un peu pressée par la commu et avait dû mettre les points sur les I et les barres sur les T le 2 octobre dernier : ce n'était pas le moment. Enfin, au lendemain d’Halloween… It’s time. Nova aurait presque pu en faire un album culte (même s'il ne faut pas déconner non plus) puisque "All I Want For Christmas Is You" (tiré du disque Under the Mistletoe) est sorti il y a pile 30 ans ! Le peuple ne s'en lasse jamais : le track frise cette année les 2 milliards d’écoutes uniquement sur Spotify, et rapporterait chaque année à Mariah (qui est coauteure, coproductrice et interprète du titre) près de 2,5 millions de dollars. Et ça, c'est juste pour la diffusion, puisque les produits dérivés se vendent comme des petits pains. La chanteuse américaine s’en donne à cœur joie : dessins animés, shows, pyjamas à 140 dollars ou livre pour enfants… Évidemment, tout le monde voudrait s’assurer une telle rente, et les albums de Noël se multiplient. Des grands noms de la pop l’ont fait avant Mariah Carey, comme Ella Fitzgerald ou James Brown. D'autres popstars, telles que Justin Bieber ou Ariana Grande, s'y sont mis aussi. Un exemple encore plus cool ? Tyler The Creator, qui a publié un mini-album de six pistes inspiré du Grinch, avec son ode au chocolat chaud. Même les Destiny's Child se sont pris au jeu pour un Christmas R&B de la meilleure facture. Il y a des exemples encore plus inattendus, comme la crotte de South Park, Mr Hankey, qui a sorti son disque de Noël en 1999. On relève aussi Crazy Frog, les créatures de Star Wars, et même un certain Christopher Lee, l’acteur qui jouait le méchant Saruman dans Le Seigneur des anneaux. Alors lui, c'est une version métal qui, à notre humble avis, est un carnage, mais qui l’a fait entrer dans le Billboard Top 100. C’est ainsi que Lee est devenu l’artiste vivant le plus vieux à se classer au Billboard, à 91 ans et demi ! Joyeux No-Hell !!!!

Les Américains mangent en moyenne 3 hamburgers par semaine. À l'échelle de la nation, ils en mangent plus de 50 milliards par an, c’est donc un marché énorme. Imaginons donc la gravité de la situation pour que McDonald, au risque de dégrader durablement son image, soit contraint de prendre la lourde décision de ne plus commercialiser ses fameux cheeseburgers. Ça se passe aux États-Unis et uniquement là-bas. La firme a décidé de ne plus vendre de quarter pounder, l’équivalent américain de nos cheeseburgers, en raison d’une contamination supposée à la bactérie Escherichia coli (alias E. coli). Ces derniers jours, plus de 90 personnes ont été infectées par cette bactérie aux États-Unis, après avoir mangé chez McDonald. Sur ces 90 individus, une trentaine ont été hospitalisés et un est décédé. Au total, 13 États sont concernés. Un peu moins d'une centaine d'infectées à l’échelle des États-Unis, ce n’est pas grand-chose, ce sont autant d'infectés connus du public, car il faut savoir que la bactérie E. coli provoque des crampes d’estomac, des diarrhées, des vomissements pendant 3 à 4 jours, et que la plupart des malades guérissent sans traitement, donc ne se signalent pas. Les 90 personnes affectées par la maladie dont il est sujet se sont signalées et ont réagi de façon plus dramatique à la bactérie, avec des complications qui nécessitaient un traitement adapté… Vu que les tests réalisés sur le bœuf haché se sont révélés négatifs, McDonald pense que l’ingrédient à l’origine de cette contamination de cheeseburgers serait l’oignon. Taylor Farm, qui fournit à McDonald ces fameux légumes effilés et servis crus dans les cheeseburgers, a lancé un rappel du produit. Pour l’instant, on attend d’en savoir plus. La Food and Drug Administration, l’organisme de veille sanitaire américain, a indiqué avoir commencé à inspecter le centre de traitement de Taylor Farm dans le Colorado, ainsi qu'un autre producteur d'oignons dans l'État de Washington. Quoi qu’il en soit, le manque à gagner est énorme pour McDonald, dont les actions ont déjà perdu plus de 6% de leur valeur depuis que l’épidémie a été notifiée. Au fait, j’y pense, le hamburger, c’est pas un des plats préférés de Donald Trump ?…

Comme tous les vendredis, l'équipe de la Matinale est partie titiller l’équipe de la Dernière. On les a eus juste à temps, ils faisaient leurs valises… C’est l’Avant-Dernière, et la Dernière a fait ses valises pour la semaine ! Il y aura quand même bel et bien une émission dimanche, un genre de best of surprenant et fort bien pensé, de quoi patienter pour le retour de l’équipe dimanche prochain ! Image d'illustration : La Dernière, Radio Nova

Luke Auld Thomas, doctorant en archéologie, trainassait sur Google : "J'étais à la page 16 des résultats Google quand je suis tombé sur une étude réalisée par une organisation mexicaine pour la surveillance de l'environnement." L'américain tombe finalement sur des résultats. Il découvre des données qui avaient été faites avec le LiDAR, une technologie de télédétection, qui envoie des impulsions lasers au-dessus de la végétation, depuis un avion, et estime la masse au-dessous de la végétation en fonction du temps que prend le signal pour revenir. Thomas passe ces données dans des outils archéologiques, et observe ce que d'autres avaient manqué : une sorte de gigantesque masse... Ce truc étrange était en fait une immense cité maya enfouie sous la jungle du Mexique, dans l'État de Campeche, au sud-est du pays. Rien que ça. Ils l’ont baptisée Valeriana, elle fait la taille de la ville d’Édimbourg et pourrait avoir abrité 30 000 à 50 000 personnes à son apogée. Son heure de gloire, c'était entre les années 750 et 850. À priori, on vient de découvrir ce qui serait le second plus grand temple maya d’Amérique latine ancienne après Calakmul. Une structure cachée à la vue de tous, située à 15 km à peine de randonnée depuis une grosse route, près d’un village où beaucoup de descendants des mayas habitent aujourd'hui. Ce qui semble avoir été une capitale s'étend sur près de 17 km carrés. On y trouve de grands bâtiments reliés par des maisons et des rues, mais aussi des temples utilisés pour pratiquer un culte ainsi que des trésors cachés et des tombes. On a même découvert des traces d’une cour dans laquelle on jouait au ballon… On ne peut pas être sûr de ce qui a mené à la chute et à l’abandon éventuel de la cité, mais les archéologues estiment que c’est certainement parce que les habitants de la cité se faisaient de plus en plus nombreux et que l’environnement naturel n’était plus adapté à autant de monde. On évoque la sécheresse et aussi (surtout ?) des guerres et de la conquête de la région par les envahisseurs espagnols au XVIe siècle. Ce qui est super excitant, c’est aussi le LiDAR, cette nouvelle technologie de laser avec laquelle Valeriana a été découverte. Depuis qu’elle est utilisée, la recherche a pu cartographier dix fois plus de zones que les archéologues en un siècle de travail. La cité maya cachée aux yeux de tous ne sera donc probablement pas la dernière merveilleuse découverte à être faite... Image d'illustration : L'image LiDAR qui a permis de découvrir Valeriana, LUKE AULD-THOMAS ET AL

Vous savez quand est né Instagram ? Le 6 octobre 2010, c’est-à-dire la même année et le même mois que le lancement de la série The Walking Dead. Oui, ça ne nous rajeunit pas. Il faut préciser qu’à l’époque, le parti LR s’appelait encore UMP d'ailleurs... The Walking Dead, qui s’est arrêté fin 2022, mais qui reste à la tête d’une franchise en pleine expansion, célèbre ce jeudi 31 octobre ses 14 ans. Une longévité exceptionnelle que personne n’imaginait à l’époque, pas même sans doute les producteurs de la série culte. Il y a, en tout, 177 épisodes de The Walking Dead, c’est dire la popularité du rendez-vous qui a durablement marqué la pop culture cinématographique et impacté l'industrie du divertissement dans sa globalité, avec des records d’audiences indécents. L’héritage et l’influence de la série horrifique, qui met en scène les survivants d’un monde livré à des armées de zombies en décomposition et qui a créé une multitude de moments cultes du petit écran, est considérable… Lorsque le pilote de The Walking Dead est arrivé sur AMC le soir d'Halloween 2010, cela faisait déjà quelques années que la chaîne américaine, auparavant spécialisée dans la rediffusion de films américains, s’était lancée dans la production de séries originales avec Mad Men et Breaking Bad. Mais c'est bien la série aux zombies qui allait achever de transformer AMC en poids lourd de l'industrie sérielle. Ça n'a pas été évident, car, peut-être vous en souvenez-vous encore, mais le démarrage de The Walking Dead a été plutôt discret, avant de se transformer en raz-de-marée télévisuel et en phénomène culturel global… Dès sa troisième saison, The Walking Dead battait des records d'audience, mais c’est avec le premier épisode de la saison 5 "No Sanctuary" que le programme atteint son apogée critique et populaire. Cet épisode est devenu le plus regardé de l'histoire du câble, avec plus de 17 millions de téléspectateurs. À titre de comparaison, l'épisode le plus regardé de Game of Thrones, c’est-à-dire son final, n'en a rassemblé "que" 13 millions… Image d'illustration : The Walking Dead, poster officiel, AMC

Les Brets, ce sont des chips. Leur particularité : des goûts qui vont du Pastis aux cèpes en passant par le camembert. C’est l'originalité de la marque bretonne qui a fait sa notoriété : ses saveurs atypiques de chips. C’est fort de son originalité que la marque a décidé de lancer un concours sur X (ex-Twitter), pour demander aux internautes qui consomment le produit d’en imaginer la prochaine saveur de la nouvelle gamme. Ce concours a été lancé le 24 octobre, donc jeudi dernier, mais très vite arrêté. Il s'est avéré que c’était en fait une très mauvaise idée. Ce n'est pas une question de faible participation, beaucoup se sont inscrit au concours. Non, le problème réside dans les réponses des internautes, qui se sont littéralement déchaînés pour dire n’importe quoi. Le truc, c'est que dès les premières propositions absurdes, tout le monde s’est engouffré dans la brèche. Allez-y, faîtes vous plaisir, on vous laisse imaginer les réponses… Il y a eu des suggestions de chips goût Maroilles ou Lasagnes, ce sont les propositions qui ont le plus fonctionné. La marque a eu droit également aux chips au pâté Hénaff et... au caca, bien sûr. Ce fut justement la deuxième réponse la plus plébiscitée. Peut-être une idée de la première ?… Le goût préféré des internautes qui est arrivé an top des commentaires avec 65 000 likes et plus de 2,5 millions de vues est… l’essence. Des chips à l’essence. Un compte X baptisé "Bagnole" a même répondu au post de Brets avec un photomontage de chips au Sans-Plomb… La marque ne s'est pas sortie d'affaire de la meilleure manière puisqu’en effaçant son post, elle a pris soin de mettre l’idée de ce concours sur le dos d’un stagiaire, accusé d’avoir posté la publication trop vite. Une marche arrière maladroite, pas très digne. Bon, entre nous, on sait toutes et tous que ce sont nos stagiaires, insolents, bornés, prétentieux, malodorants, mal habillés qui sont les responsables. La matinale de Nova n’y échappe pas. Si vous repérez une erreur quelconque à l’écoute, vous pouvez être sûr que c’est Samuel, notre stagiaire, le responsable… Image d'illustration : Capture d'écran du compte X de Brets... et de "Bagnole"

En ce jour d’Halloween, souvenons-nous de la véritable histoire des sorcières. Ces créatures fantastiques dont on parle en souriant, mais qui sont en fait des milliers de femmes innocentes qui ont été traquées, menées en procès, souvent torturées et exécutées partout dans le monde, surtout en Europe. Durant la Renaissance, les femmes étaient accusées de sorcellerie pour un rien, c'étaient des boucs émissaires fastoches pour l’Église et en un puissant instrument de terreur et de discipline collective pour que la gent féminine reste bien docile. On accusait essentiellement les moins riches, les célibataires, notamment les veuves âgées. Une situation parfaite : on pouvait les accuser d'avoir assassiné leur mari. Jackpot si elles étaient guérisseuses, puisque les femmes qui se mettaient à la médecine, ça ne plaisait pas trop aux médecins. Dans son merveilleux livre qui raconte ce pan de l’histoire oubliée, l’autrice Mona Chollet résume : "Plus largement, toute tête féminine qui dépassait pouvait susciter des vocations de chasseurs de sorcières. Répondre à un voisin, parler haut, avoir un fort caractère ou une sexualité un peu trop libre". C’est devenu une vraie lubie, si bien qu'on a appelé ça une chasse aux sorcières. Pour vous donner une idée, en 1484, le pape pense que la peste, c’est un coup des sorcières et de leurs chats noirs. Le chef de l'Église catholique ordonne l’exécution de tous les petits félins noirs vus en compagnie d’une femme. Sauf que, moins de chats, ça donne plus de rats... L'événement a finalement aggravé les épidémies de peste de l’époque pour lesquelles on blâmait les sorcières. La chasse aux sorcières a commencé en 1440 et a pris de l’ampleur en 1560, avant la dernière exécution en Europe, en 1782 (d'Anna Göldi en Suisse, précisément). Mais il y en a encore eu après... Et c’est seulement un siècle plus tard qu'une historienne a écrit sur le sujet pour la première fois. Mona Chollet explique : "À vrai dire, c’est précisément parce que les chasses aux sorcières nous parlent de notre monde que nous avons d’excellentes raisons de ne pas les regarder en face.” Dans son bouquin Sorcières - la puissance invaincue des femmes, Chollet raconte l’histoire et montre comment ça a déteint sur un million d’aspects de notre présent. Par exemple, sur la diabolisation des femmes vieillissantes. Évidemment Nova vous sur-recommande ce livre. Des tas de films abordent aussi cette histoire, comme les Sorcières de Salem, de Raymond Rouleau, ou le très perché I Am Not A Witch de Rungano Nyoni, tourné en Zambie. L’image de la sorcière est revenue dans le mouvement féministe de ces dernières années, on voit en manif des pancartes comme “nous sommes les filles des sorcières que vous n’avez pas réussi à bruler”. Et pour ce soir, ça nous semble être le déguisement parfait ! Image d'illustration : Manifestation à Bordeaux à l'occasion de la Journée Internationale du Droit des Femmes, Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Ce n'est pas pour rien que Kraftwerk a décidé de renier leurs trois premiers projets pour affirmer qu'Autobanh était le tout premier album de leur discographie. Il faut dire que la trilogie musicale des débuts de Ralf Hütter et Florian Schneider (publiée entre 1970 et 1973), bien que visionnaire à bien des égards, ne donnait à entendre qu'un embryon de l'œuvre des hommes-machines à en devenir. Le 1ᵉʳ novembre 1974, soit il y a environ 50 ans, la sortie d'Autobanh marque en tout cas un tournant, pour Kraftwerk, qui s'éloigne définitivement des rythmiques krautrock pour commencer l'exploration électronique multi-pistes... C'est le début d’une renommée plus qu’historique et d'une révolution musicale. Le titre éponyme de l'album, "autoroute" en français, est la pièce maîtresse évidente du projet. Fleuve synthétique, de vingt-deux minutes, basé sur un refrain hyper entêtant qui rappelle un peu les harmonies ensoleillées des Beach Boys. Le titre est à l'image du disque : chelou, très répétitif, et surtout incroyablement novateur à une époque où le mariage entre pop et musique électronique n'était pas encore consommé. Kraftwerk débarque comme un ovni en se débarrassant des guitares, batteries et autres chanteurs charismatiques : les stars du futur, ce sont les synthés Moog et les boites à rythmes. Sur Autobanh, la formation allemande alterne entre musique psychédélique, synth pop légère et plages électroniques sombres, en recréant la sensation de filer sur une autoroute allemande. Hütter se souvient que sa Volkswagen Coccinelle lui avait coûté aussi cher que son synthétiseur Minimoog à l’époque : "Je devais avoir ce synthétiseur, et je voulais cette Volkswagen – les deux symbolisaient la liberté pour moi." Après la publication de leur premier disque "officiel", s'ouvre enfin l'autoroute du succès (critique comme commercial) pour Kraftwerk. Les originaires de Düsseldorf enchaînent classiques sur classiques en à peine sept ans : Radio-Activity, Trans-Europe Express, The Man-Machine et Computer World. Les influences synthétiques du groupe continuent d'évoluer, en intégrant des sonorités disco, électro et même proto-techno. Plus de cinquante ans après leurs débuts, Kraftwerk continuent de créer à travers leurs concerts en 3D, décrits comme une véritable "Gesamtkunstwerk" ("une œuvre d’art totale"). Les allemands font partie des noms les plus samplés de l'histoire de la musique : du pionnier du hip-hop Afrika Bambataa (l'iconique "Planet Rock") à la formation de stoner metal Egypt Lover, en passant par Giorgio Moroder, David Bowie, la techno de Détroit des 80's, et bien sûr, nos artistes actuels. Leur répertoire a été aussi beaucoup repris, jusqu'à des interprétations complétement loufoques de "Authobanh", version Señor Coconut. Authobanh ne souffle pas sa 50ᵉ bougie électronique tout seul : c'est aussi le 60ᵉ anniversaire de la machine à l'origine de sa conception, le synthétiseur de Robert Moog. C'est la première fois que l'instrument révolutionnaire était présenté au public à la “Convention New Yorkaise de la société de l’ingénierie audio”. Liverpool célèbrera le Moog en grandes pompes, au Capstone Theatre, avec un tas d’installations sonores, de concerts et une soirée de clôture en hommage à... Autobahn. Le Moog a été le premier synthétiseur commercial et a atteint le grand public avec Switched-On Bach, un album de compositions du grand compositeur baroque, arrangées par la grande Wendy Carlos en 1968... L'instrument a également été utilisé pour la bande sonore de l’alunissage d’Apollo 11 l’année suivante. Nova se rappelle l'année 1990, lorsque notre fondateur Thierry Planelle était parti à Düsseldorf, aux Kling Klang Studios pour interviewer Kraftwerk dans une émission spéciale. On ressort cet épisode dingue qui trainait dans nos archives, vous la trouvez dès maintenant dans nos Hors Série Nova, sur toutes les plateformes de podcast. Image d'illustration : Autobahn, pochette officielle

C'est une maladie qui provoque, pendant plusieurs jours, des saignements, des douleurs musculaires et des crampes diverses, parfois des nausées et des vomissements, mais aussi une fatigue chronique avec des bouleversements hormonaux qui modifient l’humeur, la patience, l’énergie… et il n’y a pas de traitement puisque les 1,8 milliard de personnes dans le monde qui ont leurs règles les auront à priori tous les mois jusqu’à la ménopause. On a bien banalisé un phénomène dont les symptômes sont pourtant très difficiles à vivre… 90% des femmes déclarent avoir des règles douloureuses, selon la dernière étude de l’INSERM. Moi-même, quand j’ai mes règles, je dois quand même me lever à l’aube et aller au travail comme si de rien n’était, parce que cette plaie ouverte qui saigne tous les 28 jours n’est pas considérée comme une affection longue durée méritant un arrêt mensuel du travail. Peut-être que c'est en train de changer, car quelques entreprises et universités commencent peu à peu à mettre en place ce qu'on appelle le congé menstruel. Après l’université d’Angers, pionnière à la rentrée 2023, c'était au tour de celle de Bordeaux-Montaigne, de Clermont-Auvergne ou encore de Créteil de le mettre en place à la dernière rentrée. Chacune a ses modalités. À Angers, par exemple, pas besoin de certificat médical pour bénéficier des dix jours de congés annuels. Alors qu’à Bordeaux, c'est 15 jours par an, mais sur certificat. Le certificat rassure surtout les profs et les lanceurs d’alerte à la fainéantise, qui craignent que l’on puisse oser utiliser ses règles pour sécher les cours. La sociologue Anne de Rugy, qui est aussi vice-présidente de la vie étudiante et de l’engagement à l’université Paris Créteil, rappelle que “les étudiantes n’ont aucun intérêt à manquer des cours pour leur réussite. Ce dispositif est, avant tout, une reconnaissance qu’avoir ses règles peut être invalidant." D’autant plus qu'à l’université de Bordeaux, 69% des étudiants sont des étudiantes (65% à Créteil), et qu'il y avait des risques de décrochage scolaire dû aux règles invalidantes. "Mettre en place le congé menstruel était urgent”. Un an après l'instauration du congé menstruel, à Angers, on a les premiers résultats : 3000 étudiantes sur 17 000 ont pris un congé menstruel, et au maximum, il y a eu 17 personnes absentes sur une même journée pour cette raison. “La peur des enseignants vient surtout de la méconnaissance des pathologies", selon Aude Steinheur, ajoutant qu’il faut responsabiliser les étudiantes, ne pas les infantiliser ni les suspecter et leur faire confiance. D'autres universités prennent le même chemin. À Grenoble, on envisage aussi un congé ménopause, un sujet peut être encore plus tabou ! Et tout aussi invalidant... Image d'illustration :

La Havane pleure l’un de ses plus grands, sinon le plus grand trompettiste de l’histoire cubaine. Manuel "Guajiro" Mirabal s’est éteint lundi dernier à l’âge de 91 ans au terme d’une vie dédiée à la musique. L’Institut Cubain de la musique ne s’y trompe pas en évoquant dans un communiqué "Une immense perte pour la musique et la culture cubaine". Manuel Mirabal avait commencé sa carrière musicale en 1951. Soit plus de soixante-dix ans à jouer de la trompette. Il a été membre de plusieurs orchestres cubains de premiers plans, tels que le Conjunto Rumbavana et l’Orquesta Riverside, mais c’est surtout sa participation au projet du Buena Vista Social Club qui a contribué à sa renommée internationale. Avec la disparition de Manuel Mirabal, dont les obsèques sont prévues mardi prochain, c’est une nouvelle page qui se tourne pour le groupe légendaire, dont il ne reste hélas plus grand monde. En effet, la plupart des musiciens de la formation ont aujourd’hui disparu, à l’image d’Ibrahim Ferrer en 2005, Compay Segundo en 2003 et Ruben Gonzalez la même année… C’est la star cubaine Juan de Marcos Gonzalez, ainsi que le producteur britannique Nick Gold et le guitariste américain Ry Cooder qui avaient réussi à persuader au milieu des années 90 ces anciennes gloires de l’âge d’or de la musique cubaine de se réunir et de revenir sur scène au sein du Buena Vista Social Club, quitte à sortir de la retraite pour certains. L’idée initiale était d’inclure à la formation des musiciens africains, mais ces derniers, bloqués à Paris pour des raisons de visas, avait fini par jeter l’éponge. Seuls restaient les musiciens cubains, qui avaient finalement participé à l’enregistrement d’un premier album éponyme devenu culte au-delà des espérances. Il a suffi de six jours d’enregistrement pour que l’album Buena Vista Social Club, du nom d’un club privé de la Havane qui avait fermé ses portes après la révolution cubaine, bouleverse littéralement la planète au point de devenir, de loin, l’album cubain le plus vendu de tous les temps. Cet album fut d’emblée un succès phénoménal… Si vous voulez aller plus loin que la musique, sachez que l’aventure du Buena Vista Social Club a été immortalisée dans l’indispensable film du même nom, réalisé par l'allemand Wim Wenders. Un documentaire à voir de toute urgence si ce n’est pas déjà fait. Image d'illustration :

Une petite annonce tout à fait particulière a été lancée en Grande-Bretagne fin septembre. C'est un appel à contributions diffusé par le gouvernement, plus précisément par le ministère de l’Éducation : "nous invitons les gens à partager leurs idées pour de potentielles améliorations au programme et au système de notation en Angleterre.” Ont été appelé‧es tous les élèves, profs, tuteurs, tutrices, tous les travailleur‧euses de l’éducation, les chercheurs et chercheuses, les fonctionnaires locaux et “toute personne avec un intérêt pour les programmes éducatifs”. Autrement dit, tout le monde peut proposer quelque chose. Ça se passe en ligne jusqu’au 22 novembre 2024. Et le monde musical n'est pas en reste d'idées. Plusieurs artistes les ont soumis à la BBC, affirmant qu'ils souhaitent voir la musique noire britannique et sa riche histoire mieux mise en avant dans les cours d’éducation musicale à l’école. "Je n'ai pas trouvé d'identité à travers ce que j'ai appris à l'école à l'époque" : ce sont les mots du duo hiphop/pop Rizzle Kicks, dans leur discours au Youth Music Awards. La formation britannique a ajouté "On a eu la chance d'avoir des personnes vraiment inspirantes autour de nous qui nous encourageaient à chercher nos connaissances en dehors de l'école." Une idée validée par Richard Carter, qui a remporté le prix Rising Star : "La façon dont j'ai découvert le hip-hop, c'était juste en allant sur internet, par le bouche-à-oreille, mais ce serait bien que ces choses soient enseignées au lieu de juste m'apprendre sur Mozart et Bach. Ajoutez Skepta, ajoutez Jme – vous devez apprendre sur le grime parce que vous devez comprendre vos racines. Si vous ne connaissez pas vos racines, vous ne grandirez pas.” Pour le gouvernement, la modification à faire, c’est donc de diversifier les artistes, mais sans pour autant catégoriser cela en "musique noire britannique". D’autant qu’elle est reconnue dans le pays, de fait, rien qu’avec les Mobo (Music of Black Origin) Awards, des prix décernés chaque année depuis 1996 pour célébrer la musique et la culture noire. Aucune raison donc que ces artistes soient absents des programmes d'éducation musicale. D’autant plus que beaucoup de profs incluent dans leurs cours, en suivant les intérêts de leurs élèves, les artistes qu’ils écoutent et aiment. On ne répète jamais assez à quel point la représentation est importante. Découvrir simplement des personnes qui nous ressemblent dans des manuels scolaires nous permet de nous projeter, dans une carrière, par exemple. Des propositions ont donc été faites pour étudier les racines de la musique électronique dance, qui trouve ses origines dans la culture noire. Ça s’est déjà réalisé au Pays de Galles, qui est devenu en 2022 la première nation du Royaume-Uni à rendre l'enseignement de l'histoire noire obligatoire dans les écoles, en incluant un Plan National pour l'Éducation Musicale. En réponse, le ministère de l'Éducation a déclaré à la BBC que "chaque enfant devrait être représenté dans ce qu'il apprend à l'école et être inspiré par un programme riche et diversifié". Image d'illustration :

C’est l’an dernier que l’Inde a dépassé la Chine au classement des pays les plus peuplés du monde avec 1,4 milliard d’habitants, soit plus de 17% de la population mondiale. Mais visiblement, ce n’est pas suffisant, car après avoir appliqué une politique stricte de contrôle des naissances, avec un maximum de deux enfants par familles, plusieurs États du sud du pays demandent aujourd’hui à la population de faire plus d’enfants. Il y a deux raisons qui expliquent ce revirement. D’abord, bien que l’Inde soit le pays le plus peuplé du monde, il faut noter que le taux de fécondité des Indiennes a baissé de façon significative ces trente dernières années, avec un taux de fécondité bien inférieur au seuil de renouvellement des générations. Ensuite, tenez-vous bien, outre les inquiétudes sur le vieillissement de la population, les élus des États du sud de l’Inde craignent que les prochains recensements leur fassent perdre des sièges au Parlement indien. C’est ainsi que, Nara Chandrababu Naidu, le boss de l’État de l'Andhra Pradesh, exhorte ces derniers jours ses administrés à faire plus d’enfants : "Nous devons agir maintenant", s’est-il exclamé, précisant son intention de mettre en place une législation incitative. Ainsi, parmi les mesures envisagées, figure une nouvelle loi qui autoriserait uniquement les personnes ayant plus de deux enfants à se présenter aux élections locales. Ce qui peut nous sembler dingue vu de France est tout à fait sérieux en Inde. À noter que jusque-là, les familles de plus de deux enfants ne pouvaient pas candidater aux postes gouvernementaux ni se présenter aux élections locales. On parle de l’Andhra Pradesh, mais d’autres États du sud envisagent la même chose… Pour comprendre ce souci de représentativité au Parlement indien, il faut préciser que la carte des circonscriptions doit-être au regard des résultats du prochain recensement. Les sièges au Parlement de New Delhi seront redistribués en fonction du poids démographique de chaque État. Ce qui ne manque pas d'inquiéter les États du sud, moins peuplés que ceux du nord. D’ailleurs, les projections ne laissent pas de place au doute : la part des plus de 60 ans augmentera de façon beaucoup plus significative dans les États du sud que dans ceux du nord d’ici à 2036... Image d'illustration :