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Reportage France - Paroles de soignants

RFI

Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.

Location:

Paris, France

Genres:

World News

Networks:

RFI

Description:

Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.

Language:

French


Episodes
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L'humour, un art subtil qui rassemble les Ivoiriens [4/5]

12/25/2024
Notre série sur le rire se poursuit. L'humour est partie intégrante de la culture ivoirienne. On rigole ensemble et de tout. Tout est prétexte à faire des blagues, à se moquer de soi, à tourner en dérision les politiques. Cette joie de vivre du peuple ivoirien est présente au sein de la diaspora. Cela permet de surmonter toutes les situations et les moments les plus difficiles. « Ah oui, quand on dit la Côte d'Ivoire, ce sont les éléphants, nous, on aime foncer. Allez, foncez ! » Finale de basket féminine des derniers Jeux olympiques de Paris. Les Bleues sont face aux Américaines. Elles sont aux coudes à coudes. Et une supportrice ivoirienne à l'esprit fertile nous fait vivre en direct son match. Des cris de joie s'élèvent du public. « Ouais ! Allez les Bleues ! Le coq, il a grossi comme un éléphant » lâche-t-elle en riant. Elle compare le coq, l'emblème de la France, à l'équipe nationale ivoirienne de football, les Éléphants, victorieux de la dernière Coupe d'Afrique des Nations. Score final : victoire des États-Unis, 67 à 66. La dérision, moteur de l'humour en Côte d'Ivoire « Il y a un humour à l'ivoirienne qui est lié aux particularités linguistiques de la Côte d'Ivoire » selon Mamane, chroniqueur sur RFI et qui organise depuis 10 ans le Festival Abidjan capitale du rire. « Dans cet humour, on reprend beaucoup d'éléments du nouchi, qui est l'argot parlé dans toute la Côte d'Ivoire. Puis, certaines particularités des dioula, des baoulé, des bété. C'est ce qui fait un peu la spécificité de l'humour ivoirien. Et on peut dire qu'il y a un "Babi State of Mind", un état d'esprit d'Abidjan, où tout est pris à la dérision. Par exemple, il y a une expression : "Tu vas lu l'heure/tu vas lire l'heure". On fait la faute exprès, on dit : "Tu vas lu l'heure". Ça veut dire, ''Tu vas payer les conséquences de ce que tu as fait''. Et aujourd'hui, il y a des des termes comme la "go", comme "enjailler"... » Qui ne s'exprime pas en nouchi ? Même l'ambassadeur de Côte d'Ivoire à Paris s'en empare : « Nous donnons ici l'occasion à tous nos frères, toutes nos sœurs ,de venir pour qu'on s'enjaille, comme on aime le faire en Côte d'Ivoire, pour qu'on fasse la fête et qu'on célèbre la fraternité à travers le football. » À lire aussiFaçon de parler ! Petite leçon de nouchi ! L'humour unit les Ivoiriens « Enjailler », mot qui signifie « faire la fête », est entré dans le dictionnaire, et il n'est pas le seul. Le français s'enrichit de ses ivoirismes. Et le zouglou, un genre musical urbain, se nourrit de cette langue. Marie-Clémence Adom, professeur de lettres modernes à l'université d'Abidjan, décrypte : « Dans le zouglou, les réactions du mot naissent aussi effectivement de certaines manipulations langagières, linguistiques, toujours dans le sens de l'autodérision. » « Premier gaou n'est pas gaou, oh » chante Mamane. On se quitte sur ce célèbre refrain de Magic System, Premier Gaou, que l'humoriste Mamane chante si bien. « C'est quelqu'un qui s'est fait avoir une fois. On dit : ''Si tu t'es fait avoir une fois, ça va. Mais si tu te fais avoir deux fois, c'est que tu es vraiment un coui... », explique le présentateur. Dans un pays marqué par les différences ethniques et linguistiques, l'humour permet d'unir les Ivoiriens au-delà de leurs différences. À lire aussiHumour à l'ivoirienne

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Série rire: ce qui ne fait plus rire

12/24/2024
Suite de notre série sur le rire aujourd'hui. Ou plutôt, ce qui ne fait plus rire. Imiter un accent, se peindre le visage en noir, s'étirer les yeux pour imiter une personne asiatique... Des mots ou des comportements qui étaient auparavant normalisés et qui déclenchaient parfois le rire. Ces comportements n'ont aujourd'hui pas complètement disparu, mais la nouvelle génération, plus éveillée, veut sensibiliser et tenter de les faire disparaitre. Sur TikTok, qui compte plus de 1,5 milliard d’utilisateurs, ces comportements sont encore très présents et très relayés. Alors sur ces mêmes réseaux, d'autres voix s’élèvent pour les dénoncer et tenter d'éduquer les jeunes. Sur TikTok, ces jeunes dénoncent les blagues racistes qu'ils subissent et voient sur les réseaux sociaux. Parmi eux, Sid, militante engagée sur les questions de discriminations. « Je ne sais pas jusqu'à quelle année on va devoir le dire. Ça n'a jamais été drôle. Et ça ne sera jamais drôle 400 ans d'esclavage ». Elle est éducatrice spécialisée, et sur les réseaux, une partie de son travail est de dénoncer blagues et comportements racistes. « C’est mon quotidien, chaque jour, honnêtement, j’ai entre une vingtaine et une cinquantaine d'identifications sur des propos. Je n’ai même pas de qualificatif, mais qui sont discriminants, et sur tous les réseaux sociaux, donc ça commence à faire du monde. » Ces blagues racistes pullulent, et surtout, elles ne sont pas contrôlées par les réseaux sociaux. L'inaction des plateformes de réseaux sociaux « On va signaler auprès des plateformes et les plateformes ne feront rien. Moi, j’ai essayé par exemple hier matin, quatre fois, de signaler une vidéo ou une personne se grimait en noir, donc black face, et la fille en question explique que c’est de l’humour, qu’on se déguise en Bob Marley, puis on continue. Le réseau social ne supprime pas. La personne ne se remet pas en question. Elle fait de la visibilité dessus. Mais qu’est-ce qu’il se passe en fait ? » Et, plus une vidéo est visionnée, plus elle rapporte d'argent à son créateur. « Comment j’explique à un adolescent que ça ne se fait pas si derrière il se rend compte qu’il va se faire 1 000 euros avec une vidéo où il discrimine des femmes, où il discrimine des personnes noires. La visibilité égale de l’argent, et il y a de gens qui sont prêts et prêtes à tout, et on se retrouve avec une espèce de concours de qui a la plus horrible blague, des références avec les camps. Moi, ça me choque. » Alors avec son franc-parler, une touche de sarcasme et pas mal de pédagogie, elle pointe les blagues, interpelle les auteurs et explique à ses milliers d'abonnés pourquoi elles sont dénigrantes et blessantes. À lire aussiÉtats-Unis: des Afro-Américains ciblés par des SMS et des e-mails racistes Rire des discriminations, non Ici, c'est sur la question des déguisements que Sid se penche sur ses réseaux sociaux. « Même si les gens disent que c’est trop, que c’est fatigant, qu’il y en aura toujours, que de toute façon c’est de l’humour, qu’on ne peut plus rien dire, c’est pas grave, je m’en fiche. Je sais qu’il y a toujours une personne qui peut-être se sera construite en disant "ah ok, effectivement ce n’est pas normal" et rien que pour ça, je pense qu’il faut le faire. On met plus d'énergie sur les jeunes. Et si on peut leur laisser quelque chose de respectueux, c'est mieux. » Sid en est convaincue. « On peut clairement rigoler de pleins de choses. On peut rigoler de notre coupe de cheveux ratée chez le coiffeur. Il y a plein de choses marrantes dans la vie, sans avoir besoin de tacler une discrimination ou en étant blessant quoi. En tout cas, moi, j'y crois. C'est ce qu'il me reste, l'espoir de toute façon. » lâche-t-elle en riant. À lire aussiFrance: le difficile quotidien des livreurs à vélo victimes de racisme et autres discriminations

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Des clowns au chevet de petits patients: le rire pour oublier la maladie [2/5]

12/23/2024
Deuxième épisode de notre série sur le rire. Aujourd'hui, rire pour oublier la maladie. « On soigne mieux un enfant heureux », c'est la devise de l'association, Le rire médecin. À l'hôpital Louis-Mourier de Colombes, les clowns Mistral et Gaston sillonnent les chambres de l'unité de pédiatrie pour soulager les enfants, les parents et les soignants. Faire rire ou sourire les petits malades est une affaire sérieuse, les comédiens bénéficient d'une solide formation. Les clowns se déplacent toujours par deux pour se renvoyer la balle, et ne pas être seuls dans une situation difficile. Habituellement calmes, les couloirs de l'hôpital résonnent de rires au son du ukulélé. Laurence Théault a mis un nez rouge et a emboîté le pas de ces deux clowns. Ils ne sont pas encore dans leur peau de clowns, Gaëlle et Laurent s'informent auprès de l'infirmière de l'état de santé et de l'humeur des petits patients : des données indispensables afin d'adapter un jeu sur mesure. « C'est important de savoir si l'enfant a des douleurs, s'il a pris des médicaments, de connaître son état pour anticiper la manière dont il peut être sensible à notre jeu. S'il faut qu'on ait un jeu plutôt doux, si l'on peut se permettre plus de fantaisies, ou plus de puissance dans le jeu. Vraiment, on adapte le jeu en fonction de la pathologie et de l'état de l'enfant, donc c'est très important », nous raconte Laurent. Passage par la loge, du rose sur les pommettes, un peu de noir pour marquer les sourcils, une touche de blanc aux paupières, les comédiens se griment face au miroir du lavabo, et voilà Mistral dans sa robe jaune à pois qui l'affuble de grosses fesses, Gaston ajuste sa courte cravate et son chapeau, un nez rouge pour tous les deux. Quelques entrechats dans les couloirs et voilà le duo de clowns à l'étage, la chambre 5 est occupée par Noam, six ans, un pansement entoure sa petite main, elle est reliée à un pied de perfusion. Mistral et Gaston se hissent au hublot pour observer, puis ils poussent la porte et la magie opère. Les beaux yeux bleus de Noam s'agrandissent encore, le sourire est en grand écart, et le voilà qu'il se prend pour un magicien, entonnant un « Abracadabra ». Toujours en duo, les clowns improvisent en permanence. Ce sont des virtuoses, ils apaisent, rassurent les enfants, tout en s'adaptant constamment à eux, comme l'explique Gaëlle. « On vient à leur rencontre. Ce qu'ils ont en commun, c'est la fragilité d'être dans un environnement médical, qui n'est pas familier. C'est cet état-là qui est commun. Il y a toute une fragilité qui est là. Mais les enfants ne rient pas de la même chose. On est dans du vivant. Il y a une mécanique de jeu, mais il y a des enfants, avec qui déjà physiquement, on ne pourra pas accéder au rire, donc on va aller chercher autre chose » Malgré tous leurs efforts, les clowns ne rencontrent pas toujours le succès escompté, comme le confesse le clown Laurent : « Les bides chez les clowns ne sont pas rares. En tout cas, ils arrivent. Mais le clown, justement, a cette capacité de rebondir. Ça fait partie de l'art du clown que d'accepter, de prendre le bide et d'en faire quelque chose, qui sera drôle ». Derrière leur nez rouge, les clowns ont une approche sensible, et pas question, mais avec l'accord des parents bien sûr, de s'interdire d'aller à la rencontre d'un petit malade dont les jours sont comptés. Gaëlle raconte en quoi c'est important. « On y va toujours, parce qu'il y a la vie. Et on va voir le vivant, qui reste, et qui est là jusqu'au bout. Les soins palliatifs, c'est une étiquette médicale, mais ça veut dire qu'on est vivant jusqu'au bout. Nous, on vient jouer pour cette partie-là. Et puis, il y a son parent qui est là, et nous, on est là pour eux ». Les clowns soignent à leur manière, en témoigne Bettina Mesples, pédiatre à l'hôpital Louis Mourier : « Ce sont des collègues. Pour certains patients, je fais parfois des gestes un petit peu agressifs. Et certains enfants n’acceptent ce geste qu’en...

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Le stand-up, ou l’art de la patience dans un univers exigeant [1/5]

12/22/2024
Cette semaine, RFI vous propose une série de reportages sur la thématique du rire. Place au stand-up dans ce premier épisode. Un genre comique né aux États-Unis où l’humoriste est seul en scène, sans autre accessoire que sa répartie, sa spontanéité et sa capacité d’improvisation. Le stand-up est si populaire que des apprentis humoristes se lancent tous les jours dans l'espoir de vivre de leur passion. Certains réussissent, mais avant le succès, beaucoup se heurtent à un univers exigeant, précaire et souvent concurrentiel. Reportage à Lille, l’une des places fortes du stand-up en France, où Baptiste Coulon a rencontré Gaëtan Petit, nouveau-né de la scène lilloise. De notre envoyé spécial à Lille, À 19 heures, dans la petite salle du Spotlight, en plein cœur de Lille, dans le nord de la France, un tonnerre d'applaudissements retentit. Gaëtan Petit monte sur scène, son spectacle commence. « Bonsoir les amis, est-ce que ça va ? », lance-t-il au public. « Je suis très content d’être là. Moi, je viens d’un petit village à côté de Lens, qui s’appelle Fouquières-lès-Lens. Niveau activité, il y a le stade Bollaert … et c’est tout ! ». Première blague et premiers rires dans la salle. Une vie entre les terrils et les corons, c’est ce que raconte le spectacle de Gaëtan Petit, Un ch’ti va la vie. Un titre qui indique d'emblée l'inspiration de l'artiste : le mot ch'ti désignant un habitant de la région Nord-Pas-de-Calais, dans le patois local. Avant sa représentation, nous le rencontrons. « Je parle de moi, d’un mec qui vient d’un petit village un peu paumé du Pas-de-Calais, dans lequel nous sommes installés depuis plusieurs générations et d’où personne ne veut bouger. Mais moi, j’ai des rêves », déroule le jeune humoriste. Son rêve dès le départ : vivre de la scène. Alors, il se lance. Mais après quelques semaines, les premières interrogations. « Comme j’habite toujours dans ma petite ville, je croise parfois d’anciens copains de l’école, qui eux ont un métier plus conventionnel, qui ont acheté leur maison, qui ont un enfant, bref, une petite vie bien tranquille. Et souvent, je me demande si ça ne serait pas plus simple de faire comme eux. », raconte-t-il. « Je fais ma première blague, les gens ne rigolent pas » Sur un marché de l’humour saturé, se faire connaître est un défi. Ses premiers spectacles lui remboursent à peine ses frais d’essence. « Je me souviens d’un de mes premiers spectacles où je suis resté trois minutes sur scène. Je fais ma première blague, ça ne rigole pas, deuxième blague, ça ne rigole toujours pas. Les gens sont sur leur téléphone, il y a un malaise dans la salle. Je suis parti pleurer dans un coin, se remémore-t-il, avant de livrer une autre anecdote. Lors de mon premier spectacle au Spotlight, Pauline, ma femme, était derrière le rideau, pour me souffler les répliques ! » Cinq ans après sa première scène, Gaëtan Petit vit entièrement de l’humour. Jovany, un producteur, l’accompagne désormais. Il a suivi son ascension. « Le plus difficile, au début, c’est d’être son propre clown. Il faut réussir à s’assumer, ce qui n’est pas évident. Mais c’est comme cela que les gens vont pouvoir se déplacer en se disant, lui on le connaît. », explique-t-il. Le succès n'efface pas les doutes, Gaëtan Petit en a toujours. Mais c’est le meilleur moyen de connaître la pertinence d’une blague. « Il faut la tester dix fois pour savoir si elle est validée ou pas. Même si c’est cinq bides au début, il faut la refaire cinq fois. », raconte l'artiste. Le doute, c’est aussi la recette pour se renouveler, se démarquer, explique son producteur, Jovany. « Tout le monde a tendance à faire la même chose. Il y en a qui marchent, d’autres qui ne marchent pas. Il y a cet esprit de compétition tous les soirs sur les plateaux avec d’autres artistes. Donc, forcément, c’est risqué, ça fait peur, et puis c’est contraignant ». Ce soir-là, à Lille, 40 spectateurs ont ri et chanté avec Gaëtan Petit. Un tiers de la salle remplie, mais une salle...

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Plato: le satellite à la recherche d'une nouvelle Terre

12/19/2024
Existe-t-il d'autres planètes que la Terre propices à la vie dans l'Univers ? Depuis la découverte de la première exoplanète, il y a 30 ans, près de 5 700 planètes ont été identifiées hors de notre système solaire, et la liste ne cesse d'augmenter. Mais aucune, jusqu'à présent, ne remplit toutes les conditions essentielles à la vie. Avec ses caméras, le satellite Plato (pour PLAnetary Transits ans Oscillations of stars), développé par l'Agence spatiale européenne, a pour mission de trouver ces nouvelles Terres... habitables. Le satellite est actuellement en cours de construction. Avant d'entrer dans l'immense salle blanche, la pièce où est monté et testé le satellite, il est essentiel de s'équiper : « Il ne faut pas faire rentrer de poussière à l'intérieur, avertit Catherine Vogel, cheffe du programme Plato chez le constructeur Thales Alenia space. Donc tout le personnel qui travaille en salle blanche doit être équipé d'une charlotte, d'un cache-barbe, d'une blouse et de surchausses. » Il faut éviter que le moindre grain de poussière ne vienne enrayer la machinerie complexe du satellite. « Il faut savoir que ce satellite part à cinq fois la distance Terre-Lune et il doit être entièrement autonome », poursuit la cheffe de projet. Pour l'instant, des amoncellements de câbles et de matériel informatique s'échappent d'un module en cours de montage. Bientôt, 26 caméras de haute précision y seront ajoutées. Une fois dans l'espace, elles auront environ 200 000 étoiles dans leur viseur pendant 2 ans d'affilée. « Un défi technologique, c'est d'être capable de pointer les étoiles sans bouger, avec une précision qui serait la même que de tenir un grain de sable dans la main, viser ce grain de sable avec un laser à partir d'une distance d'un kilomètre », explique Catherine Vogel. Le tout sous d'énormes contraintes de températures qui ne doivent pas perturber les instruments. « Quand le spécimen est en l'air, un coup, il va être chauffé par le soleil. Un coup, il va être masqué. Donc du coup, vous allez avoir tout le temps des effets chaud froid, entre -94 degrés et +163 degrés », détaille Sébastien Guerrere, responsable du générateur solaire. Devant une immense capsule, ce dernier teste le bouclier thermique qui devra protéger le satellite : « Quand on ferme le gros couvercle, on va faire le vide et on va pouvoir faire monter l'enceinte à des températures très élevées ou très basses, dans des conditions qui se rapprochent de ce qu'on verra dans l'espace. » À lire aussiL'Europe affine sa stratégie pour retrouver le chemin de l'espace « On cherche vraiment à trouver des planètes qui soient similaires à la Terre. Une fois en orbite, Plato doit pouvoir repérer l'ombre infime des planètes quand elles passent devant leur soleil et réaliser toute une série de mesures pour dire si elles peuvent potentiellement être habitables, résume Catherine Vogel. « La vie ailleurs, ça veut dire des planètes qui soient dans des zones où il y a potentiellement de l'eau. Donc il ne faut pas être trop près de son soleil parce que sinon toute l'eau s'évapore et on brûle. Il ne faut pas être trop loin parce que sinon tout gèle, décrit la cheffe de projet. Donc on cherche vraiment à trouver des planètes qui soient similaires à la Terre. On est aujourd'hui au début d'une grande ère de découvertes. Je pense qu'on cherche tous à savoir si on est les seuls et la probabilité qu'on le soit est de plus en plus faible au fur et à mesure de nos découvertes. » Le satellite doit être lancé fin 2026, avec, elle l'espère, les premières trouvailles en 2027. À écouter dans Autour de la questionJusqu’où nous entrainera le télescope spatial James Webb ?

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Le cacao dans l'industrie cosmétique: la Côte d'Ivoire à la conquête de la beauté

12/18/2024
Le cacao est le plus souvent associé à l'alimentation et au chocolat. Pourtant, et on le sait moins, il entre aussi dans la composition de nombreux produits cosmétiques. La Côte d'Ivoire, premier producteur de Cacao au monde, souhaite se positionner sur ce marché. Il a donc participé pour la première fois à la dixième édition du salon international « Cosmetic 360 », destiné aux professionnels de ce secteur. Reportage au Carrousel du Louvre.

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L'exposition «Migrations, une odyssée humaine» au musée de l'Homme à Paris

12/17/2024
Il n'y a pas de vie sans déplacement. Qu'appelle-t-on migration ? Pourquoi les déplacements d'individus sur de longues distances sont appelés migrations ? Volontairement ou non, pourquoi les groupes humains ou les individus quittent-ils leur pays ? Ce sujet vaste et complexe est exploré dans une exposition inédite au musée de l’Homme à Paris : Migrations, une odyssée humaine. Pour aller plus loin : Migrations une odyssée humaine Retrouvez tous nos articles, reportages et émissions sur les thématiques liées aux migrations internationales, à l’immigration et aux réfugiés dans le monde. Découvrez également le site spécialisé InfoMigrants.

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La maison Claire Morandat, un refuge pour les jeunes majeurs qui sortent de l'aide sociale à l'enfance

12/16/2024
La protection de l'enfance est en crise. À titre d'exemple, 3.300 enfants en danger - car maltraités par leurs parents, par exemple - attendent d'être placés faute de moyens ou de structures adaptées à leur accueil. Autre difficulté, ce que l'on appelle les sorties sèches, des sorties sans accompagnement de l'Aide sociale à l'enfance. Si une loi votée en 2022 promettait un suivi jusqu’à 21 ans, ce type de prise en charge reste rare. Dans les faits, beaucoup de jeunes sortent de l'ASE à 18 ans et se retrouvent livrés à eux-mêmes et démunis. La Maison Claire Morandat, dispositif de l’association SOS Villages d’enfants, située à Valenciennes, propose un accompagnement pouvant durer de quelques mois jusqu'à trois ans, pour les jeunes de plus de 18 ans. Avec de la crise politique actuelle, beaucoup de textes sont interrompus, dont la réforme de l'aide sociale à l'enfance. En France, près de 2,5% des mineurs français – soit 381 000 enfants – parce qu'ils sont en danger font aujourd’hui l’objet d’une mesure d'aide sociale à l'enfance. Pour aller plus loin : La maison Claire Morandat à Valenciennes

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À Paris, l'inauguration du premier bateau fluvial français propulsé à hydrogène

12/12/2024
Ils se comptent sur les doigts d’une main en Europe : le premier bateau fluvial français propulsé à hydrogène a été inauguré le 3 décembre dernier sur la Seine. Baptisée Zulu 06, la barge, qui va naviguer dans Paris et ses alentours, est opérée par l’armateur Sogestran et a bénéficié d’un soutien financier européen. C’est la troisième unité de ce type en Europe, et elle doit encore relever de nombreux défis, dont celui de l’autonomie. À lire aussiDécarbonation du transport maritime: le port d'Anvers inaugure le premier remorqueur à hydrogène

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En France, les petites entreprises connaissent elles aussi la crise

12/11/2024
En France, l’hiver social s’annonce rude. Alors que le pays est plongé dans l’incertitude politique et que les finances publiques sont dans le rouge, l’état de l’économie inquiète fortement. L’automne a été marqué par une vague de plans sociaux et de défaillances d’entreprises. Si les fermetures annoncées par les grands groupes comme Michelin, Auchan ou ArcelorMittal ont attiré l’attention, les petites entreprises ne sont pas épargnées par la crise, au contraire. De notre envoyé spécial à Marseille, Fin novembre, François Asselin, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises, tire la sonnette d’alarme. Il dénonce le « plus grand plan social » en cours dans les petites entreprises. À Marseille, dans le Sud de la France, Pascale Clergue connait bien ce problème : « Quand on est debout sur un chantier, cela veut dire qu’on est debout avec son entreprise et donc cela veut dire qu’on n’est pas mort... », déclare cette cheffe d'entreprise, qui nous reçoit sur l'un des chantiers qu'elle pilote, celui du futur collège jésuite Loyola, situé dans un quartier en pleine mutation de la ville. En mars 2023, son entreprise d’ingénierie dans le BTP a été placée en redressement judiciaire alors qu’elle était en cessation de paiement. « Cessation de paiement, c’est quand vous arrivez au début du mois et que vous ne pouvez plus payer les salaires de vos employés, explique Pascale Clergue. Moi, j’en avais 11, donc c’était très compliqué. » Pour sauver l’entreprise, ébranlée par les crises à répétition, il a fallu licencier tout le monde. « Les raisons sont multiples. Bien évidemment, il y a eu le Covid-19. Pendant deux mois, les chantiers se sont arrêtés, ma trésorerie est devenue catastrophique, se désole-t-elle. Après le Covid-19, nous, on a eu la chance d’avoir beaucoup de travail en 2021, donc on a embauché. Seulement, on était trop juste et quand, en 2022, l’immobilier a commencé à chuter, les taux d’intérêt [ont augmenté], les permis ne sortaient pas, etc. on a plongé. On n’avait pas assez de ressources pour pouvoir maintenir les salariés dans l’entreprise. » À écouter dans 8 milliards de voisinsLes métiers du bâtiment et travaux publics ont de l’avenir « On a des plans sociaux qui sont monumentaux » Anne Jegat est cheffe d’entreprise et juge au tribunal de commerce de Salon-de-Provence. Elle est donc aux premières loges de la crise en cours. « Le tribunal de commerce, c’est un tribunal pour les patrons, géré par les patrons, bénévolement. On juge, mais on conseille énormément. »Elle explique que les plans sociaux touchent moins les TPE et PME que des entreprises de plus grosse importance : « Cela s’appelle encore des PME, mais ce sont des grosses PME. On a des plans sociaux qui sont monumentaux, dont on n’avait pas l’habitude, des entreprises qui faisaient vivre beaucoup de gens et qui s’effondrent. » Désormais seule et lourdement endettée, Pascale Clergue regarde avec inquiétude les remous actuels, mais elle veut croire qu’elle est désormais mieux préparée à affronter la tempête. « Cette traversée pendant deux ans, c’est ce qui m’a le plus appris en tant que cheffe d’entreprise, assure-t-elle. Alors, je ne dis pas qu'il faut que tous les chefs d’entreprise déposent le bilan et remontent une boîte. Mais je crois que Steve Jobs disait : "Pour être un excellent chef d’entreprise, il faut couler trois fois son entreprise." » À lire aussiDéficit, croissance, inflation: les priorités pour le prochain gouvernement français

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Les promesses non tenues des Jeux olympiques de Paris 2024

12/10/2024
Énorme succès populaire dans la capitale, les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont été suivis, selon le Comité international olympique, par près de cinq milliards de personnes dans le monde. Le milieu sportif français espérait tirer bénéfice de la réussite des Jeux, tant sur les politiques sportives publiques que sur la mise en lumière de certaines disciplines. Or, quatre mois après la cérémonie de clôture des Jeux olympiques, l'heure est plutôt au désenchantement. Que l'ambiance de fête semble loin : feux d'artifice éteints, vasque démontée, symboles olympiques et paralympiques décrochés et sourires envolés. Baisses annoncées de budget des acteurs publics, incapacité matérielle des clubs à accueillir de nouveau licenciés, l'après-Jeux, censé ouvrir des perspectives, ne laisse qu'un goût amer dans la bouche de Philippe Bana, le président de la Fédération française de handball. « Le post-olympique devait être, non pas enchanté, il ne faut pas rêver, mais on en attendait trois millions de pratiquants, une sécurisation et surtout une conscience que le sport, c'est un des rares trucs de la société française qui peut fabriquer de l'éducation, de la société, rassembler les gens, déplore Philippe Bana. Et tu ne parles pas de ça derrière. Il faut vraiment que les gens prennent conscience que ce truc peut aider la France à ne pas sombrer. » Pas coulé, mais déjà bien touché : le dispositif de deux heures de sport supplémentaires au collège testé dans le contexte des JO pour lutter contre la sédentarité des ados ne s'appliquera plus qu'aux zones d'éducation prioritaire. Un mauvais signal pour la championne olympique de sabre Manon Apithy-Brunet : « Le sport, c'est bien pour la santé mentale, mais aussi pour la santé physique, rappelle la championne. Donc, me dire qu'on supprime au fur et à mesure ça... On a déjà des problèmes avec les écrans, donc si on n'ouvre pas le côté sportif aux jeunes, qu'est-ce qu'on va devenir plus tard ? Je pensais que ces Jeux olympiques montreraient des belles valeurs et finalement, on les a montrées, mais on ne s'accroche pas forcément. Donc, ça me rend un peu triste. » À lire aussiLa ferveur des Jeux olympiques et paralympiques dope l'envie de faire du sport en France Le budget des sponsors en forte baisse Pour les médaillés, récolter les fruits de la gloire ne sera pas simple. Paris 2024 a asséché les budgets des sponsors, devenus plus sélectifs. Si Léon Marchand, Teddy Riner ou les frères Lebrun n'ont pas grand-chose à craindre, Nicolas Gestin, qui a décroché l'or en canoë, appréhende la période : « Pour un sport un peu mineur comme le canoë, c'est toujours particulier pour retrouver des entreprises prêtes à continuer l'aventure avec moi et aussi profiter quand même un peu de la médaille, qui m'offre quelques opportunités pour trouver une plus grande assise financière. Parce qu'en plus de ça, mes saisons vont me coûter, entre guillemets, plus cher parce que j'ai tout intérêt à me faire accompagner plus que je ne l'étais avant. Donc voilà, il y a du boulot et c'est un peu le nerf de la guerre de ces prochains mois. » À lire aussiCanoë slalom: Nicolas Gestin, le constructeur Et la situation risque d'être encore plus délicate pour les parasportifs. Le nageur Alex Portal redoute l'opportunisme et le manque de suivi des partenaires. « Certains ont voulu dire, on veut soutenir des sportifs paras, et ceux qui se désengagent après les Jeux, ça montre une facette qui est un peu malsaine, je trouve, déplore le sportif. Finalement, c'était pour quoi ? Est-ce que c'était vraiment humain derrière tout ça ? Donc, voilà, on est contents de ceux qui continuent à pousser dans cette direction-là, parce que dans le para, il n'y a pas forcément d'argent, mais en tout cas, c'est en faisant ces efforts-là que, peut-être un jour, on aura la reconnaissance, comme aux Jeux olympiques. » Si l'aspect le plus durable des Jeux reste pour l'heure la construction ou la rénovation d'infrastructures, le mouvement...

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Les écoles juives en plein essor en France

12/9/2024
Cette tendance fait suite à l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël et à la guerre qu'Israël mène depuis à Gaza. Un sentiment d’insécurité a conduit des familles juives à délaisser l’école publique pour rejoindre l’enseignement confessionnel.Ces établissements ont accueilli l’année dernière 11% de plus d'élèves qu''il y a 10 ans. Une croissance qui est pour certains, liée à l’augmentation des actes antisémites en France. À lire aussiHausse des actes antisémites en France: «Vivre en paix est une résistance» À lire aussiExplosion des actes antisémites en France : un phénomène loin d'être nouveau

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Procès des viols de Mazan en France: les colleuses d’Avignon placardent des messages féministes sur les murs

12/8/2024
À Avignon, le procès des viols de Mazan touche à sa fin. C’est la dernière semaine des plaidoiries devant la Cour criminelle du Vaucluse. Le jury rendra son verdict la semaine prochaine. Dominique Pélicot est jugé pour avoir drogué, violé et fait violer sa désormais ex-épouse pendant 10 ans. Commencé il y a près de quatre mois, ce procès a marqué la ville et dans les rues d’Avignon, les collages de collectifs féministes se multiplient. À lire aussiProcès des viols de Mazan: la peine maximale de 20 ans de prison requise contre Dominique Pelicot

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Notre-Dame de Paris: un système anti-incendie novateur pour éviter un autre drame

12/5/2024
La cathédrale Notre-Dame de Paris s’apprête à rouvrir ses portes, cinq ans après l’incendie d’avril 2019. La cérémonie officielle a lieu ce samedi 8 décembre, en présence du président Emmanuel Macron et d’autres chefs d’État étrangers. Le public pourra redécouvrir l’édifice à partir de dimanche, même si des images de l’intérieur ont déjà été dévoilées. On y découvre une cathédrale plus lumineuse et presque chaleureuse. Ce que les visiteurs ne verront pas en revanche, c’est le nouveau système anti-incendie localisé dans la charpente C’est au nord de Paris, à 70 kilomètres de la cathédrale Notre-Dame de Paris, que nous avons rendez-vous. Benjamin Truchot, responsable de l’unité « Dispersion, incendie, expérimentation et modélisation » de l’Ineris, nous accueille dans son bureau. Sur l’écran de son ordinateur, une reproduction en trois dimensions de la nef de Notre-Dame. « Ça, c’est le résultat d’une simulation numérique de propagation de l’incendie dans la nef de Notre-Dame, explique l’ingénieur. Et ce que vous voyez en orange et noir, c’est le feu et la propagation de l’incendie. » Il suffit en effet d’un clic pour démarrer l’animation et observer la propagation du feu version numérique. « L’objectif, c’est de voir à quelle vitesse le feu se propage, à quelle vitesse il atteint la partie haute, comment il interagit avec la ventilation et ça, ensuite, ça nous permet d’imaginer les mesures de sécurité qui vont permettre de juguler la propagation du feu et après de les tester », déroule Benjamin Truchot. Test grandeur nature C’est l’étape suivante : tester en grandeur nature les résultats de la simulation. Pour cela, Benjamin Truchot nous emmène dans un immense hangar, « une chambre d’expérimentation, là où l’on réalise toutes les expérimentations incendies. »Ici a été reproduite à l’identique la charpente de Notre-Dame, dans une version plus petite, qui n’a pas servi bien longtemps, et pour cause : « On a reproduit sur cette charpente un départ identique à un feu qui pourrait se déclencher sur la charpente réelle. » L’expérimentation a eu lieu il y a quelques semaines. Elle a démontré que le feu se propage comme l’avait anticipé la simulation sur ordinateur. Jusqu’à s’éteindre brutalement. Jean-Pierre Bertrand, technicien à l’Ineris, a supervisé le test : « On a démontré qu’après un départ de feu assez massif, le brouillard d’eau arrivait à éteindre le début d’incendie sur la charpente ». Les millions de micro-gouttelettes envoyées par le brouillard d’eau permettent en effet de réduire la température ambiante et d'étouffer les flammes en chassant l’oxygène. Résultat, « c’est le système du brouillard d’eau qui est installé aujourd’hui dans la charpente de la cathédrale », explique Benjamin Truchot. Le moderne au service de l’histoire Le choix du brouillard d’eau pour lutter contre un éventuel nouvel incendie est la conclusion de plusieurs mois de travail et d’un défi : celui d’adapter les dernières technologies numériques aux besoins d’une architecture historique, souligne Benjamin Truchot. « C’est l’intérêt de la modernité et des progrès de la science. C’est la modernité au service de la reconstruction d’un bâtiment historique. » Jean-Pierre Bertrand voit, lui, un autre intérêt à ces semaines d’expérimentation. Celui de faire connaître sa profession. « Les gens comprennent bien l’utilité de mon métier. Ils comprennent que l’on essaye de renforcer la sécurité pour que rien ne se reproduise à l’identique dans le futur. » Benjamin Truchot se montre, lui, plus modeste. « Il y a une petite touche de notre patte à Notre-Dame, oui. » Mais si un nouvel incendie était circonscrit plus rapidement, devrions-nous estimer que c’est aussi grâce à l’Ineris ? « En partie grâce à nous, oui. » L’ingénieur fait toutefois une promesse : cette option n’arrivera pas. À écouter aussiNotre-Dame de Paris : des cendres à la résurrection

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Les cloches de Notre-Dame de Paris

12/4/2024
Dans deux jours, la cathédrale Notre-Dame rouvrira ses portes. Que serait une cathédrale sans ses cloches ? Celles qui ont été endommagées par l'incendie ont été restaurées et repatinées par les artisans de la célèbre fonderie Cornille Havard, en Normandie. Pour accueillir ces cloches dans la cathédrale, la structure de bois qui les portait a dû être en partie reconstruite, car elle avait brûlé. À la demande de l’archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich, les 21 cloches de Notre-Dame sonneront à la volée ce samedi 7 décembre à 18h30. Une cloche est une pièce de fonderie, un instrument de musique et un objet symbolique, dont la fabrication mobilise plusieurs corps de métier. À écouter aussiSécuriser Notre-Dame de Paris: les défis et les secrets du métier d’échafaudeur [1/9]

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Des blocages à l'université Panthéon-Sorbonne Tolbiac en soutien à la Palestine et au Liban

12/3/2024
Faut-il mettre un terme aux partenariats avec certaines universités israéliennes ? C'est en tout cas ce que réclament les étudiants de plusieurs facultés françaises (comme cela s'est fait dans deux établissements belge et italien). Pour faire pression sur la direction d'un campus de l'Université Panthéon-Sorbonne, voilà plus d'un mois qu'une partie des étudiants bloquent l'accès à leurs salles de cours. Un reportage de Tom Malki. C'est un blocage discret. Les étudiants continuent d'entrer dans leur bâtiment, rue de Tolbiac, dans le 13ᵉ arrondissement de Paris, mais les ascenseurs et escaliers permettant d'accéder aux salles de cours sont condamnés. Ilyes a un keffieh accroché au pantalon. Il fait partie des bloqueurs, qui réclament la fin des partenariats avec deux universités israéliennes. « En fait, l'arrêt de ces partenariats impacterait juste le transfert de connaissances qui sont mis en place entre l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et l'université hébraïque de Jérusalem, ainsi que l'université de Tel-Aviv, la deuxième université avec laquelle on a un partenariat. Mais l'arrêt de ces partenariats n'impacterait aucunement les élèves israéliens qui sont déjà présents dans la fac. » Après plusieurs semaines de mobilisation, une délégation d'étudiants bloqueurs a été reçue par la direction. Aywan en faisait partie. « Au sujet des partenariats avec l'université, ils nous ont dit que pour eux, c'était inconcevable de les arrêter. » L'autre principale revendication : c'est la fin des partenariats avec des entreprises françaises impliquées dans la vente de matériel militaire. « Des entreprises comme Thalès et Safran, qui ont des liens avec la fac parce qu'ils financent des masters et du coup, nous, on leur demandait d'arrêter ça, explique Aywan. En fait, on ne voulait pas qu'ils envoient des étudiants en alternance ou que des entreprises d'armement qui littéralement livrent des armes à Israël qui permettent ce génocide soient acceptées dans notre fac, on trouvait ça inconcevable. Et c'est vrai que pour le coup, sur ce sujet-là, même eux, on les a vraiment sentis débordés. » Les étudiants mobilisés victimes de la violence de l'extrême droite Plusieurs étudiants mobilisés ont été victimes de violences. « Quand on est arrivé, il y avait la Cocarde, qui est un syndicat d'extrême droite. Il n'était pas simplement venu tracter. Il y avait aussi un service d'ordre avec eux qui était venu avec des parapluies, avec des gants coqués et du coup, il y a eu des heurts, s'indigne Julie, une étudiante mobilisée. On a eu un camarade qui a eu une double luxation de l'épaule, on a eu un autre camarade qui a eu un coquard et une petite entorse au poignet. » Des voix se sont élevées dans une tribune contre le blocage. L'une des autrices explique cette initiative, après avoir parlé au téléphone avec la direction du campus. « Je suis élue étudiante donc c'est pour ça que j'étais assez contactée par les étudiants qui demandaient la reprise des cours. Parce qu'il y a de plus en plus d'étudiants qui sont en décrochage scolaire, en difficulté, indique-t-elle. On a voulu rédiger une tribune pour exprimer le fait que nous souhaitions rétablir l'échange et conserver nos partenariats. Parce que pour nous, il nous semble essentiel d'échanger avec tout le monde et avec tous les étudiants du monde, qu'ils soient Palestiniens, Israéliens, Français. » Depuis une semaine, le syndicat étudiant l'UNEF confirme des blocages répétés sur plusieurs campus parisiens, portés par les mêmes revendications. À lire aussi«Critiquer la politique du gouvernement israélien est aujourd’hui qualifié d’antisémitisme»

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Des ânes à la rescousse des brebis

12/2/2024
Le loup pourrait bientôt être moins protégé dans l’Union européenne, la Convention de Berne se penche, en cette semaine de début décembre, sur son statut. Il pourrait ainsi passer d’espèce « strictement protégée » à « protégée », car il représenterait un « réel danger » selon Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, contredite par des centaines d'ONG. Certains éleveurs, eux, essayent de vivre en harmonie avec les prédateurs. De notre envoyé spécial à Chemillé-en-Anjou, Dans la ferme des Blottières, à Chemillé-en-Anjou, dans le Maine-et-Loire, au nord-ouest de la France, Benoît Huntzinger met à l’ordre du jour une pratique ancestrale pour protéger son troupeau de brebis. Dans cette région où le loup revient petit à petit, c’est une ânesse qui protège ses 160 brebis, Castafiore, un baudet du Poitou. « Elle vit avec les brebis toute l’année dehors, observe le fermier. On l’a eue très très jeune, ce qui fait qu’il y a eu une sorte d’imprégnation. On nous dit qu’un âne ne doit jamais être seul, etc. En fait, elle, si, elle peut, parce qu’elle n’est pas toute seule, elle est en compagnie de ses copines ! » Certains pourront s’étonner qu’une ânesse, plutôt qu’un chien de berger, défende le troupeau. Pourtant, les explications sont très simples : « Ce qu’il faut savoir, c’est qu’un cheval, un âne, un équidé, ils ont horreur des canidés — les chiens, les renards, les loups. Alors un cheval, quand il voit un danger, sa solution à lui, c’est la fuite. Un âne, c’est territorial. Quand il y a un danger, il va d’abord commencer par défendre son territoire, explique Benoît Huntzinger. Castafiore, son territoire, elle le partage avec nos brebis. Et nous, on l’a vu faire. Je peux vous dire que c’est efficace. » Résultat, l’ânesse a la confiance des brebis : « C’est [Castafiore] la gardienne et les brebis le savent. Et quand il y a un danger, toutes les brebis se regroupent et se mettent derrière Castafiore par rapport au danger. Donc, elle va aller voir ce que c’est et elle va, s’il le faut, faire le nécessaire. Alors, on va dire : le jour où il y aura un loup, votre ânesse, elle ne fera pas long feu. Je ne sais pas si vous avez déjà vu un âne s’occuper d’un sanglier ou autre chose comme ça, ça peut être très très très violent ! » À lire aussiLe loup, le meilleur ennemi de l’homme Une prédation qui a diminué de 90 % Et les résultats sont là. Depuis son arrivée, la prédation a diminué de 90 %. « Moi, aujourd’hui, je suis un éleveur serein. J’ai un niveau de prédation tout à fait acceptable, témoigne le fermier. Il y a d’autres aspects qui sont très importants pour moi. L’avantage qu’a notre ânesse Castafiore, c’est qu’elle mange la même chose que les animaux qu’elle protège et ça, c’est extraordinaire. L’autre aspect, contrairement aux chiens de protection, il n’y a pas de risque pour les promeneurs et les cyclistes de se faire attaquer par notre ânesse. On a rarement vu un baudet du Poitou courir après un cycliste. Nous, ça nous permet d’avoir une cohabitation sereine entre les différents utilisateurs de la campagne et de notre espace sur la ferme. » Mais Benoît Huntzinger le concède volontiers, il n’a rien inventé. Cette méthode a simplement été oubliée : « Il y a un siècle, quand le loup était encore plus massivement présent qu’aujourd’hui, il y avait un dicton breton qui disait : “Là où il y a des moutons, il faut qu’il y ait un âne.” En fait, c’est une technique qui est ancienne, qu’on essaie juste, nous, de remettre au goût du jour, peut-être de façon un peu modernisée. Et encore, c’est un euphémisme. » Avec l’appui de scientifiques du CNRS qui, grâce à cet éleveur, peuvent mettre à jour leurs données, pour réhabiliter plus largement cette technique à une époque où la protection du loup pourrait être revue à la baisse par l’Union européenne. À écouter dans 8 milliards de voisins Mygales, loups, crocodiles... ces animaux sauvages, nos voisins

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Au RN, des formations pour les adhérents, en prévision de possibles élections anticipées

12/1/2024
En France, c'est la semaine de tous les dangers pour le gouvernement de Michel Barnier, il pourrait tomber dès cette semaine si un 49.3 est dégainé ce lundi 2 décembre à l’occasion du vote du budget de la Sécurité sociale et qu’une motion de censure est ensuite votée. Dans ce climat d’instabilité politique, certains parient qu’Emmanuel Macron finira par déclencher de nouvelles élections dès l’été prochain et les partis politiques se préparent. Le parti d'extrême droite, le Rassemblement national, organise depuis plusieurs semaines des formations en ligne pour ses nouveaux adhérents. Il est 11h30 et rue Michel Ange, au siège du Rassemblement national, dans une petite pièce, Edwige Diaz, vice-présidente du parti, est assise devant un ordinateur, entourée de caméras et de projecteurs. Une centaine de nouveaux adhérents du RN sont connectés au live YouTube. Au programme, pendant 45 minutes, une présentation du RN, « Nous sommes le premier parti de France », rappelle la vice-présidente, suivi d'un question-réponses : « La première question qui me parvient : comment fait-on pour distribuer les tracts sur les marchés ? » Parmi les participants au live, un chargé de sécurité, une retraitée, une secrétaire médicale ou encore une cheffe de rayon. « J'ai appris plein de choses. Déjà, comment se rendre sur les sites et les différentes formations du Rassemblement national », témoigne cette participante. Certains adhérents ne cachent pas leur désir d’avoir un jour des responsabilités au sein du parti d'extrême droite, comme le confie une autre adhérente : « Je me suis proposée pour rejoindre une liste Rassemblement national. Je vais continuer effectivement à suivre les différentes formations et j'espère un jour pouvoir intégrer le parti par des élections. » Détecter des profils intéressants À travers ces formations, le Rassemblement national cherche à stimuler ses militants et à détecter des profils intéressants. « Il y a des formations pour les nouveaux adhérents programmatiques, des formations sur le media training, ça fait entre cinq et dix formations par mois, liste Edwige Diaz. C'est un vivier de cadres de demain, de candidats de demain et d'élus de demain. » Il faut dire que lors des législatives de juin dernier, certains candidats s’étaient fait remarquer, notamment pour leur cruel manque de maîtrise des dossiers. Mais ces problèmes n’ont rien à voir avec ces nouvelles formations, défend Edwige Diaz: « Nous n'avons pas mis en place ce dispositif pour éviter quelques accidents qui sont très minoritaires. Nos candidats seront formés, mais en temps voulu, quand ils seront pré-investis. » À lire aussiLégislatives en France: pourquoi le RN peine à faire de ses militants des candidats crédibles La démarche du RN est pragmatique, analyse de son côté Benjamin Morel. Pour le politologue, le parti à la flamme et a encore plus intérêt que d’autres à s’intéresser à la question, notamment au vu du profil sociologique des militants : « Si vous n'avez pas des cadres qui sont formés, structurés, vous donnez une mauvaise image de vous au niveau local, explique le politologue. Ça permet également de les sélectionner. Les adhérents du Rassemblement national viennent souvent plutôt des classes populaires. Les formations qui pourraient approcher le métier politique sont souvent moins présentes que, par exemple, des structures comme La République en Marche où là, on a été chercher des cadres, des CSP+. » Le Rassemblement national affirme être en ordre de marche. Mais au-delà des postures, une réalité : une nouvelle dissolution de l’Assemblée pourrait intervenir dès l’été prochain, dans sept mois seulement. À lire aussiFrance: Michel Barnier fait deux pas vers l'extrême droite pour tenter d'éviter la censure

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Yaya Touré, le berger malien de Villeneuve-la-Garenne

11/28/2024
Du Mali à la France, il est resté le gardien des moutons et des chèvres. Rencontre avec Yaya Touré, le berger du parc des Chanteraines à Villeneuve-la-Garenne. Nous sommes en Seine-Saint-Denis, près de Paris, dans un îlot de verdure au milieu des barres d'immeubles.

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Le difficile partage de l’espace routier: sécuriser en priorité les piétons et les cyclistes

11/27/2024
Pas facile de se partager la route, notamment entre les conducteurs de voitures qui ont l'impression d'être les seuls à respecter le code de la route et les cyclistes ou les piétons qui se sentent bien fragiles. Car en cas d'accident, ce sont eux les plus vulnérables. Un cycliste de 27 ans est mort le 15 octobre à Paris, écrasé par un SUV dont le chauffeur a été mis en examen pour meurtre. Paul Varry militait dans l'association Tous en selle. Ce drame illustre les tensions entre automobilistes et cyclistes. Paris réfléchit à l'interdiction des SUV, une consultation est en cours. À lire aussiMobilités en ville: «Il y a beaucoup à faire en matière d'éducation et d'urbanisme»

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