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Reportage France - Paroles de soignants

RFI

Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.

Location:

Paris, France

Genres:

World News

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RFI

Description:

Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.

Language:

French


Episodes
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Camp des Milles: transmettre la mémoire aux générations futures

1/26/2025
Le 27 janvier, journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste. Cette date correspond à la libération du camp de la mort d’Auschwitz-Birkenau par les Soviétiques en 1945 - il y a 80 ans. Mais qu’en est-il de la transmission de la mémoire, près d’un siècle après la Shoah ? De notre correspondante au Camp des Milles, à côté d’Aix-en-Provence, dans les Bouches-du-Rhône, Aux abords du petit village provençal des Milles, un énorme bâtiment en briques rouges brise l’horizon au milieu d’une pelouse coupée à ras. À l’intérieur, on découvre le site mémorial : « On va rentrer dans le parcours et les deux premières phrases qui nous interpellent sont : que ferai-je demain si ? Comment est-ce arrivé ? » Charlotte, médiatrice du site, raconte l’histoire de ce camp. On y raconte la Shoah sur de grands panneaux et les engrenages qui l’ont rendu possible. Au début de la guerre, ce camp servait à enfermer les étrangers et dissidents. « Là, ce que vous voyez à côté, c’était vraiment le lieu où ils vivaient. Le sol, c'était une poussière d’argile, qui faisait tousser et cracher du sang ». Puis, le camp prend une autre tournure. « D'août à septembre 1942, il devient un camp de déportation, où cette fois hommes, femmes, enfants, bébés vont être déportés jusqu’à Auschwitz. » Dans l’auditorium du site, plusieurs classes de CM2 répètent le Chant des marais – aussi appelé le Chant des déportés. C’est Blandine, professeure des écoles et médiatrice auprès des élèves de primaire, qui encadre cet atelier. « Le travail s’est fait à la fois dans la compréhension des paroles, mais aussi dans le lien avec le site ». Est-ce qu’en CM1 ou en CM2, on est réceptifs, à la mémoire de la Seconde Guerre mondiale ? « On va dire que c’est difficile parce que plus on avance dans le temps, plus on est dans ce qui fait partie de l’Histoire. Mais après, il y a pleins d’autres possibilités pour toucher les enfants, en faisant des chants comme ça, en participant à des commémorations, explique Blandine. Pour les enfants, on va beaucoup plus travailler sur les vidéos. Ça peut être les différentes formes de discrimination, comment est-ce qu’ils les voient à l’école et ce qu'on peut faire pour lutter contre les discriminations, notamment le harcèlement scolaire ». Car la particularité du Camp des Milles, c’est le volet réflexif qui clôt la visite. Dans cet espace, on répond aux questions posées en début de parcours. Le seul grand camp français d’internement et de déportation encore intact Alain Chouraqui, directeur de recherche au CNRS et président de la Fondation du Camp des Milles : « Tout notre propos, c'est l’Histoire au service du présent : comment faire pour que plus jamais ça. Et d’ailleurs, c'est ce qui fonctionne le plus pour des jeunes publics éloignés de ces sujets qui nous disent parfois : la Seconde Guerre mondiale, ce n'est pas mon affaire. Ils s’aperçoivent que quelque part tous ces grands événements parlent d’eux. Parlent des racismes, de ce qu’ils vivent au quotidien, d’effets de groupes, des petits chefs ». Et ainsi, ajoute Alain Chouraqui, parler de l’Histoire, transmettre cette mémoire, c’est espérer que justement, cela ne se reproduise plus. À lire aussiAnniversaire de la libération du camp d'Auschwitz: comment la Shoah est-elle enseignée?

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France: 1,5 million de pannes d'ascenseurs par an, un calvaire pour les usagers à mobilité réduite

1/23/2025
Ne pas pouvoir remonter ses courses quand on habite au 15e étage ou simplement sortir de chez soi à cause de l'ascenseur en panne : chaque année, 1,5 million de pannes d'ascenseurs sont recensées en France. Pour venir à bout de ce problème récurrent et préoccupant, qui touche des milliers de personnes, une proposition de loi, visant à lutter contre les pannes d'ascenseurs non prises en charge, est en débat depuis jeudi 23 janvier à l'Assemblée nationale. Dans une banlieue résidentielle, à Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine, Abdeladim Outtaleb se déplace en fauteuil roulant. Il loue un appartement situé au 2e étage et, suite à de fortes pluies, l'ascenseur de son immeuble est en panne. Une situation qui dure depuis deux mois. « Je vis un enfer, confie-t-il. Je ne peux pas descendre. Je ne peux rien faire à part télétravailler chez moi. J'ai envie d'aller au musée, dans un parc, prendre l'air, comme tout le monde ! Moi, qui suis en situation de handicap, j'ai l'impression d'être en prison. Pour l'instant, moi, je subis. » Pour sortir enfin de chez lui. Abdeladim a trouvé la solution. Il fait appel aux services de Fouad Ben Ahmed. Ce militant au sein du collectif Plus sans ascenseur a lancé, il y a quelques années, SAMV (Solution d'assistance à mobilité verticale), une société qui travaille à ne plus laisser sur le carreau les personnes à mobilité réduite. « On a adapté un moteur électrique avec un équipement spécifique, répondant à nos usages, explique-t-il. On peut déplacer une personne du rez-de-chaussée au 18e étage, jusqu'à 130 kilos, sur tous types d'escaliers. Le plus important, c'est la formation, la compétence. Nos assistants sont un peu des guides de haute montagne. » Le guide de haute montagne en question, souriant, qui vient délivrer Abdeladim, s'appelle Willy. Abdeladim est alors arnaché à une chaise très particulière, avec un moteur électrique à sa base et dont le mouvement rotatif épouse les marches et permet de les descendre. Un travail très particulier pour Willy, jeune recrue de 22 ans : « Ce n'est un travail commun. Rendre service, j'aime cela, mais cela demande de la patience, notamment pour comprendre le mécanisme de la chaise. Il faut se mettre sur le bord. Il faut ensuite pencher la chaise, régler le bouton des trois vitesses, etc. C'est la chaise qui fait tout le travail. Nous, nous sommes là en qualité d'assistant. » Les pannes d'ascenseurs récurrentes s'invitent aussi au sein de l'Hémicycle. « Avec cette loi, on remet de l'ordre dans le système de la maintenance des ascenseurs : obligation de stocks de pièces pour les sociétés ascensoristes, obligation de délais d'intervention, obligation de mesures de prescription pour qu'il y ait, dans le cadre d'une panne prolongée, des mesures de substitution : portage de repas, portage de courses, portage de personnes dans les escaliers... Il y a des sociétés qui font cela aujourd'hui », détaille le socialiste Philippe Brun, porteur de la proposition de loi à l'Assemblée nationale. Alors que les députés planchent pour trouver une solution, Abdeladim a pu descendre les dizaines d'escaliers qui le séparent de l'extérieur. « Deux minutes pour descendre ! C'est une solution alternative utile, SAMV, mais uniquement à court-terme. J'ai envie de retrouver ma vie normale », clame-t-il. Chaque année, on recense 1,5 million de pannes d'ascenseurs en France. À lire aussiFrance: découverte à Paris de la Maison des coursiers, un havre pour les livreurs à vélo

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France: la CGT manifeste devant Bercy pour défendre un secteur industriel menacé

1/22/2025
En France, la situation économique continue d'inquiéter. Alors que les finances publiques sont dans le rouge, les défaillances d'entreprises et les plans sociaux se multiplient, particulièrement dans le secteur industriel. La CGT, l'un des principaux syndicats français, a organisé, mercredi 22 janvier, une manifestation devant le ministère français de l'Économie et des Finances pour réclamer des mesures d'urgence. Réunis le 22 janvier devant le ministère de l'Économie, dans le quartier de Bercy, à Paris, ils sont plusieurs centaines de militants venus de tout le pays à avoir répondu à l'appel de la CGT. Les chasubles rouges et les drapeaux fièrement agités portent les noms d'Auchan, Arcelor, Fonderies de Bretagne, Michelin, Vencorex et tant d'autres. Une carte de France des entreprises qui licencient et des usines qui ferment. À la tribune, le constat de Sophie Binet, la secrétaire générale du syndicat, est sans appel : « Nous sommes ici pour forcer le gouvernement et le patronat à sortir du déni et à regarder en face la situation. Il n'y a pas de réindustrialisation. Tous les experts partagent le constat de la CGT, nous sommes au début d'un tsunami de désindustrialisation. » Illustration près de Grenoble, où le chimiste Arkema vient d'annoncer cette semaine plus de 150 suppressions de postes, alors que les 450 salariés de leur principal fournisseur Vencorex se battent depuis des mois pour sauver leur entreprise en redressement judiciaire. « Vencorex n'est même pas encore mort qu'Arkema a déjà commencé à lancer son plan social, déplore Séverine Dejoux, technicienne-chimiste et élue CGT de Vencorex. Dans l'industrie chimique, c'est comme cela. Toutes les entreprises sont liées les unes aux autres, et quand il y en a une qui tombe, ben ça tombe en chaîne derrière. » Elle l'assure, la survie de Vencorex et d'Arkema, c'est pourtant une question de souveraineté. « Nous, on produit du sel, que l'on revend à Arkema. De notre sel, sont produits les éponges de zirconium pour le refroidissement des réacteurs nucléaires en France, le carburant de la fusée Ariane et le carburant des missiles de défense français », énumère-t-elle. « Quand on a rencontré le ministre de l'Industrie, poursuit la jeune syndicaliste, la seule chose qu'il a été capable de nous dire, c'est "on a aidé à vous obtenir une prime de licenciement". Mais nous, on n'en veut pas. Nous, on n'était pas venu voir le ministre des Primes de licenciement, on était venu le voir le ministre de l'Industrie. » La réponse politique n'a pas satisfait les premiers concernés. La CGT réclame donc des nationalisations et un moratoire sur les licenciements. Deux concepts qui ne figurent pas vraiment dans le vocabulaire du Premier ministre François Bayrou. L'instabilité politique de ces derniers mois n'a en tout cas pas facilité les choses pour Sophie Binet. « ​​​​​​​À l'étranger, la Chine et les États-Unis en tête, on n'hésite pas à nationaliser, à protéger ses fleurons industriels, à mettre en place des plans d'investissements massifs », affirme la secrétaire générale du mouvement syndical. La situation, elle, risque encore de s'aggraver. Auditionné le même jour par l'Assemblée nationale, le président d'ArcelorMittal France a prévenu que « ​​​​​​​tous les sites de sidérurgie européens » risquent la fermeture en 2025 « si rien n'est fait pour protéger l'acier européen », notamment de la concurrence chinoise. À écouter aussiIndustrie française: «Il faut un plan stratégique si on ne veut pas un bain de sang sur l'emploi» À lire aussiFrance: les salariés de la Fonderie de Bretagne se battent pour leur survie

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Mayotte: un mois après la catastrophe, retour sur l'élan de solidarité des cagnottes en ligne

1/21/2025
Il y a un mois, au lendemain de la catastrophe du cyclone Chido, des appels aux dons ont été lancés pour venir en aide aux Mahorais. Des collectes de matériel et de nourriture ont été organisées par de nombreuses associations. Près de 700 cagnottes ont vu le jour sur la plateforme Leetchi. Face à l'urgence, l'élan de solidarité pour Mayotte a été immédiat. Ainsi, dès le lendemain de la catastrophe naturelle, des centaines de cagnottes ont vu le jour sur une plateforme en ligne bien connue des Français, Leetchi. « Pour Mayotte, il y a à peu près 700 cagnottes qui ont été créés, qui ont permis de collecter environ entre 700 000 et 800 000 euros. Au total, on a pu dénombrer 17 000 personnes qui, sur ces 700 cagnottes, se sont mobilisées pour aider les populations et leur apporter un soutien financier », énumère le directeur général de la plateforme, Jérôme Daguet. Johan Reboul, dit « Le Jeune Engagé » sur les réseaux sociaux, est un influenceur. Il a lancé une cagnotte pour aider Sarah Minas, professeur des collèges à Mayotte. Un mois après, celle-ci dépasse les 40 000 euros. « Je ne la connaissais pas directement, mais juste après ce qui s'est passé à Mayotte, j'ai eu un grand sentiment d'impuissance, confie-t-il. J'ai fait un stage aux Nations unies, où mon ancienne responsable m'a parlé de cette prof à Mayotte qui, en cherchant ses élèves dans les bidonvilles, constatait qu'il n'y a aucune assistance, qu'il n'y a aucun secours à apporter à cette population qui vient de subir un cyclone. C'est pour cela que j'ai lancé cette cagnotte. Cela pourra aider Sarah à chercher ses élèves et apporter de l'aide directement à la population. » À des milliers de kilomètres, grâce à ces dons, Sarah Minas organise des équipes de bénévoles sur le terrain. « Les distributions se font tous les deux jours selon les quartiers. À chaque fin de distribution, je centralise les dépenses qui ont été faites. Johan, qui tient la cagnotte, me dit alors combien d'argent reste sur la cagnotte. Avec ce qui reste, je planifie les prochaines journées de distribution », explique la jeune enseignante. Durant la collecte, la plateforme opère des contrôles. « De notre côté, chez Leetchi, on est extrêmement vigilant à ces sujets de destination des fonds et de vérification des identités », confirme Jérôme Daguet. C'est grâce à la communauté de plus de 140 000 personnes suivant Johan Reboul sur les réseaux sociaux que la cagnotte a eu du succès. Mais, pour l'influenceur, c'est avant tout une responsabilité importante : « La cagnotte a marché aussi parce qu'il y a eu de la confiance de la part de la communauté. Il fallait démontrer concrètement comment on allait utiliser cet argent. Au début, j'ai dû avancer de mes propres fonds puisque, justement, la plateforme a bloqué le transfert de fonds pour s'assurer que l'argent était bien dépensé. Ils m'ont demandé des preuves, ils m'ont demandé des comptes. Il y avait toute une logistique à faire pour vraiment démontrer que cela allait bien directement sur place. » Aujourd'hui, cette cagnotte d'urgence est fermée. La générosité des donateurs a permis d'aider des familles démunies, même si, pour Sarah, il reste encore beaucoup à faire pour ses élèves et pour leurs parents. À écouter aussiMayotte: une rentrée pleine d’incertitudes

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En Martinique, l'ouverture du procès de Rodrigue Petitot, figure du mouvement contre la vie chère

1/20/2025
Le procès de Rodrigue Petitot, ainsi que de trois autres membres et sympathisants du Rpprac (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens), s’ouvre ce mardi 21 janvier à Fort-de-France. Le leader du Rpprac est actuellement en détention provisoire après avoir été condamné à 10 mois de détention provisoire pour des propos jugés menaçants à l’égard de plusieurs élus locaux. De notre correspondante en Martinique, Peggy Saint-Ville, Alors que cette audience des deux prochains jours suscite une grande attente en Martinique, les solutions politiques mises en place pour lutter contre la vie chère restent discutées. En réponse à la hausse significative des prix des produits de consommation courante, un dispositif a été instauré depuis le 1ᵉʳ janvier par la grande distribution, l'État et la collectivité territoriale de Martinique. Toutefois, cela ne semble pas encore satisfaire pleinement la population, qui se fait plus rare dans les rayons des grandes surfaces. Du côté du Rpprac, les manifestations se font aussi plus discrètes à la suite des condamnations de plusieurs sympathisants ayant exprimé ouvertement récemment leur colère contre la justice et ses représentants. Quatre mois après le lancement du mouvement contre la vie chère, se pose la question de la place de la mobilisation dans un contexte de crise économique et des perspectives d’avenir du Rpprac. À écouterMobilisation contre la vie chère en Martinique: «Le soutien populaire déterminera la durée du mouvement»

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Mayotte: une rentrée pleine d’incertitudes

1/19/2025
Ce lundi 20 janvier, personnels et enseignants font leur retour dans leur établissement, plus d’un mois après le cyclone Chido et la tempête Dikeledi. Les écoles ont été durement impactées, 39 ne sont pas en état de rouvrir. Seulement cinq établissements pourront rouvrir, mais avec des jauges très limitées. Au vu de l’état des bâtiments et des fragilités psychologiques du corps enseignant, beaucoup de questions se posent. De notre correspondante à Mayotte, « Là, c'est notre accueil qui avait été inondé par Dikeledi. L'entreprise est en train de finir les travaux, ça sera opérationnel pour lundi ». Au collège de Dembéni, le principal adjoint Maxime Makou prépare la rentrée du personnel. Ici, deux salles de classes ont été détruites. Des dégâts moindres par rapport à d’autres établissements. Comme au lycée du Nord, à Acoua, où des toits ont été arrachés, des murs brisés et la clôture broyée. Véronique Hummel, professeure documentaliste dans l'établissement, se demande comment faire classe dans ces conditions : « Énormément de salles de classe ne sont pas utilisables. L'électricité n'est revenue qu'un mois après le cyclone et l'eau n'est revenue que mardi 14 janvier au matin ». À lire aussiMayotte: la rentrée des classes repoussée après les dégâts des cyclones Chido et Dikeledi Cette rentrée administrative vise d'abord à accueillir le personnel « On s'aperçoit qu'il y a une disparité des vécus. Et il va falloir faire cohabiter toutes ces personnes qui ont chacun une lecture différente de la situation », explique Jacques Mikulovic, recteur de l'académie de Mayotte. Des professeurs étaient absents au moment du cyclone, d'autres l'ont vécu et sont plus ou moins impactés psychologiquement. Alors que beaucoup ont perdu leur logement, la question se pose si les professeurs vont revenir à Mayotte. L'académie a déjà beaucoup de mal à recruter. Une situation que redoute le rectorat : « Forcément, il y a une crainte parce que certains ont perdu leur logement et se posent la question de savoir comment ils vont faire. Nous, on souhaite qu'ils rentrent et puis qu'ils trouvent la solution et qu'on les accompagne pour trouver une solution aussi ». À lire aussiMayotte, un mois après le cyclone Chido : récits croisés de reporters [1/2] Greg Batin est contractuel, il enseigne la physique-chimie dans un collège de Mamoudzou. S’il n’a plus d’appartement, il n'envisage pas non plus de partir. « Le fait d'être contractuel pour ma part, ça n'a pas tellement d'influence, contractuel comme titulaire. C'est plus un engagement qu'on prend vis-à-vis des élèves d'être prof. Donc, personnellement, je compte rester une fois qu'on a vécu ça ensemble. Ça a d'autant plus d'importance de rester, d'accompagner ». Tous expriment de l’inquiétude pour leurs élèves. « Ce sont des élèves qui sont dans une situation très précaire et, là, l'incertitude est présente, confie Anaëlle Bracieux, qui enseigne le français aux enfants allophones. Quant au fait qu'on n'est pas sûr qu'ils seront tous là à la rentrée, on verra, on attend de voir si ses effectifs seront complets. S'il y en a qui sont partis, s'il y en a qui se sont déplacés, s'il y en a qui ont été blessés ». Ils se sentent aussi démunis face aux jeunes. « Dans mon quartier, je croise les élèves, alors tous me demandent, et Madame, il faut s'inscrire sur Parcoursup ? Comment fais-je ? Parce qu'il y a des dates à respecter. Très honnêtement, moi, je ne peux pas leur répondre, regrette Véronique Hummel. Je ne sais pas quand ils pourront se connecter parce qu'eux-mêmes n'ont pas de connexion chez eux, encore moins au lycée ». Et c'est à partir du lundi 27 janvier que les écoles vont rouvrir au 117 000 élèves de l’académie. À lire aussiCyclone Chido à Mayotte: au bidonville Majicavo Koropa, une enseignante recherche les élèves disparus

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Les progrès dans l'accès à l'avortement en France, 50 ans après la loi Veil

1/16/2025
Voilà 50 ans que Simone Veil a prononcé son célèbre discours face à l’Assemblée nationale, des mots qui ont marqué l’histoire : « Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement ». Ce vendredi 17 janvier 2025, cela fait 50 ans, jour pour jour, depuis l’entrée en vigueur de la loi qui dépénalisait l’avortement. De notre envoyée spéciale à Toulon, dans le Var, Depuis 1975, nombreuses sont les avancées autour de l’accès à l’Interruption volontaire de grossesse (IVG) en France. La dernière en date donne la possibilité aux sages-femmes de procéder aux IVG instrumentales dans les mêmes conditions que les médecins. Derrière les portes vitrées de l'hôpital Sainte Musse de Toulon — le Var est le département où l'on recense le plus d’IVG par habitante en métropole —, après un ascenseur et un dédale de couloirs, on peut rencontrer Julia, sage-femme habilitée à pratiquer les Interruptions volontaires de grossesse. « Tous les lundis, il y a une sage-femme qui fait des consultations d’IVG. Le lundi matin, on est au bloc pour faire les IVG chirurgicales et ensuite, l’après-midi, on a un créneau pour faire des consultations et mettre en place les IVG médicamenteuses ou programmer un créneau de chirurgie », détaille la sage-femme. Les IVG chirurgicales, ce sont celles qui nécessitent une opération et qui permettent aux femmes d’avorter jusqu’au délai maximum légal de 14 semaines de grossesse. Les sages-femmes volontaires, comme Julia, peuvent le pratiquer depuis avril dernier. « Le but, c'était de pouvoir répondre à une demande croissante, de garantir un accès du droit à l’IVG et de pouvoir répondre à la demande des patientes, explique Julia. Très souvent, lors des appels, elles nous disent : "Je veux que ça soit vite et que ça se passe vite". » Alors, Julia et une de ses collègues se relaient chaque semaine. « Il y a un lien de confiance qui est tissé et nous permet de les mettre dans un vrai parcours de soins, qu’elles soient suivies », se réjouit la sage-femme. À lire aussi17 janvier 1975 : la loi Veil dépénalise l'avortement en France Une avancée pour les sages-femmes et les femmes Une avancée pour les sages-femmes, mais surtout pour les femmes, explique le docteur Quentin Berl, gynécologue-obstétricien et responsable du réseau Ville-hôpital sur les IVG de Toulon : « C’était une demande depuis assez longtemps de certaines sages-femmes qui faisaient déjà les IVG médicamenteuses en ville. C’est un acte qui techniquement, avec une formation, peut être réalisé en toute sécurité. Et la possibilité pour ces sages-femmes de le faire, c’est vraiment une très bonne avancée pour faciliter l’accès. » Parfois, avant de pousser les portes de l’hôpital, les futures patientes s’adressent au Planning familial varois. Dans des locaux, en pleine ébullition pour cette date anniversaire de la loi Veil, Valérie, conseillère au Planning familial de Toulon, explique avoir déjà observé les bénéfices de l’autorisation pour les sages-femmes de pratiquer l’IVG instrumentale : « Maintenant que les sages-femmes ont l’autorisation de le faire, ça nous permet aussi de libérer des créneaux pour la contraception, de permettre à d’autres femmes de venir. » Même si on peut toujours aller plus loin, selon elle : « Nous, au niveau de l’IVG instrumentale, on oriente. Ça permet d’avoir un accès à l’IVG plus important, de pouvoir répondre à la demande. Après, la sage-femme, elle va poser un acte médical. Moi, je suis pour la formation du personnel médical à pouvoir écouter et entendre leurs ressentis et leurs émotions. Que ça ne soit pas qu’un geste médical. » En France, plus d’un avortement sur cinq est réalisé par voie chirurgicale. À lire aussi«Historique»: la France inscrit l'avortement dans sa Constitution

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France: découverte à Paris de la Maison des coursiers, un havre pour les livreurs à vélo

1/15/2025
Le succès de L'histoire de Souleymane, film primé au festival de Cannes, a permis au grand public de plonger dans le quotidien des livreurs à vélo. Depuis 2021, la Maison des coursiers accueille les livreurs des plateformes de livraison (Deliveroo, Uber Eats...) quatre jours par semaine. Un lieu unique et gratuit qui appartient à la ville de Paris, où ces travailleurs précaires peuvent simplement se reposer entre deux courses. Des permanences juridiques et administratives sont aussi proposées. C'est un lieu qui passe inaperçu, pourtant situé dans un quartier très populaire avec de nombreuses boutiques de beauté afro. À Paris, la Maison des coursiers se trouve dans une ancienne agence EDF réaménagée. « Il y a une grande salle ou les livreurs attendent. Il y a du café, du thé, de quoi se restaurer. Il y a un micro-ondes, des toilettes, des prises pour pouvoir charger ces téléphones ou ces batteries... », décrit Circé Lienart. Depuis 2021, cette dernière coordonne cet espace : « On donne directement sur le boulevard Barbès, pour que cela soit simple pour les livreurs de venir et de potentiellement mettre aussi leur vélo en sécurité. » L'un d'eux confie : « On vient parfois prendre du temps ici, se mettre au chaud, surtout dans ces moments de fraîcheur, profiter pour prendre un petit café. » Ils y garent aussi leurs vélos pour les mettre en sécurité. À lire aussiFrance: les livreurs des plateformes en grève pour de meilleurs salaires Espace de pause, mais aussi de démarche Dans la salle aux couleurs vives, tout est fait pour les aider dans leur démarche. Chacun a ses habitudes, s'installe, prend son repas, à l'image de ce livreur Ivoirien. Ladji termine son attiéké-poisson en attendant son rendez-vous : « Je viens ici pour plusieurs démarches. Je dirais même pour tout. Pour envoyer mes CV dans les entreprises, prendre rendez-vous aussi à la préfecture, la Caf, la Sécurité sociale... Je viens régler tout ici. » Payés à la course pour un salaire de misère, bien inférieur au Smic, ces livreurs à vélo multiplient les heures de travail en prenant des risques. Circé Lienart, responsable de la Maison des coursiers, nous explique : « On va les accompagner sur l'accès aux droits de santé parce que c'est très important, s'ils ont un accident, qu'ils puissent quand même se faire soigner. C'est un métier quand même assez accidentogène. Et il y a d'autres risques de santé, de problèmes de santé qui sont liés. » Le premier livreur, qui apprécie le café de la Maison des coursiers, confirme : « Je suis venu voir l'infirmière. J'avais rendez-vous avec elle pour avoir des bilans sur ma santé concernant le travail, souvent des maladies musculaires ou des infections parfois, tout ça... C'est vraiment dur, mais on n'a pas le choix. » À lire aussiProcès Deliveroo: le lien de subordination entre livreurs et plateforme en question La régularisation par le travail est difficile dans ce métier Ces livreurs sont souvent dans des situations précaires. Circé Lienart reprend : « Au début, on avait une grande majorité de personnes en situation irrégulière. La difficulté, c'est que les livreurs travaillent beaucoup, même plus que les travailleurs salariés en général. Mais ils n'ont pas accès à la régularisation par le travail, soit parce que le compte n'est pas à leur nom, soit parce qu'ils ont des factures et pas de fiches de paie. Et avec ça, les préfectures ne permettent pas la régularisation par le travail. C'est aussi pour ça qu'il y a une sur-représentation par rapport à d'autres métiers. » Pas le temps de souffler pour Circé Lienart, qui enchaine. Elle aide un coursier qui a le statut de réfugié à remplir un dossier de demande de logement. Après Paris et Bordeaux, d'autres maisons de ce type sont en projet à Lille et à Grenoble. À lire aussiFrance: le difficile quotidien des livreurs à vélo victimes de racisme et autres discriminations

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Guyane: les bustes d'Amérindiens exhibés à Paris bientôt de retour sur leurs terres

1/14/2025
Nouvelle avancée dans le travail de recherche mené depuis plusieurs années par l'association Moliko Alet-Po, composée de descendants d'Amérindiens de Guyane et du Suriname qui avaient été exhibés, il y a 132 ans, au Jardin d'acclimatation de Paris. L'association a permis d'identifier un groupe de 33 personnes arrivées en plein hiver 1892 dans le cadre des expositions humaines en cours à l'époque. Les mauvaises conditions de vie et le froid ont eu raison de leur santé. Plusieurs d'entre eux moururent avant leur retour en Guyane. Leurs descendants réclament le rapatriement des restes de leurs aïeuls. En attendant la mise en place d'une loi d'exception qui permette ce retour, l'association continue son travail de recherche d'informations pour identifier les derniers autochtones du groupe. Malé, 17 ans, et Kuani, 27 ans, sont les deux Arawaks du groupe d'Amérindiens anciennement exhibés au Jardin d'acclimatation de Paris qui manquaient à l'identification, sur les huit membres du groupe décédés avant leur retour en Guyane. Face à leurs deux bustes moulés et exposés dans les sous-sols du musée de l'Homme, Corinne Toka-Devilliers, présidente de l'association Moliko Alet-Po, est prise par l'émotion : « Ils sont là, ils dorment presque, ils sont sereins. L'émotion est grande, vraiment. Au bout de 132 ans, les voir... Et puis, les voir tous réunis à travers la photo – puisqu'une photo, c'est aussi une âme –, c'est une belle étape de notre histoire. » Une belle étape qui marque une progression vers la restitution des restes des Amérindiens pour un retour en Guyane : « C'était l'étape suivante. On savait leur existence dans ces moulages. Et pour moi, après les restes humains, il fallait les deux moulages, parce qu'ils font partie du groupe. Et il était aussi important pour l'association de les voir. C'est une réalité, et aujourd'hui, on peut dire que, pour le retour, officiellement, nous demandons les six restes humains et nos deux bustes de Kuani et Malé. » À lire aussiGuyane: plainte des peuples autochtones déposée auprès de l'ONU Un retour prochain pour les Amérindiens exhibés Kuani et Malé, deux frères, sont décédés quelques jours après leur arrivée au zoo humain. Le moulage en plâtre de leur buste a été fait après leur mort, explique Martin Friess, directeur scientifique au musée de l'Homme : « Le principe du moulage, que ce soit sur le vivant ou sur le mort, consiste à faire un négatif, un plâtre. Et puis, on fait un positif à partir donc de ce moule qu'on peint, et ensuite, on modélise un peu certaines parties comme les yeux. Les yeux ont été colorés aussi. » Pour Jean-Victor Castor, député de Guyane présent à la consultation des bustes, ce moment est important dans la démarche de restitution engagée par l'association : « Il faut tenir compte de l'avancée du travail qui a été fait par l'association Moliko qui porte cette demande de restitution. On ne peut pas attendre non plus que le véhicule législatif soit très long. » Le gouvernement a reçu la semaine dernière le rapport qu'il attendait sur ce dossier. Les descendants des Amérindiens exhibés espèrent qu'une solution juridique sera rapidement trouvée pour permettre le retour de leurs ancêtres sur leur terre natale. À lire aussiL'enfance perdue des Amérindiens de Guyane envoyés en pensionnat catholique

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Mayotte: un mois après le cyclone Chido, des conditions de vie toujours très précaires

1/13/2025
Il y a un mois, le cyclone Chido dévastait Mayotte et faisait au moins 39 morts et plus de 5 000 blessés, selon le dernier bilan. D'abord coupé du monde, l'archipel panse maintenant ses plaies. Le gouvernement assure que 70% des foyers ont retrouvé l'électricité, mais dans les faits, les conditions de vie restent très difficiles. Entre débrouille et frustration, Raphaël Delvolvé a recueilli quelques impressions de Mahorais rencontrés sur place. Depuis Chido, deux sons raisonnent plus que les autres à Mayotte : celui de la taule et celui des tronçonneuses. Les opérations de déblayage continuent dans l'archipel, où aucun endroit ne semble épargné. « Cette fois-ci, ça a vraiment frappé l'île en plein fouet. Vous voyez les dégâts », relève Aramadi Salim, un chauffeur. Il conduit des camions le matin et l'après-midi un taxi à Mamoudzou, la préfecture. Dans ces décors de végétation détruite et de routes jonchées de débris et de déchet, Aramadi Salim voit une très légère amélioration : « Ça commence à changer. On a fait une semaine dans le noir et sans eau. On se débrouillait par-ci et par là pour trouver de l'eau. Depuis que l'électricité est revenue, ça va. » Il a repris son travail avec beaucoup de contraintes : « Rien que pour avoir le carburant, il faut faire la queue comme pas possible. » Ce semblant de retour à la normale n'existe qu'à Mamoudzou. Au nord de l'archipel, touché par l'œil du cyclone, les choses sont bien plus compliquées. « Le bateau, c'est mon outil de travail. Si je n'ai pas de bateau, je ne peux pas travailler », confie un pêcheur, devant une baie ou la plupart des bateaux sont retournés. Cet homme venu de la ville d'Hamjago se sent abandonné : « On est un petit peu exclu de la zone Mamoudzou, même au niveau des informations. » À lire aussiCyclone Chido à Mayotte: «Le bilan officiel se stabilise peu à peu» L'immigration clandestine pèse dans la reconstruction L'information est sans doute ce qu'il y a de plus précieux après l'eau et la nourriture à Mayotte. Les contacts avec les autorités et les assurances demeurent par endroit impossible. Et les doutes se renforcent. « Pourquoi ils cachent la vérité ? La moitié de la population d'Hamjago n'a pas l'électricité », s'agace Faoulati, mère de famille. Dans sa tenue traditionnelle, elle laisse exploser sa colère : « C'est inhumain. Les aides qui sont arrivées, on ne les voit pas ici, au nord. Tout est concentré sur les bidonvilles qui regroupent des personnes rentrées illégalement sur le territoire. Et nous, on compte pour rien. » Les bidonvilles, appelés ici bangas, sont le symbole d'un autre problème de Mayotte : l'immigration clandestine venue en grande partie des Comores. Le sentiment de surpeuplement des quelques 374 km² du territoire et de saturation des services publics s'est renforcé après le cyclone dans les zones les plus reculées. Mari Atibou, qui habite le sud de Mayotte, lâche : « C'est un grand problème qu'il y a Mayotte en ce moment. Quand on regarde, tous les bangas sont déjà montés. C'est le moment de régler tout ça. » Lors de sa venue il y a deux semaines, le Premier ministre François Bayrou a promis outre de s'attaquer à la question migratoire, mais aussi de reconstruire Mayotte en deux ans. À lire aussiMoins d'un mois après le cyclone Chido, Mayotte affronte la tempête tropicale Dikeledi

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Comment les forêts du massif de La Colle Noire se sont régénérées, après un incendie dévastateur

1/12/2025
En 2005, un feu d'origine humaine dévastait la quasi-totalité du massif de La Colle Noire, près de Toulon, dans le sud de la France. Cette forêt méditerranéenne littorale avec des arbres cinquantenaires, voire centenaires, a été calcinée en quelques heures. Comment les gardes du Conservatoire du littoral ont-ils travaillé pour réhabiliter cette forêt après le passage des flammes ? Un garde du littoral du massif en compagnie de rangers des quatre coins du monde sont venus échanger sur les défis liés au changement climatique dans les espaces forestiers. Près de 20 ans après l'incendie, la forêt de la Colle Noire ressemble plutôt à un maquis. Quelques pins ont atteint plusieurs mètres, mais il y a surtout des arbustes. « En Méditerranée, on a les aromatiques. Ici, regardez le romarin que vous connaissez très bien en cuisine. Là, la lavande sauvage, vous pouvez sentir » : Franck Bertrand, garde du littoral, mène le groupe de rangers internationaux sur le sentier qui serpente au-dessus de la mer Méditerranée. « Ici, il y a 19 ans, il n'y avait plus rien ici. Il n'y avait plus une mouche qui volait, plus une herbe. Il n'y avait que des troncs calcinés », se souvient-il. Pour réhabiliter la forêt après le feu, les gardes du massif n'ont fait qu'une seule chose : ils ont fabriqué des « fascines . « Le plus gros danger après un feu ici, c'est la perte de la matière, de la terre. Donc, on a réalisé des fascines. C'est la coupe des arbres morts et calcinés qu'on met en travers des pentes pour retenir l'eau lors des fortes pluies et garder cette terre qui va favoriser la régénération des graines et de la forêt », développe le garde français. À lire aussiLe changement climatique en cause dans les incendies sur le pourtour méditerranéen Les avantages de la régénération naturelle Et puis, ils ont laissé faire la nature. Laisser la végétation se régénérer toute seule est plus efficace que de replanter. « On a le chêne liège, le champion de l'adaptation. Son écorce va brûler en premier. Et une fois le feu passé, les bourgeons qui sont en dormance à l'intérieur vont redémarrer », explique Franck Bertrand. Car les arbres qui repoussent naturellement sont plus résistants, notamment à la sécheresse : « Ces arbres, qui ont connu d'années en années ces incendies, ils savent se défendre. Ils s'adaptent vraiment au milieu. Alors qu'un arbre qui a grandi en pépinière, qui a subi un arrosage quotidien une fois dans le milieu naturel, a très, très peu de chances de survivre. Voire aucune. » Le feu fait partie du fonctionnement naturel de nombreuses forêts. Mais à cause du changement climatique, de l'urbanisation et des imprudences humaines, la fréquence de ces incendies est bousculée. En Méditerranée, on est passé d'un incendie tous les 600 ans à un tous les 50 ans. À lire aussiCanada: des feux de forêt précoces ravivent le cauchemar de l'été 2023 Incendies préventifs et protection de la biodiversité Face au garde français, Benson Kanyembo, ranger du parc national de South Luangwa en Zambie, acquiesce. Son problème à lui, ce sont les braconniers : « Nous planifions des incendies préventifs pour éviter les grands feux de fin de saison dans le parc. Mais parfois les braconniers mettent le feu avant nous. Ils font ça pour dissimuler leurs activités illégales. » Pour Lisa Jennings, garde forestière dans les montagnes Blue Ridge de l'Est des États-Unis, c'est l'inverse. Pour protéger les gens qui ont installé leurs maisons dans les bois, elle ne peut plus laisser sa forêt brûler comme il le faudrait : « Nous avons beaucoup d'espèces qui dépendent du feu pour pousser. Les pommes de pin, par exemple, ne libèrent leurs graines que lorsque certaines hautes températures sont atteintes grâce au feu. Nous avons aussi une couche dense d'arbustes au pied des arbres. Et sans feu, elle empêche les herbes et les fleurs sauvages de pousser. » À lire aussiAprès l'incendie, que devient la forêt? À lire aussiIncendies de Los Angeles: cinq feux restent...

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Les boissons sans alcool se diversifient et se sophistiquent

1/9/2025
Chaque mois de janvier, c'est le retour du Dry January : il s'agit de s'offrir une pause dans sa consommation d'alcool pendant une trentaine de jours. Au fil des ans, le défi se révèle moins difficile à tenir, car les boissons sans alcool tendent à devenir une catégorie à part entière, avec des substituts au vin, à la bière et aux spiritueux qui se distinguent des boissons sans alcool traditionnelles, que sont les jus de fruits, nectars, sirops et autres sodas. Vins ou spiritueux désalcoolisés, infusions ou macérations de plantes médicinales, boissons fermentées, désormais, les alternatives aux boissons alcoolisées sont très variées. Les consommateurs recherchent des boissons plus saines et naturelles, sans exclure la notion de plaisir, et cette demande est donc soutenue par une offre grandissante. Le Paon qui boit, une cave située 61, rue de Meaux, dans le 19ᵉ arrondissement de Paris, est la première cave entièrement sans alcool de France avec pas moins de 600 références. Pour l'anecdote, le paon a une relation particulière à la boisson, car chaque année, son plumage, conséquent, tombe. Alors, pour qu'il repousse, il lui faut s'abreuver sans cesse, et d'un breuvage de qualité. En ce Dry January, la cave parisienne propose des dégustations de ses produits. Thomas, un client, tient son verre par le pied et fait tournoyer le vin, le hume puis le boit.« On retrouve des sensations assez confuses parce qu'en fait, il y a de l'astringence et en même temps, vachement de légèreté, analyse-t-il. Donc, on ne sait pas très bien sur quoi on jongle... Toujours pas prêt, mais en tout cas, je pense qu'on est clairement sur la bonne voie. » Ce vin rouge Merlot, proposé à la dégustation par Andréa Douillard, a une particularité : « Ce sont des vins qui sont désalcoolisés, explique-t-elle. Nous, chez Moderato, nous utilisons la méthode de distillation sous vide, c'est-à-dire qu'en fait, on va faire chauffer les vins à basse température dans des cuves en inox sous vide entre 30 et 35 degrés, ce qui va permettre de créer une évaporation de l'alcool et finir sur des produits sans alcool. » Cette fois, c'est un pétillant blanc sans alcool qui est versé dans les verres. « C'est bien, surprenant, il est bien sec, c'est très intéressant, détaille Philippe, amateur de champagne. Moi, j'ai arrêté de boire il y a quatre ans. J'adore toujours, quand il y a un dîner festif, goûter chaque vin et là, de trouver quelque chose de complètement différent, original, ce n'est pas palliatif, c'est différent, avec un autre objectif. » « Des nouvelles boissons qui ne vont plus chercher à copier l'alcool » À la tête de la cave Le Paon qui boit, il y a un homme, passionné et raffiné. Augustin Laborde explique ce qui fait l'originalité de l'offre : « Vous avez d'un côté toutes les copies d'alcool sans alcool - donc évidemment les bières, les apéritifs, les vins, etc - qui cherchent à reproduire le plus possible l'alcool sans l'alcool, liste-t-il. Et puis surtout, à côté, c'est ce marché-là, cette demande-là que nous, on soutient beaucoup et qu'on trouve très intéressante : des nouvelles boissons qui ne vont plus chercher à copier l'alcool. On va sortir un peu de notre référentiel alcoolisé et ça va éviter de toujours comparer et donc potentiellement d'être déçu. Et ces boissons-là n'ont rien à envier à des boissons vraiment très complexes et sont servies maintenant dans des étoilés, dans de très belles tables. » Et elle est là la bonne idée, ne pas copier, mais proposer autre chose, une alternative à l'alcool. D'ailleurs, les abstinents ne sont pas les premiers clients. « Contrairement à ce qu'on pourrait penser, la très très grande majorité de notre clientèle, à peu près les deux tiers, sont des personnes qui continuent à boire de l'alcool, mais qui vont chercher des alternatives de temps en temps, indique Augustin Laborde, ce sont ceux que nous, on va appeler en mauvais français des flexi drinkers. Donc, voilà, des personnes qui continuent à boire de...

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En Seine-Saint-Denis, les villes de Saint-Denis et de Pierrefitte-sur-Seine ont fusionné

1/8/2025
Comme des dizaines d'autres communes en 2024, Saint-Denis et Pierrefitte-sur-Seine, deux villes du département de la Seine-Saint-Denis, dans le nord de Paris, s'unissent. Ce mariage est atypique, car en général, la fusion concerne beaucoup plus des petites villes. Depuis le 1ᵉʳ janvier, c'est la naissance de la commune nouvelle de Saint-Denis avec à sa tête le maire socialiste Mathieu Hanotin et Michel Fourcade comme premier adjoint. Avec un peu moins de 150 000 habitants, c'est la deuxième ville d'Île-de-France après Paris. Pour les habitants des deux villes françaises, il est encore trop tôt pour avoir un avis sur cette fusion entre Saint-Denis et Pierrefitte-sur-Seine. Cette idée de s'unir, elle a germé il y a deux ans dans la tête du maire de Pierrefitte-sur-Seine, Michel Fourcade. Baisse des impôts fonciers, cantine scolaire gratuite, la nouvelle collectivité recevra une dotation réservée aux communes fusionnées, soit plus de 6 millions d'euros. « Pierrefitte est le premier bénéficiaire dans l'immédiateté », selon Michel Fourcade, et il ajoute : « C'est l'ensemble de la commune nouvelle qui sera gagnante dans les mois et les années à venir puisque l'objectif, effectivement, en étant 150 000 habitants, c'est de peser plus au niveau de la région, au niveau du département, au niveau de la métropole et face à l'État pour pouvoir développer des activités. » Pour Slimane Tirera, figure du monde politique et associatif, cette fusion, c'est du gagnant/gagnant. « Être la deuxième plus grande ville d'Île-de-France après Paris, c'est incroyable. Et c'est en Seine-Saint-Denis que ça se passe et je trouve que c'est à la fois politique et symbolique. » Une fusion qui est aussi stratégique : « Avoir plus de subventions, plus de moyens pour les entrepreneurs, plus de culture, plus de sport, plus de sécurité. Et là, se dire que les habitants de Saint-Denis et de Pierrefitte pourront avoir les mêmes moyens que des villes de plus de 150 000 habitants, s'enthousiasme Slimane Tirera. C'est quelque chose d'important pour les habitants de changer de regard sur ce territoire, et d'avoir une belle reconnaissance pour ces habitants qui ont été longtemps stigmatisés dans les médias, dans les réseaux sociaux et par des hommes et des femmes politiques. » Une fusion qui ne fait pas l'unanimité Pour les opposants, ce projet est avant tout une manœuvre politique. « En fait, aucune des mesures annoncées ne dépend que de la fusion. Tout était réalisable sans fusion », affirme Romain Potel du collectif Stop fusion. « Le seul intérêt était politicien, soutient-il. Vous avez un maire, celui de Pierrefitte, qui de toute façon est arrivé au terme de son troisième mandat, qui était le mandat de trop et qui n'avait pas de successeur sérieux au sein de sa majorité. D'autre part, vous avez à Saint-Denis [Mathieu] Hanotin qui est en difficulté pour sa réélection. Donc, c'est uniquement un calcul politicien. Il faut être très clair, il n'y a aucun intérêt pour les deux villes. » Pour l'instant, les Dyonisiens et les Pierrefittois ne changent pas d'adresse ou de nom et ce sont eux qui auront le dernier mot lors des prochaines élections municipales en mars 2026. À lire aussiLa populaire Seine-Saint-Denis a-t-elle gagné l'or olympique ?

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Dans un café parisien, l'artiste syrienne Nadia Albukai interroge l'exil et le retour

1/7/2025
Un mois après la chute de Bachar el-Assad, la communauté syrienne en France fait face à la question du retour. Cette interrogation est au cœur de l'exposition Ici au loin au 011 Café à Paris. L'artiste, Nadia Albukai, 22 ans, s'inspire de vues aériennes de la Syrie pour conserver un lien avec son pays natal. Dans un tout petit local, aux murs blancs et avec une étagère qui porte quelques livres en arabe, le café solidaire 011, comme l'année du début des printemps arabes, expose des artistes venus du Moyen-Orient. Jusqu'au 19 janvier, la Syrienne Nadia Albukai, réfugiée en France, y expose ses œuvres. Nadia Albukai grave sur du cuivre les paysages de son enfance vus du ciel. « La gravure, ça permet de créer plusieurs degrés de gris que je fais soit à la main en creusant fort, soit avec le perchlorure de fer, explique l'artiste. Ça me permet de faire des textures différentes, de faire du relief. » Intellectualiser son exil Cette étudiante en arts plastique à l’université parisienne de la Sorbonne a quitté la Syrie à l’âge de 13 ans, en 2015. L’art lui permet de garder un lien avec son pays d’origine. « Je me spécialise sur la province de Damas, dans la Ghouta occidentale, il y a eu beaucoup de bombardements et ça a été assiégé pendant très très longtemps, rappelle-t-elle. C'est un territoire inaccessible et je ne pouvais voyager là-bas que par les vues aériennes qui étaient disponibles sur Google Earth. Étant sortie très jeune de Syrie — la révolution a commencé quand j'avais neuf ans — je n'ai pas eu le temps de beaucoup voyager en Syrie. Je ne connaissais pas beaucoup mon pays. » Par son art, Nadia Albukai explore son exil : « Je pense que ça a créé un lien assez fort parce que j'ai appris à connaître le territoire un peu mieux que ce que j'avais dans mes souvenirs d'enfant. Tout est parti de mon expérience, de mon vécu en exil et le fait que je ne pouvais pas aller en Syrie à cause de raisons politiques. Mais voilà, ça m'a permis d'intellectualiser mon exil. » De par son statut de réfugiée, l'impossibilité de retourner en Syrie Aujourd'hui, un mois après la chute du régime de Bachar el-Assad, ses perspectives ont changé. « Moi, je pensais ne plus jamais pouvoir revenir en Syrie, confie-t-elle. C'est un très grand changement, vraiment historique. C'est encore très récent. Les gens ont vraiment besoin de guérir de toutes ces années d'oppression. » Et si elle espère bientôt retourner en Syrie, elle explique que sa vie est désormais en France. « J'ai de plus en plus envie d'y retourner pour visiter, mais j'ai toute ma vie en France quand même, je ne pourrais pas m'installer en Syrie maintenant. Mais je ne peux toujours pas [aller en Syrie] parce que j'ai le statut de réfugiée et il n'y a pas encore eu de mesures prises par rapport à ça, regrette l'artiste. Beaucoup de Syriens ont peur de revenir en Syrie et de ne plus pouvoir retourner en France à cause de leur titre de séjour. » Pour avoir l’esprit plus tranquille, Nadia Albukai espère obtenir la nationalité française. À lire aussiEn Europe, un réfugié peut-il vraiment perdre son statut si la situation dans son pays évolue?

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Peut-on rire des religions? L'humoriste Haroun relève le défi

1/6/2025
Comment rire des religions ? La question se pose-t-elle encore dix ans après l’attentat du journal satirique Charlie Hebdo qui a fait 12 victimes ? Haroun est l’un des rares humoristes à écrire des sketchs sur le sujet. Cela fait une dizaine d'années qu'il joue ses spectacles sur scène. Mais le quadragénaire ne rit pas des religions n'importe comment. Retrouvez toute l'information et les décryptages Charlie Hebdo 10 ans après l'attentat

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L'hiver de Mario, un SDF roumain à Paris

1/5/2025
Pour certains, les festivités de fin d'année ont été réduites au strict minimum. C’est le cas de nombreux sans-domicile fixe que nous croisons parfois dans la rue sans leur prêter attention. Derrière chacun d'entre eux, il y a une histoire, un parcours de vie souvent semé d’embuches. Rencontre avec ce jeune homme d'une trentaine d'années. Il avait une profession et un logement dans un foyer pour jeunes travailleurs et qui s’est retrouvé à dormir dans la rue. Il est atteint d'une grave maladie très invalidante. À lire aussiLes sans-abris de Solférino demandent au gouvernement un logement décent À lire aussiUne maraude de jour pour garder le contact avec les SDF de Livry-Gargan

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En 2024, le procès des viols de Mazan et le courage de Gisèle Pelicot ont ému la France

1/2/2025
Dernier épisode de la série sur les moments qui ont marqué l'actualité française en 2024. Le verdict d'un procès historique, celui des viols de Mazan, a été rendu il y a quelques jours : 20 années de prison à l'encontre de Dominique Pélicot, accusé d'avoir drogué, violé et fait violer sa femme, Gisèle Pelicot, par plus d’une cinquantaine d'hommes qu'il recrutait sur internet. Cinquante hommes dont les peines s’étalent de 3 à 15 ans de prison. Un procès qui fera date en France, tandis que la personnalité de Gisèle Pelicot lui a donné un retentissement international quand elle a refusé dès le départ le huis-clos. Qu'est-ce que le procès pourrait changer sur les attentes, nombreuses, des associations féministes ? Retour au tribunal d'Avignon. Nous sommes le 19 décembre 2024, quelques minutes après l'énoncé du verdict. « J'ai voulu, en ouvrant les portes de ce procès le 2 septembre dernier, que la société puisse se saisir des débats qui s'y sont tenus. Je n'ai jamais regretté cette décision », énonce Gisèle Pelicot. Des applaudissements et des bravos sont scandés par la foule présente. « On a crié merci Gisèle avec toute notre âme. Et on lui dit merci 1 000 fois », explique une femme venue écouter la victime à l'issue du procès. Ovationnée et remerciée à sa sortie du tribunal, Gisèle Pelicot, se fraye un chemin entre les caméras et les micros. Le verdict a beau ne pas satisfaire les militantes féministes, toutes reconnaissent une avancée majeure, permise grâce à la levée du huis clos, selon le choix de Gisèle Pelicot. « Les femmes qui accusent de viol des agresseurs témoignent à visage découvert. Ça, c'est un grand pas en avant, parce que jusque-là, c'étaient des paroles contre des paroles. Mais là, on a vu des actes, on a vu des agressions. On a vu ce que c'était qu'un viol, ce que certaines femmes subissaient », confie une militante. À lire aussiProcès des viols de Mazan: Dominique Pelicot ne fait pas appel contrairement à d'autres accusés Les viols de Mazan, un avant et un après ? Un début de prise de conscience, qui doit bénéficier aux victimes de violences sexuelles pour Juliette. Et c'est à la justice de prendre sa part : « Comment on accueille des personnes qui sont victimes de violences sexistes et sexuelles ? Comment on peut les protéger ? Comment on peut faire en sorte que le tribunal ne soit pas une double peine et que ce ne soit pas hyper traumatisant ? C'est pour ça que je suis là aujourd'hui. » Mais au-delà de la justice, c'est à la société dans son ensemble d'évoluer, considère Léa. Elle aimerait se dire que le procès des viols de Mazan va créer un avant et un après, mais elle n'en est pas sûre. Elle s'interroge : « Qu'est-ce qui va être fait derrière ? Comment on va réussir à changer de façon systémique ce qui se passe ? Comment on va réussir à mettre en place des mécanismes qui vont permettre aux jeunes de comprendre que ça ne peut pas continuer comme ça ? » Juliette apporte un début de réponse : « Il faut repenser la façon dont on éduque les garçons. Il faut repenser la question du consentement. Comment on traite dès l'enfance la sexualité à l'école ? » À lire aussiProcès des viols de Mazan: un procès très médiatisé à l'international Des attentes nombreuses sur beaucoup de plans Il y a d'un côté les attentes sociales et juridiques, nombreuses après ce procès. De l'autre, les acquis qu'il faut à tout prix préserver pour Juliette : « J'espère qu'on va retenir la sororité. J'espère qu'on va retenir que les femmes, elles sont là, elles sont présentes. Elles sont en colère. J'espère qu'on va retenir le courage de Gisèle, mais le courage de Gisèle, c'est aussi le courage de toutes les femmes, même celles qui ne le font pas. » Pour maintenir cet espoir, il faut poursuivre le combat porté par Gisèle Pelicot, conclut Muriel : « Elle a dit non. Et elle a refusé effectivement que ce procès se passe sous huis clos. Et donc, je pense que quand même, ça a ouvert une brèche. Et nous, quelque part, ça nous a aussi...

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Un an d'intelligence artificielle, pour le meilleur et souvent pour le pire

1/1/2025
À l’aube de cette nouvelle année, les grandes tendances de la tech en 2025 sont parfaitement identifiées : les IA dites génératives seront de plus en plus performantes, comme c’était déjà le cas tout le long de 2024. Pour le meilleur, et peut-être souvent pour le pire, ces programmes se sont imposés dans tous les domaines des activés humaines. En 2024, l’IA générative a défrayé la chronique en s’invitant avec fracas dans les campagnes électorales européennes, françaises ou américaines. Le camp Trump en a profité pour diffuser en masse des messages et des clips d’hyper-trucage générés par IA auprès des internautes à l’aide des techniques de profilage des pubs ciblées. « C'est à partir du moment où vous avez accès à l'ensemble des traces numériques des utilisateurs, comme c'est le cas pour X et Elon Musk, précise David Chavalarias, directeur de l'Institut des systèmes complexes de Paris, que vous pouvez de manière très fine essayer de trouver la corde sensible de tout un ensemble de catégories d'électorat, de lui envoyer exactement le contenu qui va la faire réagir dans le sens que vous souhaitez. » À lire aussiDeepfake et faux média, Kamala Harris ciblée par une opération de désinformation Les IA génératives se retrouvent désormais entre les mains des groupes mafieux pour mener leurs attaques. « Comme toujours, la technologie est ambivalente. Les bons côtés, c'est qu'on utilise déjà depuis longtemps de l'IA dans les solutions de cybersécurité. Le point négatif, c'est que les attaquants vont utiliser et utilisent déjà l'IA pour automatiser, par exemple, la reconnaissance de cibles, alertait en mars dernier Guillaume Tissier, le directeur du Forum InCyber Europe à Lille, une édition placée sous le signe de l’IA. De toute façon, ces IA élargissent un peu notre surface de vulnérabilité. » À écouter dans l'Invité internationalDanger de l'IA: «Les hommes qui possèdent ces outils peuvent arriver à nous manipuler» L'IA peut être utile dans le domaine de la santé Mais il ne faut pas désespérer ! Certaines de ces IA ont des effets plus bénéfiques en permettant de développer de nouveaux médicaments à moindre coût, indique Yann Gaston-Mathé, le patron de la société Iktos, un acteur européen majeur dans ce domaine : « On va utiliser de l'IA générative qui va aller inventer une nouvelle molécule, qui va voyager dans l'espace chimique, explique-t-il. On est les seuls au monde à avoir développé une plateforme qui combine l'intelligence artificielle et la robotique afin de synthétiser automatiquement, via des robots, les molécules qu'on a imaginées grâce à l'intelligence artificielle. » Et nul besoin de sortir sa boule de cristal numérique pour prédire que ces IA en 2025 rythmeront notre quotidien pour le meilleur ou pour le pire, si les agences de régulations du monde entier, lors du Sommet sur l'intelligence artificielle qui aura lieu ce 10 février à Paris, ne parviennent pas à imposer aux géants de la Big Tech un cadre rigoureux sur les utilisations et les évolutions éthiques de leur programme. À écouter dans Priorité santéSanté et intelligence artificielle

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En France, l'année 2024 égayée par les Jeux olympiques et paralympiques

12/31/2024
Pendant près d'un mois cet été, le monde entier a vibré au rythme des performances de milliers d'athlètes de haut niveau durant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. De l'émotion, de la beauté, des exploits, un rêve olympique qui a marqué l'année 2024 en France. Tout a commencé par une cérémonie d’ouverture exceptionnelle où les délégations sportives du monde entier ont paradé sur la Seine. Lady Gaga, Aya Nakamura qui fait danser la Garde républicaine, Céline qui chante sur la tour Eiffel... des performances à couper le souffle malgré la pluie. Cette cérémonie inédite restera sans doute gravée dans les esprits. « Pour moi, ces Jeux sont inoubliables. Il y a quelques mois seulement, on a failli basculer dans ce monde où la France était représentée comme un pays qui va finir dans la guerre, dans les émeutes urbaines, estime cette passionnée des Jeux. Et là, ce pays, pendant deux semaines, il s'est uni avec sa population, avec sa diversité, avec sa tolérance, avec son amour. » Et il y a eu des exploits sportifs, comme ceux de Léon Marchand avec quatre médailles d'or, un super-héros des bassins. « C'est un truc de fou. Je ne sais pas si je vais mettre beaucoup de temps à réaliser, s'enthousiasme le nageur. J'ai fait quatre médailles d'or aux Jeux Olympiques chez moi. Je sais que c'est beaucoup de travail. Ça vient de toutes les heures d'entraînement. » Pour sa première participation aux Jeux paralympiques, Aurélie Aubert décroche l'or dans sa discipline, la boccia. « En fait, je viens de réaliser que je suis championne paralympique, témoigne-t-elle. Avant, je ne réalisais pas. C'est incroyable. » À lire aussiAurélie Aubert, championne paralympique de boccia Parmi eux, des sportifs qui continuent d'écrire leur légende, c'est le cas de la gymnaste américaine Simone Biles, qui après avoir mis sa carrière entre parenthèses après les Jeux de Tokyo, marque son retour au plus haut niveau à Paris avec trois nouvelles médailles d'or à son palmarès. Ces épreuves, elles se sont déroulées sur des sites inoubliables, comme le beach-volley au pied de la tour Eiffel ou l'équitation à Versailles. Et la magie s'est opérée aussi au Grand Palais, métamorphosé pour ces Jeux. C'est là-bas que l'Ivoirien Cheick Cissé a décroché la médaille de bronze au taekwondo. « Il fallait à tout prix avoir un bout de la tour Eiffel avec soi. C'est la médaille de la jeunesse, c'est la médaille de la Côte d'Ivoire et je suis très content », se réjouit l'athlète. Sur les sites ou derrière le petit écran, les supporteurs étaient nombreux à suivre les épreuves. « Moi, j'étais dedans malgré le fait que je travaille, etc., se rappelle une supportrice. Mais ça arrive une fois par siècle, 1924, 2024, c'est un événement à ne pas rater. » Que l'on retienne les quatre médailles de la gymnaste américaine Simone Biles ou le selfie des pongistes des deux Corées, chacun garde en mémoire une image inoubliable de ces Jeux. À lire aussiJO 2024: des pongistes de Corée du Sud et de Corée du Nord prennent un selfie fort en symbole

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En France, la dissolution de l'Assemblée nationale a marqué l'année 2024 et la politique française

12/30/2024
Pour la politique française, 2024 restera dans les annales puisqu’elle fut marquée par la dissolution de l’Assemblée nationale prononcée par Emmanuel Macron. Le coup de tonnerre survient le 9 juin vers 21h : « J’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir par le vote. Je dissous donc ce soir l’Assemblée nationale », annonce le président de la République. Une heure avant cette annonce retentissante, le camp du président vient d’encaisser une très lourde défaite aux élections européennes avec un score inédit de l’extrême droite qui justifie, en partie, la dissolution pour Emmanuel Macron. Les conséquences sont énormes. À gauche, Marine Tondelier explique : « Nous sommes tombés d’accord sur le fait de travailler à des candidatures uniques dans toutes les circonscriptions. » À droite, le patron des Républicains Éric Ciotti déclare : « Nous avons besoin d’une alliance avec le Rassemblement national », il rejoint Marine Le Pen sans toutefois convaincre le reste de son parti. Et une candidature surprise au poste de député, celle d’un ancien président, François Hollande. Ainsi, la gauche, déchirée pendant les élections européennes, se réunit, les cartes sont rebattues et une campagne express de trois semaines démarre dans une ambiance tendue. À lire aussiDissolution de l'Assemblée: le coup de poker du président français que personne n'attendait Une Assemblée bouleversée et le 4ᵉ Premier ministre de l'année Le premier tour des législatives confirme la percée de l’extrême droite. La primature tend les bras au RN, mais l’entre-deux-tours verra se dresser face à lui le front républicain. Jean-Luc Mélenchon, pour la France insoumise, prévient : « Dans l’hypothèse où [le RN] serait arrivé en tête tandis que nous ne serions qu’en troisième position, nous retirerons notre candidature. » Et pour le Premier ministre Gabriel Attal : « Ça ne fait pas plaisir de devoir faire barrage en utilisant un autre bulletin. Je considère que c’est aujourd’hui notre responsabilité que de le faire. » Les désistements douchent les espoirs du RN, et le premier parti à l’Assemblée nationale sera le Nouveau Front populaire. Vient ensuite la coalition présidentielle et, à la troisième position, le Rassemblement national et ses alliés. Mais dans la nouvelle Assemblée divisée en trois grands blocs, personne n’a de majorité nette. La gauche, détenant le plus grand nombre de sièges, revendique Matignon, mais Emmanuel Macron temporise pendant les Jeux olympiques. Puis, une alliance fragile entre le bloc central et la droite classique permettra la nomination de Michel Barnier en septembre, il indiquera être « dans l’état d’esprit de respect et de dialogue. » Il ne restera que 91 jours en poste, renversé sur son budget par une motion de censure votée par la gauche et le RN. Michel Barnier sera alors remplacé par François Bayrou, soit le 4ᵉ Premier ministre de l’année, ce qui n’était jamais arrivé même sous la très instable IVᵉ République. La vie politique française n’a sans doute pas fini de sentir les répliques du séisme de cette dissolution que beaucoup jugent, encore aujourd’hui, incompréhensible. À lire aussiFrance: le centriste François Bayrou nommé Premier ministre par Emmanuel Macron

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