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Reportage France - Paroles de soignants

RFI

Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.

Location:

Paris, France

Genres:

World News

Networks:

RFI

Description:

Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.

Language:

French


Episodes
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La Pride des Banlieues: pour ceux qui veulent sortir du silence

6/5/2025
En France et dans le monde entier, le mois de juin, est celui des Fiertés. Un mois de célébration et de luttes pour les personnes LGBTQ+. Dans chaque pays, des Gay Pride, les Marches des Fiertés sont ainsi organisées. C'est le cas en France, dans la ville de Saint-Denis avec, depuis 2019, la Pride des Banlieues. Son but : mettre en avant ces communautés des quartiers dits populaires dans lesquels se revendiquer LGBT est souvent plus difficile qu'ailleurs. Quelques jours avant le jour J, rencontre de bénévoles qui se préparent à la célébrer. « On est la semaine avant la Pride et on est tous exténués. » La Pride des Banlieues approche. L'équipe de bénévoles se retrouvent sur la terrasse d'un café à Saint-Denis pour les derniers préparatifs. Il y a deux amies, Fadi et Asma, elles sont Magrébines, nées dans des familles musulmanes. L'une est bisexuelle, l'autre lesbienne. La Pride des Banlieues, c'est le premier lieu queer où elles se sentent bien. « La communauté queer reste un milieu très blanc et donc elle va être raciste ou avoir des biais racistes. On ne m'acceptait pas en tant que Maghrébine dans la communauté LGBT, on ne m'acceptait pas en tant que LGBTQ+ dans la communauté maghrébine. La Pride des Banlieues, je pense que c'est ça qui a servi, c'est de regrouper toutes ces personnes-là. » Fadi est de son avis : « Avec la Pride des Banlieues, tu arrives, tu n’as pas besoin de parler de ces sujets-là, on se comprend, sur la famille, sur la religion, sur le taff. » Ici, pas besoin du masque qu'elle porte en famille. Les proches de Fadi ne savent rien de son homosexualité : « Je pense, c'est un peu de la psychose, mais pour moi le risque, c'est qu'on me chope, qu'on me marie de force parce que mes parents sont attachés aux coutumes, il faut se marier tôt, avoir des enfants tôt. Ils sont très croyants, ils sont capables de me dire " Tu repars au bled, et tu te maries avec un mec " ou, je ne sais pas, me faire tabasser, un truc comme ça. » Asma et Fadi vivent toutes les deux en banlieue parisienne. Leur réalité n'a rien à voir avec celle des personnes LGBT qui habitent les grandes métropoles : « La manière d’aborder le sujet n’est pas le même, il y a trop de tabou. » D'où le besoin de créer une Pride qui les représente. Ce qui n'est malheureusement pas le cas de la Marche des fiertés de Paris,assure Tess, jeune queer, qui n'y participes plus : « C’est un festival, si son identité, c’est la vivre comme un festival, je comprends, mais il y a des personnes qui ont besoin d’autre chose et la Pride des Banlieues répond à ce besoin. » Après la marche, le travail continue pour les trois bénévoles. Tess veut visibiliser les identités queers à travers une série de photo. Asma et Fadi, elles, réalisent leur propre documentaire sur la Pride des Banlieues.

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France: élan de solidarité avec les mineurs étrangers expulsés de la Gaîté Lyrique

6/4/2025
Expulsés de la Gaîté Lyrique le 18 mars dernier après quatre mois d'occupation, de nombreux mineurs isolés se sont retrouvés à la rue du jour au lendemain. C'est le cas d'une quinzaine d'élèves du lycée Jacques Decour, dans le centre de Paris. Grâce à la solidarité collective, tous ont pu être relogés. Au tableau, Angélique Lemasson, professeure d'histoire-géographie. En face d'elle, six élèves de la classe pour étrangers du lycée Decour, à Paris. Certains sont des mineurs non accompagnés qui occupaient la Gaîté Lyrique. C'est le cas d'Alhassane. Après l'expulsion de mars, le mineur de 16 ans s'est retrouvé à la rue. « Quand tu dors dehors, tu ne peux rien faire. Tu cherches où aller manger, se laver. Cela va te prendre beaucoup de temps. Quand tu rentres dans le campement, tu n'as pas envie de réviser, t'as été ailleurs, tu ne peux rien faire », explique-t-il. Une situation inadmissible pour le professeur en charge de la classe. C'est avec stupéfaction que Sylvan Lemaire a appris la situation d'une quinzaine de ses élèves. « Le jour de l'expulsion de la Gaîté Lyrique, un élève m'envoie très poliment un message pour me dire qu'il ne sera probablement pas en classe parce qu'ils sont encerclés par la police. C'est là que j'ai découvert qu'on avait un certain nombre d'élèves qui dormaient à la Gaîté Lyrique. Et qui, de ce fait-là, se retrouvaient à la rue à partir du moment où la Gaieté était expulsée », raconte-t-il. Après quelques échanges de SMS, collègues et parents d'élèves se mobilisent. Une semaine plus tard, Alhassane est relogé. « Heureusement pour moi, le lycée, avec la solidarité des parents d'élèves, des enseignants, a pu trouver un studio avec mon amie », témoigne-t-il. Grâce à la naissance de l'association Decour, un élève, un toit, plus aucun élève n'est à la rue. Un élan de solidarité lancé par les enseignants et les parents d'élèves, comme cette mère d'un collégien. « C'est chacun, individuellement, qui a fait un geste, soit de proposer un hébergement, soit de contribuer à la cagnotte », salue-t-elle. Une cagnotte qui s'élève désormais à près de 15 000 euros. Mais impossible de se dire satisfaits, car les solutions d'hébergement sont temporaires, regrette la professeure d'histoire-géographie, Angélique Lemasson : « Nous, ce qu'on voudrait, c'est que le rectorat rétablisse des solutions pérennes. On a des familles qui sont dans des structures très précaires. Nos élèves sont hébergés d'une manière temporaire, mais sont hébergés pour le moment. Le problème, c'est que ce n'est pas pérenne. On ne sait pas ce que cela va donner cet été, par exemple. » Et parmi les jeunes de la Gaîté Lyrique, nombreux sont encore à la rue. Une quinzaine sont des amis d'Alhassane. Les membres de l'association Decour essaient donc d'élargir la mobilisation à d'autres établissements de la capitale. À lire aussiFrance: que sont devenus les mineurs étrangers non accompagnés expulsés de la Gaîté Lyrique?

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L'entreprise Aluminium Dunkerque inaugure un nouveau four moins polluant et plus compétitif

6/3/2025
Comment garder à flot l’industrie européenne ? Les fermetures d’usines ont augmenté de près de 25% en France l’année passée. Le mois dernier encore, le géant de l’acier ArcelorMittal a annoncé 600 suppressions de poste dans le pays, et notamment sur son site de Dunkerque, dans le nord de la France. Mais certains projets résistent mieux malgré ce contexte difficile. Dans l’agglomération de Dunkerque justement, une autre usine de métaux investit. Aluminium Dunkerque, premier producteur européen d’aluminium non recyclé, vient d’inaugurer le 15 mai un nouveau four plus économe en énergie. Et par la même occasion, se lance dans le recyclage. Avant d’entrer dans l’usine, située dans le nord de la France, on passe devant le port dans lequel arrivent les matières premières. On voit aussi des lingots et des plaques d’aluminium prêtes à être expédiées vers des usines de voiture ou de fabrication d’emballages. Puis, on entre dans le grand hangar où se trouvent les fours. Au fond, l’aluminium rouge, liquide, déjà fondu. Devant nous, le nouveau four, le huitième, en phase de test depuis un peu plus d’un mois, de 4 mètres de haut, 10 mètres de large, avec une gigantesque porte en métal. Un four qui ressemble à première vue à celui d’à côté. « La différence est sur les côtés des conduites de gaz et d’oxygène », nous montre Helène Debou, chargée de projet recyclage. Grâce à ses nouveaux brûleurs, ce four sera plus économe qu’un four à gaz industriel classique. 30% de moins lors de la fusion du métal. Et d’autant moins de gaz à effets de serre. « C'est un four qui va permettre de produire 20 000 tonnes d'aluminium supplémentaires chaque année, c'est à peu près 8% de notre production. C'est un investissement de 13 millions d'euros. Donc les lingots que nous allons produire sont principalement à destination du secteur automobile », détaille Guillaume de Goÿs, le président d’aluminium Dunkerque. Dix emplois directs ont été créés, sur un peu plus de 700 salariés déjà en poste. Autre particularité de ce four, il servira en partie à recycler de l’aluminium, une nouveauté pour le groupe. « Nos clients demandent de plus en plus de l'aluminium recyclé et on a besoin de beaucoup moins d'électricité pour recycler l'aluminium que pour produire de l'aluminium primaire. », explique-t-il. À l’échelle du site, chaque lingot fabriqué émettra ainsi 10% de gaz à effet de serre de moins qu’avant. Plus de la moitié de l’aluminium produit en France vient déjà du recyclage. Une activité en pleine croissance. Mais certains industriels craignent de manquer d’aluminium usagé, car beaucoup des déchets à recycler sont vendus à l’étranger. Cyrille Mounier, délégué général d’Aluminium France, demande à l’Union européenne de poser plus de limites aux exportations. « Si en effet nos déchets partent, on aura beau avoir fait des investissements, ça n'aura pas servi à grand-chose. Il est important qu'aujourd'hui l'Europe se réveille et se dise : "on a classé l'aluminium comme stratégique en 2023". Si c'est stratégique pour l'Europe, il faut qu'on mette en place des mécanismes pour garder ce métal sur notre territoire. Si on veut décarboner et qu'on veut maintenir un approvisionnement local, il faut qu'on puisse garder ces déchets sur le territoire », estime-t-il. Une idée qui aiderait à faire baisser les prix de l’aluminium à recycler. Et qui éviterait aussi qu'il parte aux États-Unis où il n'est pas soumis aux droits de douane décrétés par Donald Trump. Mais l’idée de restreindre les exportations ne met pas tout le monde d’accord dans la filière : les entreprises qui récupèrent et trient l’aluminium avant qu’il soit recyclé sont contre et veulent pouvoir continuer de vendre au plus offrant.

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France: la formation des parents d'élèves étrangers, un facteur clé dans la réussite de leurs enfants

6/2/2025
Depuis plus de dix ans, un dispositif piloté par l'Éducation nationale et le ministère de l'Intérieur permet aux parents étrangers primo-arrivants, d'apprendre le français, mais aussi de comprendre le fonctionnement du système scolaire. Les ateliers OEPRE, acronyme de « Ouvrir l’école aux parents pour la réussite des élèves », sont dispensés par des associations agréées sur l’ensemble du territoire français. Reportage à Vierzon, en région Centre-Val de Loire. Chaque jeudi, à l'école Pierre Bodin-Jean Zay de Vierzon, dans le centre de la France, Sarah Geneix de l’association C’est possible autrement anime l’atelier de formation d'un groupe de cinq parents non francophones. Petite séance de révision avant le début du cours. Après avoir revu des notions déjà apprises, le cours du jour porte sur la construction de la phrase négative. Pendant que les apprenantes font des exercices, Sarah Geneix, la formatrice, rappelle le but de ces ateliers : « La finalité est de faciliter la communication entre les parents et les enseignants et de permettre aux parents de mieux se repérer dans le système scolaire et d'accompagner au plus près les besoins de leurs enfants. » Les formations OEPRE sont gratuites et se font sur la base du volontariat et de la volonté sans faille des parents. La formatrice raconte une anecdote qui lui fait toujours plaisir : « Je me souviens d'une maman qui m'a dit "mais c'est cela, la récré !" parce que son fils lui parlait toujours de la récré, mais elle ne savait pas ce que c'était, la récréation. Et puis la motivation, elle se voit par leur assiduité. Il y a très rarement d'absence. » Car il s'agit de parents très motivés pour la réussite scolaire de leurs enfants, comme Nadira, originaire du Kazakhstan et mère de quatre enfants. « Avant que je faisais les devoirs avec mon fils, je ne comprenais pas comment faire. Maintenant, je comprends plusieurs choses et c'est très important pour moi et pour mon fils », explique-t-elle. Chayma, elle, n'a pas trop de difficultés en français. Ce qui a surtout motivé cette mère de famille tunisienne, c'est de comprendre le fonctionne de l'école en France. « Comment cela se déroule à l'école, les agendas, comment on doit vérifier à la maison, ce que nos enfants doivent faire et tout ça. J'ai une idée plus claire concernant l'école », se réjouit-elle. En 2014, une évaluation du dispositif OEPRE a prouvé son efficacité à plusieurs niveaux, comme l'indique Séverine Goblet, inspectrice de l'Éducation nationale en charge du programme dans la circonscription de Saint-Amand-Montrond, dans le Cher. « L'opération a prouvé son efficacité avec une progression linguistique perçue pour 70% des parents, une baisse de l'absentéisme chez les élèves dont les parents suivent le programme, la satisfaction des chefs d'établissement ou des directeurs quant aux effets du dispositif OEPRE sur les parents et le corps enseignant », détaille-t-elle. Tout parent primo-arrivant en France peut s'inscrire aux formations OEPRE durant l'année. En 2023, près de 19 500 adultes ont participé à plus d'un millier d'ateliers du dispositif Ouvrir l'école aux parents, pour la réussite des élèves. À écouter aussi8 milliards de voisins: parents d’élèves, à distance ou au cœur de l’école ?

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À Nanterre, le quotidien sous pression des surveillants de prison

6/1/2025
Ce lundi 2 juin s'ouvre en France le procès de Michaël Chiolo, l’auteur de l’attaque dans la prison de Condé-sur-Sarthe en 2019 contre deux surveillants pénitentiaires. En France, ils sont plus de 30 000 à travailler dans les prisons, faisant face à une surpopulation carcérale persistante, un manque de moyens et une exposition constante à la violence. Les surveillants de la maison d'arrêt de Nanterre, qui accueille 1200 prisonniers pour 600 places, livrent le témoignage de leur quotidien. À lire aussiFrance : « L'État abandonne ses détenus et ses fonctionnaires », déplore la contrôleure des prisons

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« Journée Évasion»: au Stade de France, des enfants malades s'entrainent auprès de champions

5/29/2025
Changer un peu le quotidien des enfants hospitalisés ou porteurs de handicap, c'est l'objectif de l'association française Premiers de cordée, qui organise tous les ans une « Journée Évasion ». La 11e édition s'est tenue ce mercredi dans l'enceinte du célèbre Stade de France. Une journée qui avait pour thème : les super-héros. Des enfants hospitalisés ou issus des structures médico-sociales sont venus nombreux s'essayer aux différentes activités sportives, ludiques et festives proposées par l'association. Une journée qui leur a permis surtout de rencontrer des championnes et champions qui ont notamment participé aux Jeux olympiques de Paris 2024. Aurélie est infirmière au service de pédiatrie à l'hôpital Raymond Poincaré en région parisienne. Elle accompagne des enfants lourdement handicapés pour profiter de la « Journée Évasion ». Elle explique : « Ils sont contents, parce que ça les fait sortir de l'hôpital. Ça leur fait voir un autre environnement. Là, c'est le Stade de France. Ils sont heureux de cette journée, ils sont épanouis ». Youssra Lagui, 12 ans, en fauteuil roulant, vient juste de remporter une partie de tennis. Elle raconte ce qu'elle a ressenti en regardant la belle prestation des champions paralympiques lors des JO de Paris 2024 : « Ils sont très très forts, malgré leur handicap. J'ai envie de faire comme eux. Peut-être que j'y participerai à l'avenir ». Pour Fanny Mérard, éducatrice spécialisée, qui accompagne Youssra et ses camarades venus d'Aulnay-sous-Bois, c'est essentiel que des enfants malades puissent profiter de la « Journée Évasion ». « C'est très important qu'ils puissent se sentir au même niveau que tous les autres joueurs, et qu'ils puissent découvrir des sports qui soient adaptés à leurs besoins. Et qu'ils puissent penser à autre chose que leur quotidien. Honnêtement, c'est un plaisir de les voir s'amuser, de sourire », s'exclame-t-elle, enjouée. Au stand de football, des enfants ont eu la chance de jouer avec Arsène Wenger, ancien footballeur professionnel et parrain de l'événement. « C'est beau de voir leur bonheur, de les voir jouer, de pouvoir s'éclater ensemble. Ce sont eux les héros du jour, parce qu'ils font face très jeunes à la maladie. Ça leur permet de s'en sortir. Ils ont un esprit de combattant extraordinaire », confie-t-il. Pour le champion paralympique Kylian Portal, médaillé en natation aux JO de Paris 2024, il est important d'être là pour la transmission. « Je pense que c'est aussi de notre devoir de transmettre aux jeunes, aux enfants qui ont des capacités réduites ou non. Il y a plein de jeunes qui, je pense, vont avoir envie de continuer le sport. Ils vont découvrir des sports, et je pense qu'ils vont vouloir s'inscrire, que ce soit au foot, au tennis de table, à l'escalade », déclare-t-il. Membre de l'association Premiers de Cordée, le Dr Mathieu Pellan est pédiatre et médecin du sport. Cette « Journée Évasion » peut, selon lui, donner des idées pour le futur. Il nous explique pourquoi : « On parle souvent du sport handicap, on en parle encore plus depuis les JO, mais là, on sait que forcément, ça peut créer des vocations chez certains jeunes qui, au lieu de se sentir diminués, vont se sentir capables de dépasser leurs limites ». Une impulsion qu'avaient déjà donné les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 et qui perdure.

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Le PSG à 48 heures de son rêve de Ligue des champions

5/28/2025
En football, J-2 avant la finale de la Ligue des champions entre le PSG et l’Inter Milan. Duel qui aura lieu à Munich en Allemagne et que les Parisiens attendent avec impatience. Supporters, joueurs, dirigeants… tout le club est tourné vers son objectif ultime depuis l’arrivée de ses propriétaires qatariens en 2011 : remporter le trophée pour la première fois de son histoire.

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«Il y a tellement à apprendre de ce procès»: les victimes de Joël Le Scouarnec ne veulent pas en rester là

5/27/2025
Le verdict de la cour criminelle du Morbihan, à Vannes, est attendu ce mercredi 28 mai 2025 dans le procès de Joël Le Scouarnec. Cet ancien chirurgien français est jugé pour viols et agressions sexuelles sur 300 patients, en majorité mineurs au moment des faits. Le ministère public a requis vingt ans de prison, la peine maximale. Un verdict attendu par les victimes après trois mois d'audiences éprouvantes, mais il n’effacera pas leur déception. Certaines déplorent le peu de retentissement de ce procès et l’absence de prise de position forte de la part des pouvoirs publics. « Si un procès avec 300 victimes ne fait pas changer cette société aveugle, que faut-il de plus ? » La question est posée au micro par l’une d’entre elles, le 22 avril dernier. À l'ouverture de l’audience, deux mois plus tôt, cette scène aurait été inimaginable. Mais ces quatre dernières semaines, les victimes de Joël Le Scouarnec ont multiplié les prises de paroles publiques sur les marches du tribunal de Vannes. Objectif : se faire entendre, alors que ce procès qualifié de « hors-norme » sombrait doucement dans l’oubli. « La société est passée à côté », soupire Marie Grimaud, avocate d’une trentaine de victimes de l’ex-chirurgien. Une indifférence générale qu’elle explique en partie par le peu d’introspection du monde médical, qui a laissé Joël Le Scouarnec exercer, malgré une première condamnation en 2005 pour détention d’images pédopornographiques. « Le monde médical reste un milieu de sachants et d’autorité, souligne l'avocate. On a tenté de décortiquer et d'autopsier les failles révélées par ce procès. Sur ce point, une impulsion a été donnée par la cour. Il faut désormais qu’elle sorte de la salle d’audience. Tout dépend de la volonté ou pas du corps médical. » « La déception est forte » Mais au-delà du corps médical, c’est la mobilisation citoyenne qui a fait défaut. « On ne devrait pas compter sur nous pour ouvrir les yeux aux gens… Mais on se retrouve tout de même dans cette posture », déplore Manon Lemoine, l’une des 299 victimes de Joël Le Scouarnec. « La déception est forte, confirme la trentenaire. Ce procès, c’est pour nous le temps de la reconstruction. Mais à cela vient s’ajouter un temps d’engagement pour organiser des manifestations, écrire des discours… On est fatigués après trois mois d’audience et cette nécessité de se mobiliser nous épuise encore davantage. » Mais cette mobilisation est devenue nécessaire face à l’inaction des pouvoirs publics. Alors, un collectif d’une cinquantaine de victimes s’est créé tout récemment. Le déclencheur a été une question posée à l’Assemblée nationale par la députée Horizon du Morbihan, Anne Le Hénanff, au ministre de la Santé Yannick Neuder, le 6 mai dernier : « Joël Le Scouarnec a poursuivi sa carrière sans jamais être inquiété. Quelles actions concrètes allez-vous engager pour prévenir les défaillances institutionnelles dans le monde médical ? » Manon Lemoine se souvient de la réponse du ministre, « elle était hors propos ». « Dans ce dossier, il y a eu de nombreux appels de la part du prédateur, avait soutenu le ministre. Et quand il y a des appels, cela supprime l’inscription au casier judiciaire ». Problème : Joël Le Scouarnec n’a jamais fait appel de sa première condamnation en 2005 pour détention d’images à caractères pédopornographiques. « Cela nous a surpris de voir la méconnaissance de ce dossier et ce n’était pas entendable pour toutes les victimes », confie Manon Lemoine. Le collectif, dont elle est membre, a donc envoyé une lettre à plusieurs ministères. Elle contient une dizaine de propositions pour mieux protéger les enfants des abus sexuels. « Cette affaire nous offre énormément de matière pour faire de ce pays, un pays plus juste avec ses victimes, un pays protecteur de ses enfants. Il y a tellement à apprendre de ce procès. » Une lettre dont a accusé réception le ministre de la Santé, Yannick Neuder, qui rencontrera le collectif dans le courant du mois de juin. À lire...

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Esclavage: en France, l'avenir du Code noir en question

5/26/2025
En ce mois de commémoration sur l'esclavage, la Guadeloupe, rend hommage ce 27 mai aux milliers de victimes mises en esclavage. C'est l'occasion d'évoquer le Code noir, ce texte juridique qui réglementait la vie des esclaves dans les colonies françaises. Contre toute attente, le 13 mai dernier, des députés interpellent le Premier ministre demandant l'abolition de ce texte. Lors des questions hebdomadaires au gouvernement dans l'hémicycle, Laurent Panifous, président du groupe Liot – Liberté, Indépendants, Outre-Mer et Territoires – interpelle le Premier ministre François Bayrou : « L'heure est venue de se laver de cette ignominie qu'est le Code noir au nom de la justice réparatrice. » « Le Code noir est un texte juridique qui a été demandé par l'administration de Colbert qui, à l'époque, était ministre de la Marine, rappelle Éric Mesnard, historien. Louis XIV signe le texte qui concerne les colonies françaises d'Amérique : la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane. L'article le plus connu, c'est celui qui concerne ce qu'on appelle le marronnage, suite à la fuite de la plantation. Si un esclave quitte la plantation, la première fois, il sera marqué au fer rouge et il aura une oreille coupée. La deuxième fois, il aura le jarret coupé, on le mutilera. La troisième fois, ce sera la mort. La quatrième catégorie d'articles, ce sont ceux qui sont probablement les plus choquants dans le livre parce qu’ils sont d'une froideur excessive – ce sont des juristes qui écrivent ces textes. Ce sont les articles qui définissent le statut de l'esclave comme un bien meuble/immeuble, qui peut être vendu, qui peut être légué par héritage. » En ce mois de commémoration, plusieurs communes, comme celle de Beaumont-sur-Oise en région parisienne, inaugurent une stèle et plantent un arbre de vie, symbole de liberté pour rendre hommage à ces milliers de femmes, d'enfants, d'hommes arrachés à leur terre natale et mis en captivité. Dans les discours qui s’enchaînent, la condition des esclaves est évoquée. « L'esclavage n'a pas été qu'un système d'exploitation, c'était une entreprise d’effacement. Effacer les noms, les langues, les identités », insiste une oratrice. « Le Code noir promulgué en France en 1685 leur déniait même la qualité d'homme », appuie un autre. À écouter aussiAbolition de l'esclavage : comment devient-on un lieu de mémoire? Une histoire qui résonne encore au sein des associations mémorielles afro-antillaises. Certains craignent qu'abolir le texte revienne à faire comme s'il n'avait jamais existé. « Il faut qu'il y ait des traces de ce qui existait pour qu'on n'oublie pas et que ça ne se reproduise pas », estime une dame. Un autre s'interroge : « Ils veulent le retirer ou l'effacer de l'histoire ? C'est pas pareil. Mais s'il le retire pour le faire disparaître comme dans les livres d'histoire quand on était à l'école, c’est pas bon ! » Une histoire à transmettre aux générations futures, c'est l'une des missions de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage. « Une fois qu'on a abrogé ce code, quels sont les moyens supplémentaires que l'on met en place pour transmettre cette histoire ? Que faisons-nous des inégalités en outre-mer qui sont directement liées à l'histoire de l'esclavage ? », demande Aïssata Seck, directrice de cette institution. Le Premier ministre s’est engagé à abolir le Code noir en promettant un texte prochainement au Parlement. À écouter aussiLa dette coloniale peut-elle être remboursée?

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Gaza: séparée par la guerre, une famille palestinienne enfin réunie en France, un an après

5/25/2025
Début 2024, Raja réussit à quitter Gaza avec son plus jeune fils, Asef. Le petit garçon, touché lors d'un bombardement, a besoin d'une opération en urgence. Ils réussissent à être extradés vers la France tous les deux, mais Raja doit laisser cinq autres enfants seuls à Gaza. Il y a un an, la rédaction de RFI était allée à leur rencontre à l'hôpital où était soigné le petit garçon. La maman, anxieuse, ne parvenait pas à faire venir le reste de sa famille. Aujourd'hui, ils sont enfin réunis. Dans son appartement au sud de Paris, Raja a retrouvé le sourire. Elle a enfin ses six enfants autour d'elle : « Après un an et demi d'attente, et grâce aux efforts des avocates, mes enfants sont enfin arrivés en France. Les retrouvailles étaient très émouvantes, vous ne pouvez pas imaginer ce que j'ai ressenti en les retrouvant. Pendant leur absence, j'ai cru devenir folle. Ils étaient sous les bombes et j'avais peur de les perdre ou que l'accident d'Asef se reproduise. » Son fils Asef, 13 ans aujourd'hui, a dû être amputé sous le genou, en France, après une frappe aérienne de l'armée israélienne. Pour le sauver, Raja a dû laisser les cinq plus âgés à Gaza. Son aîné, Mohamed, 21 ans, lui aussi blessé à la jambe, a veillé pendant tout ce temps sur ses deux frères et ses deux sœurs : « On a survécu à une période très difficile. Tout était difficile. Se laver, trouver de l'eau potable, de la nourriture, se déplacer... Tout était une souffrance. Depuis le début de la guerre, j'ai essayé d'éviter les bombardements qui auraient pu nous blesser, moi et mes frères et sœurs. Depuis le début, j'essaie de nous garder en sécurité. » À écouter aussiDes familles palestiniennes séparées par la guerre à Gaza Réapprendre à vivre Le plus jeune, scolarisé depuis un an et demi, apprend petit à petit le français. Les autres tentent de leur côté de réapprendre à vivre, dans un pays à l'opposé de ce qu'ils ont connu toute leur existence. Le moindre bruit de moteur ou d'avion qui survole la ville les replonge dans l'anxiété de la guerre. « Encore maintenant, on n'arrive pas à dormir tranquillement, moi et mes frères. Ce calme, ici, c'est complétement nouveau pour nous. Mon subconscient n'arrive pas à s'y faire. J'ai du mal à croire que nous sommes sortis de Gaza. Jamais je n'aurais pensé en sortir vivant et en bon état. J'étais tellement désespéré », poursuit Mohamed. Sur son téléphone, Raja, la maman, ne quitte pas des yeux les réseaux sociaux et le lot de mauvaises nouvelles qu'ils apportent. Mais dans le salon, à côté d’elle, les rires et les bêtises d'adolescents font oublier temporairement le cauchemar qui continue à 3 000 kilomètres d'ici. Mohamed confie : « Depuis l'enfance, on est habitué à ces bombardements, alors on a appris à continuer à rire. Quand on était petit, on ne comprenait pas de quoi il s'agissait, mais en grandissant, ce bruit est devenu familier. Alors, même en temps de guerre, moi et mes frères, on rigole. Même quand il faut enterrer un proche, on continue à rire. Ça ne veut pas dire qu'on n'a pas de cœur, mais c'est tellement habituel que rire est devenu une façon de se préserver. » Aujourd'hui, Raja et Asef, le plus jeune, ont obtenu l'asile en France. Les démarches administratives ne font que commencer pour les cinq autres, arrivés en région parisienne il y a un peu plus d'un mois. À lire aussiGaza: la mort d'une fratrie de neuf enfants dans un bombardement israélien suscite une vague d'émotion

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Métiers en tension: «De la poudre aux yeux» pour les travailleurs sans papiers

5/22/2025
La liste des métiers en tension a été publiée ce jeudi 22 mai au Journal officiel. Elle détermine environ 80 professions pour lesquels les employeurs, en France, ont du mal à recruter du personnel et ouvre la voie à une régularisation des travailleurs étrangers qui exerçaient déjà ces activités de manière illégale. Mais les critères varient selon les régions et transforment la constitution des dossiers de demande de titre de séjour en véritable casse-tête. Rencontre avec une jeune femme qui remplit les conditions pour bénéficier de cette procédure. Dans la permanence du syndicat CFDT de Trappes, en région parisienne, Françoise accompagne cet après-midi une jeune femme ivoirienne. On l'appellera Aya. Elle est arrivée en France en 2017. Son référent, raconte-t-elle, a envoyé les documents nécessaires à sa régularisation en 2023. « La préfecture a répondu que tout était bon, qu'ils étaient en train de traiter les dossiers déposés en 2022, et qu’il fallait donc patienter », raconte Aya. Deux ans plus tard, elle n'a toujours pas de réponse. Mais puisqu'elle exerce un métier en tension depuis au moins un an, la nouvelle procédure peut lui permettre d'être régularisée. Aya est aide ménagère à domicile depuis cinq mois et travaillait auparavant comme femme de chambre dans un hôtel. À la permanence, Françoise n’est pas sûre que le métier de femme de chambre soit un métier en tension. « Tous les métiers ne sont pas des métiers en tension, explique-t-elle à Aya. Vous voyez, la liste des métiers que l'on dit en tension vient juste de sortir et il y en a 17 pages… On pourrait regarder puisqu'il y a domestiques, ménages domestiques... » Sur le bureau, des photocopies dans tous les sens. Jack est venu aider Françoise à s'y retrouver dans cette procédure aux subtilités complexes et pas toujours logiques à ses yeux. « Les métiers en tension sont un petit peu hors sol par rapport à la problématique des personnes sans papiers. Parce que si vous regardez dans cette liste-là, "Des ingénieurs et cadres d'études recherche et développement en industrie", c'est peut-être un métier en tension, mais pas par rapport à la problématique des travailleurs sans papiers. Pour les infirmiers, il faut avoir un diplôme. Même s'ils en avaient un dans leur pays d'origine, il n'est pas valide en France. Donc le métier peut être en tension, mais ils ne rempliront jamais ce métier-là. C'est de la poudre aux yeux. » Une fois le dossier complet, la préfecture convoquera Aya sous 90 jours. Elle devra cette fois prouver qu'elle vit en France depuis au moins trois ans. Mais même si elle répond à chacun des critères, la décision reste à la discrétion du préfet. À lire aussiFrance: des travailleurs sans papiers demandent justice aux géants du secteur des déchets

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Alain Espinasse, nommé directeur général de l'Ofpra

5/21/2025
L'Office français de protection des réfugiés et apatrides, chargé d'accorder l'asile aux personnes exilées, a un nouveau directeur général : Alain Espinasse, 58 ans, ancien préfet du Finistère, en Bretagne. Son nom, proposé par le gouvernement, a été validé par les députés et les sénateurs qui le recevaient mercredi. Il devra relever plusieurs défis de taille, alors que le nombre de dossiers de demandes d'asile en France augmente significativement depuis dix ans et que les délais de traitement s'allongent.

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Chlordécone: l'État réfute sa responsabilité, les victimes outrées du manque de considération de la France

5/20/2025
L'État français conteste une nouvelle fois sa responsabilité dans le scandale du chlordécone aux Antilles. Ce pesticide ultra-toxique a pourtant été largement utilisé pendant des années, avec l'aval des autorités françaises, dans les plantations de bananes en Martinique et en Guadeloupe, et ce, malgré sa dangerosité. Le chlordécone est responsable de plusieurs maladies graves, dont des cancers. Le gouvernement vient de déposer un recours devant le Conseil d'État contre la décision de la cour administrative d'appel de Paris qui avait reconnu l'État « fautif » et qui l'avait condamné à indemniser une poignée de victimes (11) sur les quelque 1 300 plaignants. Notre correspondante a pu rencontrer plusieurs victimes, outrées du manque de considération de l'État. Aujourd'hui, plus de 90 % de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée au chlordécone, selon Santé publique France.

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Le collège sans téléphone

5/19/2025
En France, les téléphones interdits dans les collèges ? La ministre de l'Éducation, Élisabeth Borne, annonce la généralisation de la « pause numérique » à la rentrée prochaine. Le principe est simple : les collégiens n'auront plus du tout accès à leur téléphone dès qu'ils rentrent en cours. Cette année, près de 200 établissements ont expérimenté ce dispositif. Un an après, quels sont leurs retours ? Elisa Savaete s'est rendue dans l'Aube, à l'est de la région parisienne, au collège Jean Jaurès de Nogent-sur-Seine, poser la question à ceux qui testent déjà la pause numérique. Un reportage d'Elisa Savaete. À lire aussiLa France veut une interdiction totale des téléphones portables au collège

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France: le «droit à l'aide à mourir», un sujet sensible qui divise soignants, patients et proches

5/18/2025
En France, le débat parlementaire se poursuit sur la délicate question de la fin de vie. Les députés ont approuvé, samedi 17 mai, la création d'un « droit à l'aide à mourir », dans une version qui prévoit que les patients devront s'auto-administrer la substance létale s'ils en ont la capacité. Le texte sur l’aide active à mourir divise puisqu'il pose aussi la question de l'ouverture à l'euthanasie. Un geste qui implique aussi le corps médical. RFI a tendu son micro aux proches d'un patient qui en a bénéficié, mais aussi à un médecin français qui y est opposé. « Je m'adresse à vous en tant que futur défunt, au terme d'un long parcours de soins liés à une maladie mortelle et incurable. » Atteint d'une tumeur au cerveau, Nicolas Menet est mort à 44 ans, le 4 février 2023, à l'hôpital. Dans cette vidéo posthume, on voit marcher ce colosse dans la campagne ardéchoise, un bâton de montagnard guide ses pas. Il s'adresse aux parlementaires qui débattent actuellement sur la fin de vie : « Je ne veux pas quémander l'autorisation de mourir auprès des médecins. Je ne veux pas souffrir inutilement. Je veux choisir le moment, le lieu et l'endroit. Personne ne peut juger s'il est trop tôt pour moi ou trop tard, si je suis encore en bon état ou pas. Je dois être le seul à pouvoir juger de mes souffrances psychiques si j'en ai encore la possibilité cognitive. » Nicolas Menet militait pour la liberté de choisir l'euthanasie, autrement dit que le médecin ait le droit d'administrer la substance létale. Le texte prévoit pour le moment cette possibilité, à condition que la décision soit collégiale et que le praticien soit volontaire. Chef de service d'une unité de soins palliatifs pendant 25 ans, Claude Grange, lui, est contre l'euthanasie. « Ma seule compétence, ma seule légitimité, c'est d'avoir accompagné 4 000 personnes en fin de vie. Dans ces 4 000 personnes, il y en a que trois qui, malgré tous les bons soins, ont voulu aller en Suisse. Il y a plein de personnes qui peuvent être au départ dans une demande. Mais à partir du moment où on les soulage, on les entoure et on fait des choses qui ont du sens pour eux, ils ne nous demandent plus de mourir. Personne n'a envie de mourir. Même les grands malades. Ce sont les conditions du mourir qui font qu'on a envie de mourir. Quelque part, là, on va réintroduire la possibilité de donner la mort de la main des soignants. C'est catastrophique », explique-t-il, estimant que ce n'est pas au médecin de donner la mort. Jacques Buffières, qui a accompagné son mari Nicolas en fin de vie, répond à Claude Grange : « C'est la position de ce médecin. Ce n'est pas la position de tous les médecins. On peut avoir des clauses de conscience. Cela me paraît légitime qu'un médecin qui ne veut pas faire cela ne le fasse pas. Je rappelle quand même que, dans la France entière actuellement, des médecins, sans le dire, avec l'accord de la famille, osent cet acte. Comme avant 1974, des médecins pratiquaient des avortements sur des femmes. C'est cette hypocrisie, qu'on a connue sur l'avortement, à laquelle il faut mettre fin désormais. » Comme pour l'avortement, certains malades décident d'aller à l'étranger, dans des pays où cette pratique est autorisée. Un choix réservé à ceux qui en ont les moyens. À lire aussiFin de vie: les députés français approuvent un article créant un droit à l'aide à mourir

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Régis Nkissi raconte les violences homophobes qui ont abimé son adolescence

5/15/2025
En France, les pouvoirs publics ont choisi de tourner leur campagne de prévention vers les jeunes et en particulier vers l'école pour cette journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie. Collégiens et lycéens peuvent appeler le 3018, une ligne d'écoute dédiée. C'est aussi pour lutter contre le harcèlement qu'il a lui-même subi que le comédien Régis Nkissi, originaire de Seine-Saint-Denis, a publié il y a quelques semaines le récit de son parcours : Comment Marilyn m'a sauvé la vie, témoignage d'un adolescent passionné de mode et de cinéma, victime de violence dans son collège d'Aulnay-sous-Bois. À lire aussiLutter contre l’homophobie, un «sujet encore très tabou et délicat» pour les jeunes footballeurs

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Pourquoi les parents choisissent de scolariser leurs enfants au lycée musulman Averroès

5/14/2025
Le lycée Averroès de Lille (Nord) est l'un des derniers établissements privés musulmans sous contrat avec l'État. Un contrat qu'il a failli perdre pour de bon : la préfecture du Nord l'avait résilié en 2023, invoquant de graves manquements aux valeurs de la République. Une raison contestée par les familles et par le tribunal administratif. En avril dernier, le tribunal a demandé le rétablissement immédiat du contrat. Un soulagement pour les élèves et leurs parents. Pour eux, être scolarisés dans cet établissement est essentiel. C'est la garantie de bons résultats, d'une qualité d'enseignement et surtout la possibilité de vivre sa religion. Thomas, 43 ans, nous accueille dans son appartement. Musulman converti, il a six filles. Trois d'entre elles sont scolarisées dans l'établissement musulman Averroès. « Ce que je vois, c'est le côté familial, chaleureux, en tout cas, c'est que me disent mes filles. » Hajar, 12 ans, est rentrée du collège. Elle acquiesce : « L'enseignement est, je trouve, sérieux, et les profs sont à fond pour aider les élèves. Ils nous aident jusqu'à ce que l’on réussisse. Tant qu'on ne réussit pas, ils ne nous lâchent pas. » Ce qui a aussi convaincu Thomas, c'est la possibilité pour ses filles de vivre leur religion. Des salles de prières sont à disposition des élèves et le voile est autorisé : « Ma fille, si elle le désire, si elle veut porter le voile, elle peut le faire là-bas, ça compte énormément. C'est important qu'elle se sente épanouie, si jamais elle veut suivre la religion de la famille, qu'elle puisse le faire à la maison, mais aussi à l'école. » Laïla est maman de trois enfants. Cette mère de famille a toujours été attentive au contenu de l'enseignement, notamment à ce que l'établissement appelle « cours d'éthique », des cours consacrés à la question des religions. Nous la rencontrons dans un parc avec sa fille désormais à la fac : « Régulièrement, je leur demandais de quoi elles avaient parlé. C’était très rassurant, car ce qui était abordé tournait beaucoup autour des valeurs, du respect de l’autre, etc. » L'autre point important pour Leila et pour sa fille Safa : que les programmes soient les mêmes que dans n'importe quel autre établissement. « Est-ce que l'on enseigne bien les cours de musique, de SVT, etc. Oui », affirme la maman. « Je pense que s’il y avait abstraction de quelque chose, cela se verrait sur les résultats scolaires ou sur les diplômes sur les examens nationaux, comme le brevet ou le bac », ajoute sa fille. « On voyait cela comme une injustice » Le lycée a enregistré 96% de réussite au bac l'an dernier. Safa l'a eu, avec mention, et elle vient de terminer sa première année de médecine. Mais la préfecture et les autorités, comme le président de la région Xavier Bertrand, ont essayé pendant deux ans de supprimer le contrat entre le lycée et l'État. « Nous, on voyait cela comme une injustice, on ne comprenait pas. Nous, on est à Averroès du matin au soir et depuis des années et on sait ce qui s’y passe et il n'y a pas de problèmes », affirme Safa. « Ce lycée avec un tel taux de réussite dérange. C’est un lycée musulman, dans la banlieue de Lille, avec un taux d’élèves boursiers de 60%. C’est de l'acharnement. Est-ce que ce sont les musulmans qui sont ciblés, est-ce que l’on ne veut pas les voir réussir ? », se demande la mère de famille. L'établissement a retrouvé son contrat, mais l'affaire a laissé des traces. Les frais de scolarité ont augmenté l'année dernière, forçant certains élèves à changer d'école. Comme Hajar, la fille de Thomas, qui quittera à contrecœur Averroès à la rentrée pour un collège public. À lire aussiL’enseignement de l’arabe en France: un éternel débat?

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Bibliothèques sans frontières: où vont vos livres?

5/13/2025
En France, comme chaque année, Bibliothèques sans frontières va à la rencontre du grand public dans le cadre de la très grande collecte de livres. À peine terminé, les livres ont une seconde vie. Ils seront redistribués à travers le monde dans différents projets : dans des camps de réfugiés, mais aussi dans des micro-bibliothèques en milieu rural ou en province. L'association famille langues cultures, l'AFaLaC implantée au Mans dans le centre-ouest de la France a reçu une dotation de 1 300 ouvrages pour alimenter une micro-bibliothèque très originale qui accueille beaucoup de famillles étrangères. L'association famille langues cultures, l'AFaLaC Bibliothèque sans frontières

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Lyon: action judiciaire de masse contre les PFAS dans la Vallée de la Chimie

5/12/2025
C’est le scandale sanitaire de ce début du XXIe siècle : les PFAS. Ces polluants éternels sont des substances chimiques très persistantes. On en trouve dans nos objets du quotidien : produits de beauté, pesticides, emballages alimentaires, revêtements antiadhésifs... Mais ils sont aussi apparentés à des perturbateurs endocriniens, et leurs effets sur la santé humaine, avérés ou potentiels, sont multiples. En France, une loi a été votée en février dernier sur le sujet. Objectif : interdire les cosmétiques, vêtements ou encore les chaussures qui en contiennent à partir de 2026. Une législation bien loin de satisfaire les habitants de la Vallée de la Chimie, près de Lyon. Dans la région, alors que près de 220 000 personnes sont concernées par cette pollution, la lutte contre les PFAS s’organise : une action judiciaire de masse a été lancée par plusieurs ONG pour aider les habitants de la région. « Là, c'est le centre d'essai et derrière, c'est Daikin avec ces ateliers qui ont des préfaces. » Thierry Mounib habite Pierre-Bénite, dans le sud de Lyon. Face à lui : les usines Daikin et Arkema. « Si on se retourne, on a les stades de foot. Là, c'est l'école maternelle. On a fait des prélèvements sur l'école maternelle, c'est une catastrophe. » Avec son association Bien vivre à Pierre-Bénite, Thierry Mounib alerte sur la pollution de son environnement, et sur des problèmes de santé dans son entourage, qu’il soupçonne être liés aux PFAS. « Ma femme a été opérée d'un d'un cancer du sein et elle a Parkinson. Autour de moi, dans toutes les maisons, il y a des cancers. Aux États-Unis, qu'est-ce qui s'est passé quand c'était prouvé ? Les entreprises 3M et DuPont ont été obligées de verser des milliards pour le suivi de la population. Arkema et Daikin, ils refusent. Ils ne vont pas verser les milliards pour la population de Pierre-Bénite. » À lire aussiPfas : peut-on se débarrasser des polluants éternels ? « Un sérieux doute sur la qualité désormais des légumes » Tous ces espoirs reposent désormais sur une action judiciaire de masse. Objectif : que 500 victimes potentielles des PFAS dans la région lyonnaise demandent en même temps des réparations financières aux entreprises Arkema et Daikin pour de multiples préjudices subis concernant la santé, le moral ou une perte de valeur immobilière par exemple. Alain a déposé son dossier après avoir fait une prise de sang. Il s'est aperçu être contaminé en regardant les microgrammes de PFAS présents par litre de sang. « Moi, je suis à 22,6. Quand vous regardez la grille donnée par le laboratoire, au-dessus de 20, il y aura des problèmes sur la santé. Ceux qui ne sont pas le plus proche de l'usine, comme nous, par exemple, à un kilomètre et demi, ils ont l'impression quand même d'avoir échappé au problème. On a quand même un sérieux doute sur la qualité désormais des légumes qui nous sont fournis ou des œufs. » À lire aussiPFAS: «La France doit prendre des mesures urgentes contre la pollution de l'eau potable» Une action judiciaire unique en France Cette action au civil sur les PFAS est une première en France. Louise Tschanz est avocate spécialiste du droit de l'environnement au Cabinet Kaizen. Le cabinet qui s'occupe des potentielles victimes de contamination aux PFAS. « L'idée, c'est qu'on crée de la jurisprudence qui ait vraiment beaucoup d'impact et que ça amène les entreprises à ne pas faire des décisions comme celles qui étaient prises par Arkema. C'est-à-dire de savoir qu'il y a une pollution très grave qui est en train de se passer et de continuer pour faire des profits. L'idée, c'est que ça leur coûte tellement cher que la prochaine fois, lors de leur décision business et dans leur comité de pilotage, ils se disent, "Ok, ce n'est pas possible de réagir comme ça". Il faut préserver l'environnement et la santé, sinon la population va faire des actions en justice qui vont nous coûter très cher. » Selon l'avocate, cette action judiciaire de masse est unique par son ampleur et pourrait...

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Nouvelle-Calédonie: un an après les émeutes, tout à reconstruire dans le quartier de Kaméré

5/11/2025
Il y a tout juste un an, le 13 mai 2024, de violentes émeutes éclataient en Nouvelle-Calédonie. Liée à une réforme électorale contestée, l’insurrection a duré plusieurs mois, faisant au total 14 morts et causant au moins deux milliards d’euros de dégâts. Dans la capitale, Nouméa, certains quartiers, notamment les plus populaires, peinent à se relever. Mais un an après les émeutes, des initiatives émergent pour leur redonner vie et retisser du lien social. De notre correspondante à Nouméa, Un peu de musique qui s’échappe d’un restaurant ouvert, où des mères de famille animent un petit marché. Rien de plus banal, et pourtant, la scène est exceptionnelle à Kaméré. Dans ce quartier très populaire de Nouméa, le seul supermarché a été incendié en mai 2024, tout comme la pharmacie, une partie du collège et la médiathèque. Alors, l’ouverture il y a six semaines du restaurant de Yasmine Goulamhoussen a surpris les habitants. « Qu'il y ait un petit peu de musique d'animation au restaurant, ça fait du bien à tout le monde. J'ai l'impression que c'est un peu comme s'ils s'étaient sentis abandonnés. Ils se posent même la question : comment ça se fait que quelqu'un ait osé venir alors que tout le monde nous a dit que personne ne viendrait ? » À lire aussiProjet de l'Etat pour la Nouvelle-Calédonie: les pistes sur la table des discussions Des tensions persistantes, mais un appel à l'unité pour l'avenir de la Calédonie Les tensions de 2024 ont laissé des traces et, surtout, creusé un immense fossé entre les quartiers populaires, fers de lance de la mobilisation indépendantiste et les autres. Ariane le constate avec regret, les Calédoniens ont du mal à se retrouver. « Les gens ne veulent plus aller chez les uns ou les autres. "Viens, on se retrouve à tel endroit. Non, je ne viens pas parce que si je pars trop tard, il pourrait y avoir quelque chose". Tout ce que j'attends des Calédoniens, c'est du discernement, de faire la part des choses. Ce qui a été, a été ; ce qui sera, c'est à bâtir. Donc, il faut vraiment qu'on se tourne vers le futur ». Le lien rompu, c’est aussi avec les jeunes du quartier. Pendant des mois, ils se sont mobilisés sur les barrages. Certains restent encore aujourd'hui dans la rue, entre colère toujours présente et difficulté à retrouver une vie normale, pointe Élise. « C'est difficile encore pour les jeunes. Moi, j'ai invité plein de jeunes à venir. Mais il n'y a pas, il n'y a que les deux de ce matin qui sont venus. Et ouais, il n'y a pas encore. Ils m'ont promis que cet après-midi, ils viendraient, mais ils ont peur du regard des autres. Beaucoup ont peur du regard des autres et qu'il y ait des gens d’ailleurs ici. Ils sont beaucoup gênés ». Virginie, une des doyennes du quartier, veut croire à un retour à la normale, qui, selon elle, a déjà commencé. « Moi, je trouve qu’il a beaucoup changé, maintenant ça va. Ce n'est plus comme avant. Avant, ils faisaient tous des bêtises. Mais là, c’est calme le quartier. Moi, je dis qu’il ne faut pas avoir peur, il faut venir discuter avec les jeunes ». Une confiance exprimée par de nombreux Calédoniens malgré l’échec des négociations sur un avenir politique qui risque de faire replonger l’archipel dans l’incertitude. À lire aussiNouvelle-Calédonie: Manuel Valls a repris son bâton de pèlerin et entame une troisième session de pourparlers

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