
Reportage France - Paroles de soignants
RFI
Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.
Location:
Paris, France
Genres:
World News
Networks:
RFI
Description:
Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.
Language:
French
Website:
http://www.rfi.fr/
Episodes
L’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale: le département incendies explosifs [4/10]
8/6/2025
Ils mettent la science au service de l'enquête : Laura Martel vous emmène durant deux semaines à la rencontre des experts de l'IRCGN, l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale. Au sein du Département environnement incendies explosifs, les experts doivent faire face à la multiplication des dossiers liée à la diffusion de « recettes d'explosifs » sur internet.
À lire aussiL’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale: le département médecine légale [3/10]
Duration:00:02:35
L’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale: le département médecine légale
8/5/2025
Ils mettent la science au service de l’enquête : Laura Martel vous emmène durant deux semaines à la rencontre des experts de l'RCGN, l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale. Focus aujourd'hui sur le Département médecine légale, chargé d'autopsier les militaires morts en service, d'identifier certains corps et d'établir les causes et circonstances de la mort dans des affaires criminelles.
À lire aussiLes experts de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie: des avancées en matière d’ADN [1/10]
Duration:00:02:35
L’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale: le département signal image et parole [2/10]
8/4/2025
Ils mettent la science au service de l’enquête : Laura Martel vous emmène durant deux semaines à la rencontre des experts de l’IRCGN, l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale. Focus aujourd’hui sur le Département signal image parole, dont l'un des axes de travail est l’exploitation de vidéos et enregistrements sonores pour faire ressortir des éléments utiles aux investigations.
À lire aussiLes experts de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie: des avancées en matière d’ADN [1/10]
Duration:00:02:35
Les experts de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie: des avancées en matière d’ADN [1/10]
8/3/2025
Ils mettent la science au service de l’enquête : Laura Martel vous emmène durant deux semaines à la rencontre des experts de l’IRCGN, l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale. Depuis les premières utilisations de profils génétiques à des fins d’enquête à la fin des années 1980, l’ADN s’est peu à peu imposé comme « la reine des preuves ». Le Département analyses génétiques individus de l’IRCGN est à la pointe des méthodes d’identification des empreintes génétiques. Et ses dernières avancées semblent parfois frôler la science-fiction.
Duration:00:02:36
Héritage des JO 2024: la biodiversité de la Seine en nette progression [9/10]
7/31/2025
Il y a un an, Paris vibrait au rythme des Jeux olympiques et paralympiques. Aujourd'hui, il est désormais possible de se baigner dans la Seine, et ce, depuis le 5 juillet dernier. La qualité de l’eau du fleuve est en bien meilleur état qu’il y a 50 ans. Depuis une dizaine d’années, de nombreuses espèces y sont revenues, comme la moule d’eau douce alors qu’elle avait disparu. Une biodiversité surveillée de près à Bougival, où se trouve une station du laboratoire MeSeine.
Par Ellissar Mokadim
« Ne vous inquiétez pas, on ne va pas couler. » Depuis un ponton sur la berge, on accède à une cabane flottant sur la Seine. De ce laboratoire à ciel ouvert, des techniciens analysent la vie du fleuve et recensent les espèces de poissons. Selon Sabrina Guérin, du service public d’assainissement de Paris, la biodiversité progresse nettement depuis plusieurs décennies. « Dans les années 1970, on en comptait que 3-4 espèces alors qu’aujourd’hui, c’est multiplié par 10. On en compte 36 espèces de poissons différentes. » Le système d’assainissement a été modernisé depuis 50 ans, bien avant les Jeux olympiques. Cela a permis de recréer un milieu favorable pour les poissons.
Accroché à une poulie, un dispositif acoustique permet d’approfondir les connaissances des écosystèmes. Cet outil sort tout juste de l’eau. « Donc, vous avez ici le micro qui permet d’écouter sous l’eau. Cette nouvelle manière de suivre la qualité de l’eau non pas en termes de composition, en termes d’activité. » Ce micro peut même enregistrer le chant des poissons comme celui du gardon. Chaque son capté correspond à une espèce. Le paysage sonore de la Seine est constitué de chevaines, et de goujons : mais pas seulement, le technicien Robin Richou a déjà eu quelques surprises. « C'est vrai que l'on a été surpris à quel point on pouvait entendre autre chose que les poissons. On entend aussi énormément les macro-invertébrés, des espèces qui sont en quantités énormes dans nos rivières. »
Le retour de ces poissons sensibles à la pollution témoigne de la diminution des toxines dans l’eau : comme le phosphore et les bactéries fécales. C’était l’un des objectifs fixés pour les Jeux olympiques. Mais il reste encore à éliminer les microplastiques et les pesticides, rappelle Vincent Rocher, directeur de l’innovation à l’assainissement de Paris. « Aujourd’hui, on va devoir traiter les micropolluants sur nos usines de traitement. » Des travaux ont été menés par les collectivités, notamment : sur les mauvais branchements des habitations et des péniches dans la Seine. Les industries contrôlent davantage leurs rejets. Mais pour l’écologue Vincent Vignon, la pollution agricole doit aussi s'améliorer : « C’est nettement plus de la moitié du bassin versant de la Seine qui est agricole. Ce sont des phosphates, des nitrates, des trucs qui tuent des insectes ou des plantes, donc ce n’est pas formidable. ».
L’expert rappelle aussi la nécessité de renaturer les berges avec la création de zones humides ou la plantation d’arbres pour améliorer l’état écologique de la Seine. Les efforts réalisés pour l’assainir dans le cadre des Jeux olympiques ont permis le retour de certaines espèces. Mais des progrès restent à faire pour que le fleuve devienne un habitat durable pour la faune et la flore.
Duration:00:02:36
Héritage des Jeux 2024: Handilab, un incubateur au service du handicap [9/10]
7/30/2025
Handilab, un espace d’innovation de 13 000 m² au service du handicap et de la perte d’autonomie, a ouvert ses portes en décembre dernier à Saint-Denis au nord de Paris. Objectif : connecter le monde de l’innovation, de la technologie avec le secteur du handicap.
Tout est parti d'un rêve. « Parce que je suis amputé juste au-dessus du genou., mon rêve était de trouver des solutions pour que la vie continue. Et j'ai rêvé d'un lieu. J'ai rêvé qu'on puisse se réunir, réfléchir à de nouvelles réponses, à des besoins particuliers. Comme vous le voyez, on se trouve dans ce lieu tout à fait magnifique où déjà nos nouveaux "géotrouvetou" sont en train de creuser plein de nouvelles idées », raconte Stéphane Houdet triple champion paralympique de tennis de table en fauteuil roulant et ambassadeur du Handilab.
C'était il y a trois ans. Le rêve de Stéphane Houdet est devenu réalité en décembre dernier, avec l'inauguration d'un bâtiment de 13 000 m² dédié au handicap. « On est parti du constat que parfois, il n'y avait pas vraiment de connexion entre le monde de l'entreprise et de l'économie, de l'innovation et le monde du handicap. Notre idée, c'était de réunir au sein d'un même lieu des parties prenantes sur la thématique et des partenaires assez diversifiés. Vous avez une start-up ? Nous avons un incubateur. », explique Fanny Cohen, directrice du Handilab
Il accueille déjà près de 25 start-up qui proposent des solutions d'inclusion et d'amélioration de la vie des personnes en situation de handicap. Losonnante est une jeune pousse qui développe une borne audio permettant aux malentendants d’entendre avec leur corps. « On branche ce dispositif sur secteur. Vous avez donc deux pastilles ici sur lesquelles nous allons positionner nos coudes et placer la base de la main sur les oreilles. Cela déclenche le son et on entend directement à travers son corps. Les vibrations sonores passent à travers les os du bras jusqu'au haut des oreilles, à partir du moment où l'oreille interne reste intacte », détaille Gaëlle Dubois, chargée de développement.
Givevision, une autre start-up, propose, elle, un casque pour malvoyants. « Cela permet aux malvoyants d'avoir une vision améliorée de loin. Parce que ce casque combine réalité augmentée et flux télévisuel. On espère très bientôt pouvoir aussi être présent sur le continent africain, puisque c'est là-bas qu'on trouve le plus de déficients visuels », indique Cissé Doukouré, de l'entreprise Givevision. À terme, le Handilab compte incuber une centaine de start-up. Autre objectif de cet espace : devenir un hub pour l’emploi des personnes en situation de handicap.
À lire aussiDe nouvelles modalités de remboursement pour les fauteuils roulants
Duration:00:02:31
Héritage des JO 2024: les volontaires veulent entretenir la flamme [8/10]
7/29/2025
Ils étaient 45 000 mobilisés sur les sites de compétition pour accueillir le public et les athlètes olympiques à Paris. Un an après, certains ont choisi d’entretenir la flamme en poursuivant leurs missions de bénévolat au service d’événements sportifs. Ils ont même créé une association. Une démarche saluée par les clubs de sports qui peinent à engager des bénévoles dans leurs rangs.
Ils se sont donné rendez-vous au jardin des Tuileries, en plein cœur de Paris. C’est l’heure des retrouvailles, ce samedi 26 juillet, pour la centaine de bénévoles présents. Aucune exception pour ce premier anniversaire des Jeux olympiques : ils ont tous revêtu la tenue officielle verte et bleue des volontaires qu’ils avaient soigneusement rangée dans un placard. Toute la panoplie est de sortie, le maillot, la sacoche et le fameux bob. C’est l’association « Tous volontaires » qui organise la rencontre. Elle compte dans ses rangs 250 membres, tous d’anciens bénévoles affectés aux sites de compétition des Jeux olympiques et paralympiques l’été dernier.
Il s’agit majoritairement de retraités qui avaient déjà une expérience dans le domaine avant la compétition. Pour d’autres, comme Christèle, volontaire aux Jeux paralympiques, le bénévolat a été bien plus qu’une découverte. « J’étais chauffeur avec deux autres volontaires. Depuis, on ne se quitte plus ! On fait des week-ends en Normandie, dans le Lot, on passe au journal télé régulièrement, savoure cette fonctionnaire. Dès lors, tout s’est enchaîné : en un an, ils ont multiplié, ensemble, les missions de bénévolat : Par exemple, on a été bénévoles sur un Ironman [un "super" triathlon] aux Sables d'Olonne récemment », développe Christèle.
Tel est le principe de fonctionnement de « Tous volontaires » : mettre en relation des bénévoles disponibles et des organisations sportives qui en font la demande. « Quand on nous appelle, si on est disponible, on y va. De cette façon, on associe le plaisir de se retrouver au plaisir de faire du bénévolat », résume Christèle.
Un vivier de bénévoles en berne
L’initiative est bienvenue, car contrairement au nombre de licenciés, le vivier de bénévoles n’a pas progressé significativement après les Jeux olympiques et paralympiques dans les clubs sportifs. « Ils recherchent toujours », confirme Jean-Pierre Guillot, délégué départemental à l’association « Tous volontaires ». « Les gens veulent bien faire du sport, mais s’occuper des gens qui font du sport, c’est très difficile parce que tout le monde n’a pas du temps à donner gratuitement. Et puis les personnes sont peut-être plus égoïstes ou individualistes aujourd’hui qu’il y a quelques années », remarque le retraité.
L’association veut promouvoir la dynamique inverse. Début juillet, deux de ses bénévoles se sont rendus à une compétition de paranatation à Reims, à l’est de la France. Accueil du public, encadrement, chronométrage... sans eux, l’organisation aurait été bien plus compliquée, admet Sandra Millart, directrice de l'événement : « Ils ont l’expérience d’échanger avec le public et ils ont été très bienveillants avec les jeunes. Ils leur ont expliqué en quoi consiste la fonction de bénévole. Cela fait partie de l’héritage des jeux. Cela permet aussi de désanonymiser un certain nombre de personnes qui consacrent de leur temps au service du sport en France. »
Ces bénévoles ont déjà le regard tourné vers les prochaines échéances olympiques. « J'aimerais faire les Jeux de Los Angeles en 2028, mais il faut que j’améliore mon niveau d’anglais », s’esclaffe l’une d’entre elles. D’autres sont plus prudents. Ils donnent rendez-vous en 2030 pour les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver en France.
À lire aussiJO de Paris: un an après, le développement de la pratique du sport freiné par les coupes budgétaires
Duration:00:02:33
Héritage des JO 2024: malgré les discours, le bilan social est quasi-inexistant [7/10]
7/28/2025
Il y a un an, Paris vibrait à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques. Un événement sportif que les organisateurs voulaient inclusifs, avec un héritage social à la clef : des places d’hébergement pérennes pour les sans-abris qui occupaient certains quartiers de la capitale. Les personnes à la rue ont été évacuées pour laisser place aux lieux de célébration. Ce qui avait été dénoncé comme une opération de nettoyage social visant à les invisibiliser. RFI s’est rendue sur l’un des campements démantelés il y a un an. Aujourd’hui, comme le redoutaient les associations, les personnes sans abris se sont réinstallées, faute de structure disponible pour les accueillir.
Sous le métro aérien, boulevard de la Chapelle à Paris, les tentes et les matelas qui jonchent le sol peinent rester au sec alors que la pluie tombe averse. C'est là que chaque lundi, l'ONG Médecins du monde vient garer son camion de permanence médicale. « Ici, on est dans un lieu de campement où il y a environ une quarantaine de tentes. À peu près le double d'habitants dorment ici – ou survivent – sur une période plus ou moins longue, en attendant de pouvoir entamer des procédures d'asile ou accéder à des hébergements d'urgence. Il y a un premier accueil, avec les médiateurs et les médiatrices qui vont pouvoir récolter les demandes, tisser un lien de confiance, discuter avec les personnes. Après, elles vont leur remettre un ticket et la personne pourra voir le docteur », détaille Milo Borsotti, chargé de mission de programme santé pour Médecins du monde.
Dans la file d'attente, Nelson, 29 ans, attend son tour. Arrivé du Soudan il y a trois ans, il devrait bénéficier d'un hébergement pour demandeurs d'asile le temps que l'OFPRA étudie son dossier, mais faute de place, il se retrouve ici, sous le pont. « Ici, on est les uns sur les autres, au milieu des déchets. Il y a constamment une odeur de pourriture. Mais on n'a pas le choix. On ne peut pas éviter les puces non plus. On est obligé de dormir dans ces conditions », regrette-t-il.
Le cercle infernal des campements s'est pourtant arrêté une fois. Il y a un an quasiment jour pour jour, plus aucune tente en vue sur le boulevard. « Au moment où les Jeux olympiques débutent, on est juste une semaine après une opération massive de ce qu'on a identifié comme un nettoyage social. Toutes les personnes à la rue ont été hébergées pour un temps en Île-de-France. On a reçu un grand discours sur les questions d'héritage social. Nous, dans les faits, on n'a jamais vu cet héritage social », explique Milo Borsotti.
Un an plus tard, les places miraculeusement sorties de terre à la veille des Jeux se sont volatilisées. Les matelas sont revenus et avec eux, une épidémie que Médecins du monde ne parvient pas à endiguer. « On a un phénomène de gale qui se propage. Le matériel de quelqu'un est contaminé, il va le passer à un autre qui vient d'arriver, ils vont partager une tente, etc. Parce qu'ils n'ont pas accès à du matériel propre et à des lieux d'hébergement. On pourrait pourtant l'arrêter facilement si on décidait d'héberger les personnes dans des centres adaptés et de leur proposer le traitement adéquat », déplore le chargé de mission.
Pour tout héritage social des JO, la Préfecture Île-de-France – qui n'a pas répondu à nos sollicitations – met en avant 250 places pérennes, réservées aux « grands marginaux », des sans-abris coupés des dispositifs d'insertion depuis longtemps. Des places qui ne concernent donc pas les exilés qui survivent dans les campements.
À lire aussi«Pour eux, les jeux sont faits»: le collectif Les morts de la rue alerte sur le nettoyage social avant les JO
Duration:00:02:38
Héritage des JO 2024: les infrastructures sportives de Seine-Saint-Denis [6/10]
7/27/2025
Il y a un an, Paris vibrait au rythme des Jeux olympiques et paralympiques. Depuis, la flamme s’est éteinte, mais que reste-t-il de cet été hors norme ? Avec une série de reportages, RFI revient pendant deux semaines sur les promesses, les transformations et les traces laissées par les Jeux dans la ville et dans les vies. Le département de la Seine-Saint-Denis commence à profiter des infrastructures construites durant cet événement. L'objectif en effet était de laisser un héritage aux habitants de ce département sous-doté en matière d'équipements sportifs. Des infrastructures emblématiques notamment avec le Centre aquatique olympique à Saint-Denis, qui a accueilli certaines épreuves, et le pôle de référence inclusif et sportif métropolitain (Prisme) à Bobigny, un lieu dédié principalement aux sportifs en situation de handicap.
Après le dévoilement des anneaux, le Centre aquatique olympique-Métropole du Grand Paris, version héritage des Jeux, vient d'ouvrir ses portes au grand public. Viviane Gaessler, professeur de natation, encadre les élèves du collège Federico Garcia Lorca de Saint-Denis. « Ce sont des sixièmes, donc une tranche d'âge de 12 à 13 ans. On est dans l'apprentissage », décrit-elle.
D'après la dernière enquête « Savoir nager », un enfant sur deux en Seine-Saint-Denis ne sait pas nager quand il arrive en sixième. « On s'était donné comme objectif d'apprendre à nager à la jeunesse de la Seine-Saint-Denis, un territoire dans lequel le taux d'apprentissage de la natation était nettement inférieur à la moyenne nationale. Avec ce centre aquatique et les autres bassins, on contribue à aller de l'avant pour apprendre à nager. On aura peut-être des petits champions dans les années à venir qui auront commencé ici, à la piscine, à Saint-Denis, dans le centre aquatique », se félicite Marie Barsacq, la ministre des Sports.
« On a un dojo, une salle d'armes, une salle de danse, une salle de musculation et tout un espace de balnéothérapie. On a quand même 13 000 m2 de terrain de jeu à Bobigny. », énumère une jeune femme, qui visite le pôle de référence inclusif et sportif métropolitain, Prisme.
« Aujourd'hui, on en récolte les fruits »
À Bobigny, le Prisme, cet imposant bâtiment dans son enveloppe de dentelle blanche, ne passe pas inaperçu. Quatre mois après son ouverture, il accueille la Coupe du monde des clubs de foot fauteuil. « Ce lieu a été vraiment bien pensé pour les personnes en situation de handicap », se réjouit Erwan Conq, touché par la myopathie de Duchenne, capitaine de l'équipe de foot fauteuil de Châtenay-Malabry, qui découvre le lieu.
« Ce site fait suite aux Jeux paralympiques, c'est quelque chose d'important. Je pense que cela va laisser une empreinte par rapport à ce qui a eu lieu il y a un an. Aujourd'hui, on en récolte les fruits. Nous qui sommes une discipline peu connue en tout cas, on se sert de ce lieu pour mettre en avant notre sport », estime-t-il.
Luc, onze ans, fait ses débuts dans cette discipline. Il est heureux d'assister pour la toute première fois à cette compétition sportive avec sa mère. « On est au Prisme tous les samedis après-midi. On accueille déjà des jeunes en situation de handicap et on commence des initiations au foot fauteuil. J'ai les larmes qui me montent aux yeux de pouvoir assister à ce type de spectacle. Parce que pour moi, c'est vraiment un spectacle », confie-t-elle, émue.
Le Prisme et le Centre aquatique olympique donnent une nouvelle image et redynamisent le département de la Seine-Saint-Denis, l'un des plus défavorisés de France métropolitaine.
À lire aussiJO de Paris: un an après, le développement de la pratique du sport freiné par les coupes budgétaires
Duration:00:02:38
Héritage des JO 2024: la vidéosurveillance algorithmique, une technologie encore décriée [5/5]
7/24/2025
Il y a un an, Paris vibrait au rythme des Jeux olympiques et paralympiques. Depuis, la flamme s’est éteinte, mais que reste-t-il de cet été hors norme dans la capitale française ? Avec une série de reportages, RFI revient pendant deux semaines sur les promesses, les transformations, et les traces laissées par les Jeux dans la ville et dans les vies. Aujourd'hui, on s'intéresse à une technologie dont le déploiement a été discret, mais rapide : la vidéosurveillance algorithmique. Des caméras sont apparues dans des dizaines de lieux publics avant les JO. Une technique encore en phase d’expérimentation, mais très décriée.
Au détour des quais, à côté d’un kiosque, partout dans la gare Montparnasse, des caméras ouvrent l’œil. Des caméras classiques, mais il suffit de connecter certaines à un logiciel et faire ainsi de la vidéosurveillance algorithmique.
Ce n’est plus un humain qui analyse les images filmées, c’est une intelligence artificielle. Elle détecte les mouvements de foule, les objets ou encore les comportements suspects.
« Elles pourraient être les invitées les plus discrètes des JO : des caméras dites intelligentes. Prévues par le projet de loi pour Paris 2024, elles permettraient de scruter les abords des futurs lieux de compétition comme le Stade de France ou la tour Eiffel, mais aussi les transports en commun », expliquait France 24 dans un reportage diffusé début 2023.
La nécessité de garanties pour les personnes
Depuis, ces caméras ont été installées dans plus de 69 lieux à Paris et dans ses environs. Un déploiement observé par la CNIL, la Commission nationale de l’informatique et des libertés.
Marie Duboys Fresney est adjointe au service de l’Économie numérique : « Ce qu’on a souligné dans le cadre de la loi JO, c’est justement qu’on comprenait l’intérêt de vouloir tester des choses. Mais il fallait avoir cette notion d’équilibre et de garanties pour les personnes. Et la loi JO, de ce point de vue-là, prévoyait un certain nombre de garanties pour les personnes. Que pour certains évènements, qu'à certaines conditions, avec une temporalité aussi limitée dans le déploiement, que par certains acteurs. Ça ne fait que l’alerte, ça ne prend pas de décision à la place d’un humain ».
La loi JO prévoyait l’usage de la vidéosurveillance algorithmique jusqu'en mars 2025. Il est finalement étendu à 2027, toujours à titre expérimental. Et pourquoi pas jusqu'à 2030, puisque la France accueillera les Jeux olympiques d’hiver.
Le risque de pratiques plus répressives
Des organisations dénoncent une atteinte au droit à la vie privée. « Du point de vue d’Amnesty International, ce n’est pas l’héritage qu’on voulait des Jeux olympiques », explique Katia Roux, chargée de plaidoyer libertés au sein de l’ONG. « Se penser ou se savoir surveillé, ce n’est pas anodin. On peut imaginer qu’une personne puisse y réfléchir à deux fois, voire même renoncer par exemple à rejoindre un rassemblement ou à exercer son droit de manifester. »
Selon Katia Roux, la vidéosurveillance algorithmique ouvre la porte à des pratiques encore plus répressives, comme la reconnaissance faciale. Une option qui pourrait être activée sur les caméras actuelles. Pour l’instant, la loi JO l’interdit strictement. Mais des personnalités politiques s’y sont dites favorables, comme Gérald Darmanin, ancien ministre de l’Intérieur, aujourd’hui à la Justice, ou encore Philippe Tabarot, ministre des Transports.
À lire aussiHéritage des JO 2024: les paralympiques professionnels entre fatalisme et désillusions [4/5]
Duration:00:02:34
Héritage des JO 2024: les paralympiques professionnels entre fatalisme et désillusions [4/5]
7/23/2025
Que reste-t-il de Paris 2024, dans nos souvenirs, dans la société et dans la ville ? À 48 heures du premier anniversaire de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, suite de notre série de reportages sur l'héritage laissé par cet été sportif marqué par une réussite populaire, y compris lors des Jeux paralympiques à la fin du mois d'août. Mais s'ils ont largement contribué à changer le regard du public sur les sportifs en situation de handicap, les parasportifs peinent encore à tirer les bénéfices de cette exposition, et leurs compétitions sont retombées dans un relatif anonymat.
Le 2 juin, lors de la première journée de l'Handisport Open au stade Charléty et devant un public clairsemé, Timothée Adolphe, vice-champion paralympique du 100m malvoyant, remporte l'épreuve. Mais un souci de starting-block au départ fait glisser son guide, Charles Renard. La course à peine terminée, les deux hommes ne laissent pas passer l'incident.
« Il y a huit mois, on avait les Jeux, l'année dernière, on était ici et tout était neuf pour les Jeux. Mais maintenant, on repart dans l'amateurisme. Aujourd'hui, on pouvait faire un gros chrono, franchement, je suis dégoûté. Les blocks sur le stade d'échauffement sont presque mieux que ceux sur la piste de compétition. »
Des sponsors moins présents
Une réaction épidermique, mais symptomatique d'un milieu ballotté entre désillusion et fatalisme sur l'après-Jeux. Fini les tribunes pleines et les soirées enfiévrées pour les paralympiens au Stade de France, au pied de la tour Eiffel ou du pont Alexandre III. L'engouement est retombé, et avec lui les promesses de lendemains meilleurs pour des sportifs et notamment leur confort matériel. Dimitri Pavadé, 4ᵉ du saut en longueur l'an passé, n'est pas le plus à plaindre. Mais les moyens n'ont guère évolué...
« Nous, on investit dans nos stages avec l'équipe de France. Moi, je n'ai jamais connu ça auparavant. Il y a des jeunes qui arrivent, qui sont obligés de payer leur stage plein pot alors qu'ils n'ont pas forcément d'aide, qu'ils sont étudiants et commencent seulement à travailler. C'est très compliqué. »
Compliqué, aussi, de continuer de rivaliser avec l'élite internationale sur le long terme sans sécurité financière. Or les sponsors sont devenus plus frileux et des contrats n'ont pas été renouvelés. L'Agence Nationale du Sport reste alors souvent la principale interlocutrice des athlètes pour leur assurer un avenir au plus haut niveau. Arnaud Litou, manager de la performance paralympique : « Pour les athlètes avec un profil de potentiel médaillable, on a un engagement d'assurer un seuil de revenus annuels, 40 000 euros brut par an, qui nécessite qu'on aille chercher des partenaires ou qu'on mette des fonds d'État pour assurer d'atteindre ce seuil. C'est tout le chemin à parcourir pour en arriver là, où on doit accompagner les athlètes en fonction de leur niveau de pratique et de leurs besoins également ».
Continuer les efforts et les financements
Mais si les financements publics restent primordiaux, ils se fragilisent dans le contexte budgétaire actuel. Le privé doit donc aussi prendre sa part, et il y trouvera son compte, rappelle Gaël Rivière, joueur des Bleus du cécifoot devenu président de la Fédération française handisport.
« Nous, ce qu'on dit de manière globale, c'est qu'avec le parasport, on a quelque chose qui est porteur de valeurs et de messages. Il y a beaucoup de belles histoires à raconter et à accompagner. C'est un vrai appel qu'on continue à faire auprès des partenaires, en leur disant : "N'interrompez pas vos efforts en vous disant qu'on reviendra un ou deux ans avant les Jeux." Si on veut récolter demain les fruits d'un travail, il faut commencer dès maintenant. »
Pérenniser l'effet positif des Jeux paralympiques, un travail de longue haleine pour que les 75 médailles récoltées à Paris 2024 ne deviennent pas le simple souvenir d'une parenthèse désenchantée.
À lire aussiHéritage des JO 2024: le renouvellement urbain de la...
Duration:00:02:38
Héritage des JO 2024: le renouvellement urbain de la porte de la Chapelle, l'autre réussite des jeux [3/5]
7/22/2025
Il y a un an, Paris vibrait au rythme des Jeux olympiques et paralympiques. Depuis, la flamme s’est éteinte, mais que reste-t-il de cet été hors norme dans la capitale française ? Avec une série de reportages, RFI revient sur les promesses, les transformations et les traces laissées par les Jeux dans la ville. Peu de nouvelles infrastructures sont sorties de terre pour l'occasion, c'était un engagement du comité olympique pour des raisons de développement durable et d'économie. Mais autour de ces rares installations, ce sont des quartiers entiers qui se sont transformés. Exemple avec la porte de la Chapelle, dans le nord de Paris. Le quartier est limitrophe du département de la Seine-Saint-Denis, mais séparé par un boulevard périphérique. Avec ses deux grandes tours et ses nombreux logements sociaux, il s'est longtemps traîné une réputation de précarité et d'insécurité. Jusqu'à la création de l'Adidas Arena, qui a notamment accueilli des épreuves de badminton.
« C'est une grande artère, aussi large que les Champs Élysées ». La comparaison avec la plus belle avenue du monde s'arrête à peu près là. La rue de la Chapelle mène à la porte du même nom et à la désormais célèbre Adidas Arena, l'un des équipements phare des Jeux olympiques de Paris. Jean-Michel Métayer habite le quartier depuis la fin des années 1980. Il l'a vu se transformer pour l'évènement. « C'était une rue absolument infernale, se souvient-il. La rue était pleine de voitures, de contre-allées et tout. C'est une transformation complète. Vous voyez les gens, ils déambulent, ils s'installent sous les arbres, sur les bancs. Il y a deux ans, vous n'aviez pas ça. »
C'est à la société d'urbanisme Richez Associés que la Mairie de Paris a confié, dès 2019, la mission de repenser le quartier avec pour ligne de mire, les Jeux olympiques. Pour Vincent Cottet, cela commençait forcément par réduire l'espace réservé aux voitures : « On a créé plus de trottoirs, plus de pistes cyclables. Surtout, on a prolongé le bus ligne 38, qui est la ligne majeure parisienne, jusqu'à Saint-Denis. La Porte de la Chapelle, ce n'est plus un terminus, c'est un morceau de ville qu'on traverse et qui s'accroche à tous les autres quartiers autour. »
Mais pour mieux comprendre l'ampleur du défi lancé à Vincent Cottet et son équipe, Jean-Michel Métayer nous emmène tous chez l'un de ses voisins. Direction le dernier étage d'une des deux tours qui bordent la porte de la Chapelle. L'appartement nous offre une vue panoramique sur tout le nord de Paris. Devant nous d'abord, un enchevêtrement de routes : « C'est un triple échangeur qui permet à la fois de rejoindre l'autoroute A1, de rejoindre Paris et en même temps d'accéder à Saint-Denis de l'autre côté. On a supprimé des voies pour pouvoir installer l'Arena, et de l'autre côté, un espace qui était abandonné a permis d'installer les bâtiments universitaires du campus Condorcet. Les Jeux olympiques ont été un accélérateur de cette transformation parce que comme tout grand projet avec des délais contraints, cela nous place tous dans une grande dynamique collective. Sans les JO, nous n'aurions pas avancé aussi vite et on n'en serait pas là. »
Les terrains vagues ont disparu, la colline du crack aussi. Ce lieu de rendez-vous des toxicomanes a longtemps terni la réputation du quartier. Mais le trafic n'a pas totalement disparu. Les riverains comptent sur l'ouverture prochaine du campus pour transformer encore un peu plus la porte de la Chapelle.
À lire aussiJO-2024: l'Arena Porte de La Chapelle, une grande salle et des promesses
Duration:00:02:34
Héritage des JO 2024: la pratique du tennis de table augmente grâce aux succès des frères Lebrun
7/21/2025
Il y a un an, Paris vibrait au rythme des Jeux olympiques et paralympiques. Depuis, la flamme s'est éteinte, mais que reste-t-il de cet été hors norme dans la capitale française ? Avec une série de reportages, RFI revient pendant deux semaines sur les promesses, les transformations et les traces laissées par les Jeux dans la ville et dans les vies. Aujourd'hui, on revient sur un sport qui séduit de plus en plus d'adeptes depuis un an : le tennis de table. Dans les campings, dans les cours d'école ou au milieu d'un parc, la table de ping-pong est devenue presque indispensable. Les JO 2024 et le succès des frères Alexis et Félix Lebrun, deux jeunes Français qui se sont hissés sur les podiums, ont crédibilisé le tennis de table et fait rêver de nombreuses personnes. Preuve en est : les inscriptions dans les clubs sont en hausse. En Île-de-France, la proportion d'adhérents a grimpé de 17%.
À lire aussiMondiaux de tennis de table: les frères Lebrun se contentent du bronze
Duration:00:02:38
Héritage des JO 2024: balade à travers les lieux emblématiques de la cérémonie d'ouverture [1/5]
7/20/2025
Il y a un an, Paris vibrait au rythme des Jeux olympiques et paralympiques. Depuis, la flamme s'est éteinte, mais que reste-t-il de cet été hors norme dans la capitale française ? Avec une série de reportages, RFI revient pendant deux semaines sur les promesses, les transformations et les traces laissées par les Jeux dans la ville et dans les vies. Dans ce premier épisode, RFI vous propose une balade à travers ces lieux emblématiques découverts ou redécouverts lors de la cérémonie d'ouverture des JO.
À lire aussiFrance: héritage des Jeux olympiques, la baignade dans la Seine ouvre à Paris
Duration:00:02:45
Portraits de professeurs de français: Anne Robitaille, enseignante au Québec [5/5]
7/17/2025
Ils viennent des quatre coins du globe : 1 200 enseignants de français se sont donné rendez-vous, du 10 au 17 juillet à Besançon, pour le XVIᵉ congrès mondial de la Fédération internationale des professeurs de français. Lucie Bouteloup est sur place. Après des professeurs burkinabè, colombiens et indiens, aujourd'hui, elle nous présente une enseignante québécoise, Anne Robitaille. Le Québec est une région qui compte environ 7 millions de francophones.
À lire aussiSérie Portraits de professeurs de français – Salifou Coulibaly professeur à Ouagadougou, au Burkina Faso [1/5]
Duration:00:02:40
Portraits de professeurs de français - Khaleda Sarem, professeure de français langue étrangère, à Paris [4/5]
7/16/2025
Ils viennent des quatre coins du globe… 1 200 enseignants de français se sont donné rendez-vous du 10 au 17 juillet à Besançon pour le XVIᵉ congrès mondial de la Fédération internationale des professeurs de français. Lucie Bouteloup est sur place. Après des professeurs burkinabè, colombiens et indiens, aujourd’hui, elle nous présente une professeure afghane. En Afghanistan, le français est toujours la deuxième langue étrangère étudiée.
Demain, Lucie Bouteloup nous présentera un nouveau portrait : celui d’une enseignante au Québec.
Duration:00:02:40
Portraits de professeurs de français - Srunika Kannan, professeure à l'Université de Madras, en Inde [3/5]
7/15/2025
Ils viennent des quatre coins du globe… 1 200 enseignants de français se sont donné rendez-vous du 10 au 17 juillet à Besançon pour le XVI congrès mondial de la Fédération internationale des professeurs de français. Lucie Bouteloup est sur place et aujourd’hui elle nous présente une jeune professeure indienne de l'université de Madras, Srunika Kannan. L’Inde compte aujourd’hui plus de 600 000 locuteurs de français et le français est la première langue étrangère étudiée.
Demain, Lucie Bouteloup dresse le portrait d'une professeure qui enseigne le français en Afghanistan.
Duration:00:02:39
Portraits de professeurs de français – Erika Escobar, professeure de français à Lima, au Pérou [2/5]
7/14/2025
Ils viennent des quatre coins du globe : 1 200 enseignants de français se sont donné rendez-vous du 10 au 17 juillet à Besançon pour le XVI congrès mondial de la Fédération internationale des professeurs de français. Lucie Bouteloup est sur place. Elle nous présente aujourd'hui Erika Escobar, une professeure de français qui enseigne à Lima, au Pérou.
Demain, Lucie Bouteloup nous présentera un nouveau portrait : celui d’une enseignante à Madras en Inde.
Duration:00:04:19
Série Portraits de professeurs de français – Salifou Coulibaly professeur à Ouagadougou, au Burkina Faso
7/13/2025
Ils viennent des quatre coins du globe. 1 200 enseignants de français se sont donné rendez-vous du 10 au 17 juillet à Besançon pour le XVI congrès mondial de la Fédération internationale des professeurs de français. Lucie Bouteloup est sur place et cette semaine, chaque jour, elle va nous présenter l’un d’entre eux. Aujourd’hui c’est Salifou Coulibaly. Il enseigne au collège Ouagadougou au Burkina Faso.
Demain, Lucie Bouteloup dresse le portrait d'une professeure qui enseigne le français à Lima, au Pérou.
Duration:00:02:49
Affaire Nathalie Dumont: un «cold case» bientôt résolu par la généalogie génétique?
7/10/2025
Trente-huit ans après les faits, l'enquête sur le viol et l'assassinat de la petite Nathalie Dumont, tuée à l'âge de neuf ans près de Paris, pourrait être résolue grâce à une technologie utilisée par le FBI mais encore impossible en France : la généalogie génétique.
« C'est un manque, encore beaucoup plus fort, d'année en année. D'ailleurs, quand j'en parle, c'est difficile parce que pour moi... c'est son manque. Le manque d'elle ». Trente-huit ans après, Nathalie a encore du mal à retenir ses larmes. Elle est l'une des grandes sœurs de Sabine Dumont, violée et assassinée en 1987 à l'âge de neuf ans, à Bièvres.
Son meurtrier n'a jamais été retrouvé. Mais grâce à la persévérance de leur mère notamment, l'enquête n'a jamais été refermée. « Elle n'a jamais lâché face à la pression de peut-être une ou deux juges d'instruction qui voulaient absolument clôturer ce dossier. Elle a dit non. C'est quand même aussi grâce à elle qu'aujourd'hui, on est là », salue Nathalie.
Avec des éléments de preuve jamais détruits. « On a conservé les habits que portait Sabine. Et heureusement, parce que dans beaucoup d'affaires en France, on ne les conserve pas correctement. Quelques années après, on a pu caractériser un ADN, l'ADN du sperme. Cet élément-là est évidemment décisif pour découvrir la vérité », remarque Me Didier Seban, l'avocat de la famille Dumont.
Depuis la fin des années 90, l'ADN du suspect est comparé au fichier national des empreintes génétiques. Il compte aujourd'hui cinq millions de profils, enregistrés lors d'enquêtes. Cela n'a jamais rien donné. « Tout est une histoire de marqueurs d'ADN. En France, on prend 23 marqueurs pour les inscrire au fichier. C'est très limité. Ce n'est pas suffisant pour faire de la généalogie génétique », poursuit Me Didier Seban.
À lire aussiADN: une découverte scientifique fondamentale
La généalogie génétique, le nouvel espoir des Dumont. Cette technologie a permis au FBI, la police fédérale américaine, de résoudre plusieurs centaines d'affaires en comparant des empreintes génétiques aux fichiers de sociétés privées qui proposent des tests ADN. Ces tests utilisent plusieurs milliers de marqueurs. Résultat, si le suspect n'est pas dans la base de données, on peut peut-être y trouver un membre de sa famille, même très éloigné.
« C'est interdit en France de demander son ADN, c'est même passible d'une amende. Mais beaucoup de Français s'adressent aux États-Unis qui vont leur donner leurs origines, des traces de leur histoire familiale. On nous parle de près d'un million de Français qui l'auraient fait, explique Me Seban. On peut en interrogeant ces fichiers retrouver la trace d'un cousin, d'un oncle de l'auteur des faits. C'est l'espoir que nous avons ».
Un expert en généalogie aura ensuite la charge de retracer l'arbre familial pour remonter au suspect. La France a déjà fait appel une fois au FBI, pour retrouver un violeur en série. Elle a donné son feu vert pour que l'affaire Dumont en bénéficie aussi.
« On saura. Il y aura une justice qui sera rendue, il y aura une vérité qui aura été aboutie », veut croire Nathalie. La famille espère que leur affaire fera aussi avancer la législation française, pour que la généalogie génétique puisse être aussi pratiquée en France.
À lire aussiL’ADN peut-il faire la police?
Duration:00:02:33